21 déc. 2009

Les bulles en vacances !

Comme vous avez pu le constater, ça fait un petit temps que j’ai délaissé mes bulles. C’était juste pour buller et boire d’autres bulles de mon pays natal : la France. Car il ne faut pas l’oublier, et parfois ça m’arrive, je suis bien française.


Un an tout juste que je suis à Montréal, et que ce blog a vu le jour, ça méritait bien quelques jours de vacances et un retour aux sources pour boucler la boucle et faire le bilan actif/passif de cette année 2009 qui était vraiment l’année du neuf pour moi. Vous dire que revenir au pays me fait du bien, et prendre conscience qu’en une année il se passe mille et une chose au sens littéral : mille choses, car vos amis, votre famille ont beaucoup à vous raconter, et une chose, car ils restent pour vous finalement les mêmes : ses êtres aimés pour longtemps. Alors oui, la fatigue est un peu là, car le marathon des rencontres et sorties vous fait tourner la tête, mais c’est une bonne fatigue, comme après votre sport. Ce n’est pas que je bulle de mes bulles en ces temps de fête, mais pour une fois, je préfère vivre ma vie en profitant de chaque minute et en instants de bonheur, mais ça ne sera que pour mieux vous la retraduire en mots pour la nouvelle année.

Bonne fête petits lecteurs des nine bubbles in the sky et rendez-vous en 2010 pour encore plus de chroniques de groupes obscures québécois, de découvertes de gens, de lieux, de richesses, de coups de gueule (merci à Vice cette année), de coups de cœur (merci à la Patère et Florence & the Machine), de coups de poing (merci au recrutueur), de coups du sort (merci à toutes ses rencontres amicales et musicales), de coups de chance (merci à la maison du bonheur), bref une année chargée de combats !

Et un dernier petit mot, sous forme de dédicace à mon couple chouchou qui s’en va pour la Nouvelle-Zélande, le pays des moutons : merci à toi Elo, ma belle, d’avoir été ma boussole pendant cette année et merci à toi Aurélien, grand sage, d’emporter ma belle au bout du monde et de continuer de construire votre histoire.

8 déc. 2009

Duo Tang

Pop, pop, pop, c’est Noël et c’est cadeau ! Vous le savez, le talent n’attend pas le nombre des années, et parfois même, moins on a de chiffres à son âge, plus on est impertinent et on ose des expériences musicales. Il y avait longtemps que je n’avais pas fait de petite chronique d’un band québécois plein d’avenir et qui se donne les petits moyens de même y arriver.


Duo Tang, ils s’appellent. Se sont quatre garçons (Marc-Antoine, Patrice, Benoit et Laurent) qui n’ont rien révolutionné dans le monde enchanté des nombreux bands québécois qui peuplent les salles de concerts et bars de Montréal. Sauf que, à bien les écouter, c’est beau. C’est con de dire que de la musique c’est beau, mais c’est à peu près ça. Les paroles coulent toutes seules et les petits coups d’harmonica façon Bob Dylan, ou les arpèges de guitare tout doux, le petit xylo, et la voix légèrement écorchée du chanteur, le tout en fond comme un sweet bonbon qu’on prend le temps de savourer et qu’on a envie de regoûter. Mais c’est à quel goût Duo Tang ? Sirop d’érable avec fond de sauce poutine, c’est pas mal ça !

Avec leur petite couverture de laine, ils vont vous réchauffer cet hiver. Si vous avez envie de brutalité douce, de suaveries abruptes, écoutez Duo Tang. C’est de la profondeur mais en surface, c’est léger mais dans le fond ça raconte des choses qui touchent tout le monde. En plus, ils vont vous offrir une dose de chaleur supplémentaire pour l’hiver avec quelques feux d’artifice en perspective. Leur Ep est disponible pour seulement 5$ pendant leur show. Pour les français qui me lisent, comptez le billet d’avion en plus pour venir jusqu’à Montréal, je trouve que c’est une bonne idée cadeau moi !


En attendant, faîtes tourner en boucle leur myspace.
PS : y'a un petit côté "chanson du dimanche"

5 déc. 2009

Random Recipe

Vous connaissez mon goût pour les dérives musicales montréalaises. Et bien hier soir, j’étais en plein Alice au pays des merveilles version hip-hop-trashy-cool. Je ne suis pas quelqu’un qui a une longueur d’avance sur les « tendances », les « next big things », mais là, je peux m’avancer sans crainte en vous disant que c’est une année 2010 énorme qui attend le quatuor des Random Recipe.





Parce qu’ils ont réussi quelque chose d’énorme en seulement deux ans : créer un style et pas n’importe lequel : leur style. Même si on reconnait leurs influences, parfois certains mélanges peuvent être indigestes et d’autres créatifs, régénérateurs, gouteux. RR fait parti de ceux-là. Et pour leur X-mas party, ils ont donné beaucoup d’amour au Club Lambi : dans l’accueil, dans la déco, dans le buffet (home made !), dans leur musique, leur partage avec le public. J’ai pilé toute la soirée (ah y avait longtemps que je n’avais pas utilisé ma fameuse petite expression).

Alors j’aurais pu vous remettre une tartine bien beurrée de compliments pour vous laisser tenter à prendre d’assaut leur myspace, vous teaser sur leur énergie, leur dynamisme et l’aura qui se dégage des deux chanteuses, vous dire qu’ils ont mis le feu, créé un incendie et ravagé tous les tympans du Club Lambi, mais non, non, non, je vous dirais juste que je me suis sentie privilégiée d’être là et de partager ce moment là dans un petit coin de Montréal, et d’avoir mon cœur qui trébuchait sur l’une de leur chanson et carrément un arrêt cardiaque sur une autre. J’ai eu des gros frissons de bonheur et de me dire en marchant dans le froid de Saint Laurent : que la scène musicale montréalaise est vibrante, touchante et attachante !

http://www.myspace.com/randomrecipe
Prochain concert au Il Motore le 11 décembre - 179 rue Jean Talon ouest - Montreal

2 déc. 2009

Visite

Je ne résiste pas au plaisir de vous faire un post « traditionnel » de blog d’étrangère expatriée qui reçoit la visite d’un ami dans sa ville d’adoption ! Et oui, après la famille, voici le précurseur, l’aventurier, l’unique Enguerran qui s’est rendu jusque de l’autre côté de l’Atlantique pour une petite session de 15 jours de formation intensive à la vie montréalaise… Je pense qu’il n’est pas reparti déçu.




Sans vouloir vous faire le planning détaillé de ses vacances, je pense qu’en 15 jours de sa présence ici, j’ai redécouvert ma ville (oui, c’est Montréal maintenant mon chez moi) d’une nouvelle façon, sans doute plus touristique, mais toujours aussi affective. Au delà des traditionnels quartiers inévitables de Montréal (Vieux Port, Plateau, le Mont Royal, Mile End…), j’aurais pu tenir un guide touristique des meilleurs cafés latte de la ville aux ambiances aussi cosi que différentes. C’est qu’il en a passé du temps à bouquiner et facebooker en face des québécois(es) ! Mais quel meilleur moyen de s’intégrer dans la culture que d’adopter la position du frenchy décontracté qui évite le côté marathon des visites culturelles de la ville, pour prendre tout simplement les pulsations et le rythme de la vie en respirant profondément son environnement.

Parmi les moments forts on comptera dans le désordre : la montée en petite balade fraiche du Mont Royal, les discussions sans fin au Névé, Caféo, Em Café, Sablo Kafé (et j’en passe), l’overdose de chocolat chez Juliette et Chocolat, le tour du Parc Jarry en 10 minutes car monsieur marche comme un parisien (il « presque court »), les tips abusés du Vieux Port, les petits burgers à quatre heures de l’après-midi (on est en vacances où on ne l’est pas !), les innombrables soupers et apéros où la moyenne est d’une bouteille de vin et un pack de bière par personne, un peu de nightlife avec M pour Montréal (merci à tes oreilles), la Fuck La Crise Team en délire au Salon Officiel, les chorégraphies de fou au Blizzart et l’atterrissage au bar Le Normand sur le Plateau (ne me demandez pas pourquoi, le restau brésilien avait dû nous atteindre plus que de raison), le dvd du dimanche soir à la québécoise avec popcorn gras et vin rouge (il est où le coca ?), un ciné avec un film d’une qualité scénaristique à faire pâlir le QI d’une grenouille (je ne peux pas le citer, mais merci à JP pour son initiative), une séance de shooting photo au studio qui prend des allures de grands délires improvisés, des petits déjeuners interminables fondus dans le sofa de mon salon, des marches un peu partout et nulle part parce que se perdre avec Yolaine dans les rues quadrillées de Montréal, c’est encore possible. Et en point final, j’avais commandé quelques flocons de neige pour faire honneur à l’hiver qui s’en vient et faire perdurer la légende du froid québécois.

Alors, alors, ça vous donne pas envie de venir flâner un peu par icit’ ? En plus, à la maison du bonheur, on est plutôt bien accueilli, vous pourrez demander confirmation à mon premier visiteur !

23 nov. 2009

M pour Montréal, M pour mitigée...

Jolie surprise dans le cadre de M pour Montréal (le festival qui fait la promotion des groupes de la scène montréalaise), perdu dans la salle du cabaret Juste pour rire, vers minuit trente-deux, Beast sort de sa cage avec une formation étoffée, et là on trippe ! Ça n’est pas la première fois que je vois Beast en concert, mais d’aussi près et avec tant d’énergie, c’est assez rare. Melle Bonifassi est très en forme et nous le prouve à chaque toune. Le cabaret semble soudain vide et plat quand le dj suivant arrive et à deux heures, on a droit à un sursaut au néon : tout le monde dégage, fin du set… un peu abrupte comme fin de soirée.

Le lendemain, c’était LA grosse soirée au Métropolis, salle où tu t’aperçois qu’il vaut mieux gratter le plafond que récurer le sol, le son est bien meilleur en hauteur. Je dois dire que j’avais acheté ma place les oreilles bouchées, en m’attendant à la légendaire qualité des groupes d’ici et en partant avec un a priori positif, puisque j’en connaissais à peu près la moitié… au final, je suis sortie de ma soirée un peu groggy, mi-figue, mi-raisin, pas franchement emballée mais pas complètement déçue non plus.

Premier artiste : Xavier Caféine… le DJ qui ne fait danser personne au Blizzart, bizarre… comment dire, on peut lui reconnaître une présence scénique, que son band fonctionne bien, le son est propre, pas de fausses notes, et hurler en chantant juste est gage d’excellente performance vocale. Mais là, ça n’était vraiment pas ma tasse de thé. Une sorte de sous-Indochine du milieu des années 2000 (donc pas le meilleur) avec des paroles qui ressemblaient à des jokes de Jon Lajoie.

Deuxième artiste : Misstress Barbara. Intéressant de voir une fille DJ commencer doucement à mettre le feu au Métropolis. A la vérité, ça n’était pas mon style de prédilection mais surtout, surtout ça chantait faux d’un demi-ton sur la moitié des tounes. On aura beau l’excuser car son retour aux oreilles était peut-être mal réglé, j’avoue que parfois la cacophonie du truc était à la limite de me faire prendre un autre gin tonic pour faire passer le citron.

Troisième artiste : Melissa Auf Der Maur. J’ai beaucoup de respect pour cette immense bassiste, d’avoir joué dans Hole et les Smashing (quand même !) et d’être la voix féminine d’une chanson d’Indochine aux paroles troublantes (Le grand secret). La demoiselle a un côté très félin et se déchaîne sur scène, avec un son qui fait block. Peut-être un peu trop dans sa bulle en osmose sonore avec ses musiciens, mais c’est un grand moment.

Quatrième artiste : Malajube. Autant vous le dire, je les adore ! Enfin surtout leurs albums. Pour leur show, on a droit à du formaté festival de 30 minutes avec un vague merci à la fin du set. Chaque toune ressemble trait pour trait celle de leur album, mais c’est pro, efficace et ils semblent avoir toujours du plaisir à jouer ensemble. Mon cœur ne peut s’empêcher de bondir sur Montréal -40°, nostalgie de l’hiver qui s’en vient.

Cinquième artiste : Champion et ses G-Strings. Ma claque de la soirée ! J’avais entendu la toune « Alive again », comme à peu près la moitié du monde à Montréal, mais là en live, le DJ, les cinq gars aux guitares et le chanteur à la voix impressionnante m’ont fait vaciller. Un mur de son, une marrée humaine, des sauts hallucinants du DJ (rien qu’en le regardant, j’ai fait mon sport de la semaine). L’ambiance était survoltée et la chaleur commençait à bien monter. Pour moi, le meilleur moment de la soirée

Sixième artiste : Fucked Up. Et bien fuck off pour moi. A peine trois hurlements du chanteur et j’étais au vestiaire. Mon oreille est entraînée à écouter beaucoup, beaucoup de musique mais là, c’était le décibel qui a fait déborder ma tolérance.

Petite soirée, donc, où pour l’anecdote, j’aurais bien fait avaler son Mac au journaliste dans la partie VIP qui se payait le luxe d’un tchat sur facebook en plein concert… déplorable.

17 nov. 2009

Les Etoffes

Vous connaissez la chanson de Yaël Naïm : Far Far. Et bien si la boutique Les Etoffes était une chanson, elle serait Far Far. Non seulement car la mélodie de cette chanson colle parfaitement à l’atmosphère de la boutique, mais aussi pour son refrain qui dit : How can you stay outside ? There's a beautiful mess inside.







Attention, je dis mess par pour le désordre, oh que non, mais plutôt pour messe, tellement les vêtements sont mystiques. Suspendu comme à de longs roseaux au dessus de quelques centimètres du vide, chaque pièce raconte une histoire en devenir. Car on ne choisit pas le vêtement ici, c’est le vêtement qui vous choisit. On dit bien d’un vêtement qu'il épouse le corps, et là le mariage d’amour est quasi inévitable à chaque coup d’œil.

Inutile de vous dire que je ne suis pas une accro du magasinage tendance tendance qui connait tout sur tout des coupes, matières, couleurs, textures qu’on devrait tous porter. Seulement vous citer quelques marques présentent dans la boutique comme Velour, Folk, Naked & Famous, Fifth Avenue Shoe Repair…et que le concept de la boutique a été réalisé par Antonin Sorel, artiste designer autodidacte.

Les deux propriétaires, Diana et Christopher, ont créé la boutique il y a maintenant un an. Et le monde se presse, parfois juste pour le plaisir de la vue, du toucher et de déambuler dans cet espace de bois chaleureux. On ne peut être que charmé par cette boutique… ça sonne doux Les Etoffes. Si vous marchez tranquillement sur St Laurent, stoppez vos pas au 5253 et sa devanture sobre. En plus, certains mardis, le plus sympathique des vendeurs paie son verre de Porto !

Mon achat coup de cœur : une paire de boucles longues en argent (merci Diane !) : le parfait compromis entre la discrétion et l’excentricité. Certains ont préféré un superbe manteau, qui je le rapelle un investissement de qualité :)
Les Etoffes : 5253 St Laurent
Photo by me

11 nov. 2009

Tout est question de cul(ture)

On créé ses repères comme on peut, mais en tant qu’étrangère en terre montréalaise, mon premier réflexe pour assouvir mon désir de connaissance a été la plongée urbaine, sans masque ni tuba, en totale apnée. J’en suis ressortie toute étouffée et j’ai bien failli m’y noyer. Montréal comme un cœur qui bat la chamade, à parfois des envies d’arrêt cardiaque ou d’une artère bouchée. Et je continue la réanimation quoiqu’il en coûte, car perdue dans ce qui devient ma ville, je respire et transpire si bien son essence que j’en suis devenue addict.


Français à Montréal, c’est un statut parfois difficile à assumer : montréalais, vous croyez connaître l’espèce protégée que sont les pvtistes, ces français venus ici pour « découvrir une autre culture et développer leurs compétences professionnelles »…comprenez parfois « découvrir d’autres petits culs et développer certaines aptitudes bien personnelles ».

Parce qu’on a parlé des milliers de fois des différences culturelles entre français et québécois, je me suis tannée de n’être vue et définie que par ma nationalité. Même si je comprends l’approche diplomatique et évidente d’un contact homme/femme par le biais de banalités ou tout le monde à son avis sur la question, j’en reviens pour ne jamais y repartir.

Oui, mes con(génére)s ont fait du Plateau un nouvel arrondissement parisien, et cette réalité me heurte parfois car j’ai quitté Paris pour surtout ne pas le retrouver ici. Mais voilà plusieurs mois que j’erre dans ce qui devient ma ville et le temps de la réflexion (peu) profonde prend le dessus. Pourquoi suis-je entourée d’une horde de français ? Parce que le communautarisme est certes sympathique, mais qu’on voudrait parfois être nu dans la rue et sans identité pour vraiment connaître le cul de l’autre.

Tout est question de cul(ture)… ou pas. Oui, on se définit par une culture, mais ça ne veux pas dire qu’on est inapte à en absorber d’autres pour faire de nous un être hybride capable de voyager avec n’importe quels petits culs. Car là aussi, le sexe prend le dessus sans dessous, et en matière de connexions sexuelles, sentimentales et amoureuses, j’avoue avoir larguer bien loin la balise de la compréhension et faire ma digne autruche en criant haut et tout bas « c’est une question de cul(ture) ».

Alors en conculsion, l’urbaine que je suis continue de respirer des gaz d’échappement qui me donne la nausée mais avec qui je dois cohabiter, et aspire l’air pur qui me remplit d’une énergie nouvelle à chaque bouffée au risque de m’hyper ventiler. Ce qui fait la beauté d’une ville ou d’une personne sont aussi bien ses défauts que ses qualités. Montréal les cul(ture)s entre deux chaises, à jouer les équilibristes noctambules sur les abords de Saint Laurent, les soirs ou ma tête n’est qu’un trouble.

6 nov. 2009

Bar en vain...


Vous connaissez tous mon affection pour le vin, rouge de préférence. Mon seul malheur ici au Québec, c’est que l’alcool soit si cher. La SAQ (Société des Alcools Québécois) a beau mettre de belles pastilles colorées pour faire passer la pilule d’un Bordeaux St Emilion 2008 à 19$, j’avoue que parfois la gorgée me reste de travers.





Reste que pour noyer mon (dés)espoir, je teste souvent des « bars à vin ». Attention à l’appellation, car certains bars utilisent cette notion juste pour dire : on est un bar au design sympa, avec des sièges qu’on croirait dessinés par Stark, un dj branché qui passe de la musique d’ascenseur, où l’on vous propose une dizaine de vins obscurs, sans vraiment savoir ce que l’on vous vend, mais en sachant bien que le tiroir caisse va claquer avec une moyenne de 12$ le verre !!

L’autre soir, j’ai donc savouré avec délectation mon vin canadien (très bon) et surtout l’énorme assiette de charcuterie à s’étrangler toute seule (il y avait bien 10 tranches très, très fines dans la petite assiette rectangulaire) avec ses minis tranches de pain toastées (sans beurre, il ne faudrait pas abuser) et une câpre (pas deux, pas trois, non une toute seule, qui pleurait dans le coin de l’assiette). Mon ami avait lui commander un « cheese burger »… ok, un homme quand ça à faim, vraiment faim, ça à envie d’en avoir un peu dans l’assiette. Même si bien sûr dans ce genre de lieu on s’attend à de la cuisine un peu fine. Comment dire, on a cru voir arriver un amuse-gueule, ce qui nous a pas franchement amusé.

Alors bien sûr, ça fait très française ex-parisienne pingre qui se plaint et comme pour me rattraper je vous dirais que le vin était excellent, la charcuterie très bonne, le cheese burger comprenez que je n’ai pas pu le goûter tellement il était petit. Reste aussi que j’ai apprécié le décor et ses tableaux de personnages historiques un peu warholisés, des toilettes i-tech (avec écran plats et publicité en boucle), un serveur charmant (qui tardait à nous proposer l’addition, rare) un mur tapissé d’étiquette de vin en vrac, assez sympathique et surtout des sièges confortables qui auraient pu être dessinés par Stark.

Reste que le meilleur moment de la soirée pour moi fût la petite marche dans les ruelles du Plateau, bras dessus, bras dessous avec mes amis, en allant retrouver la chaleur du métro et en ce disant qu’on irait bien au Santropol chiller un de ces dimanches.

Chesterfield - 451 rue Rachel Est - http://chesterfieldmtl.com/

2 nov. 2009

Florence and the Machine


A chaque jour que j’avance dans cette ville, ma vie semble s'encombrer de moments de frissons simples. C’est si facile de se créer des plaisirs pour trois fois rien. Comme par exemple, allez voir Florence and the Machine en concert.


Dans une petite salle, le cabaret Juste pour rire, la rousse androgyne habillée de noir arrive comme un hortensia au milieu de son jardin. La scène est jonchée de fleurs fraîches. On pourrait se demander si elle ne serait pas une vague parente de Sonia Rykiel. Un concert de Florence, c’est comme une rencontre amoureuse : il y a d’abord le regard, on se jauge, on s’interroge sur cette beauté, on s’apprivoise et là tout monte crescendo : le rythme cardiaque pour l’impression, les battements de cils pour l’attraction, les mouvements du corps pour la pulsion. Petit à petit la salle se réchauffe et l’excitation monte. Florence est une sirène, et on est tous comme Ulysse, on essaie de résister à son chant, mais attachés à la proue du navire, on a comme envie de déchirer nos liens et de plonger dans ses abîmes. Jamais autant une voix ne m’avait fait cet effet, mélange de dureté aphrodisiaque et de douceur cristalline.

Florence demande, le public s’exécute. La foule devient un immense jardin, fleurs et poings levés, un champ de bataille sans ennemis ou les soldats s’élancent en l’air, une rivière de larmes qui débordent d’émotion. J’aurais sacrifié beaucoup de mes bonheurs pour le plaisir de comprendre ce qu’on ressent quand on est face à eux, à chanter de ses trippes, à vomir son monde sans pudeur, à donner un petit brun, une tige, un pétale d’un nectar universel, à vivre vibrante comme si la seconde était la même pour tout le monde.

J’avais oublié ma caméra, car je voulais « immortaliser » ces moments, et au final, une photo n’aurait jamais capté ce sentiment qui m’avait envahi, elle n’aurait jamais été à la hauteur pour moi. La photo je l’ai dans ma mémoire, en son, lumière et stéréo.

Si j’étais une voix, je serais celle de Florence. Et j’étais une voie, je serais celle de Florence.

29 oct. 2009

Lettre à Vice sur ces vices...

Cher Vice,
Je me doute que mon courriel va tomber de sa propre chute dans le pourriel des nombreuses choses que vous recevez chaque jour, surtout envoyé sur des courriels génériques impersonnels, et dont on ne sait pas vraiment s’ils sont lus (sauf par John, le nouveau stagiaire qui ne comprend pas bien le français, mais qui est là parce qu’il a trop le look Xavier Dolan et qu’il faut bien qu’il commence par quelque chose d’un peu constructif). Là n’est pas tellement la question, puisque de toute manière, j’avais besoin de relater ma petite péripétie de la soirée d’hier pour vos 15 ans.

Un magazine d’une telle notoriété est entouré de collaborateurs forcément compétents et de talent, et je peux imaginer que vous les sélectionnez avec grand soin et minutie. Puis-je me permettre de vous donner un conseil en ce qui concerne les ressources humaines de votre personnel montréalais : vérifier bien avant de collaborer avec eux qu’ils sont compétents, intelligents et doués d’une once de réflexion qui prouve leur humanité.

Première personne, celle en charge de la partie suivi informatique de la guest list de votre 15ème anniversaire : qu’elle s’assure que quand elle décide que sa guest list est complète, un système avertisse toute personne voulant s’inscrire que… la liste est complète et que vous êtes désolé. Qu’elle prévienne que si la liste est close à midi, un message en informe la personne qui voudrait s’inscrire après et enfin, que quand une personne qui s’inscrit reçoit un message qui lui dit dans un parfait anglais : « Thank you, your RSVP has been received », que cette information soit vraie et que son nom soit reporté dans la guest list. Bref, quelques principes logiques de base bien utiles dans la gestion d’un événementiel d’envergure.

Deuxième personne, celle en charge de vérifier que vous êtes bien sur la liste. Bon point, cette personne vérifie sur un superbe Mac, donc on est en droit de penser que sa liste est à jour à la minute prêt, contrairement aux listes papier. Je pense que cette personne dont les compétences principales de base sont : 1) savoir lire et connaître son alphabet sur le bout des doigts ; 2) savoir s’exprimer en français et en anglais de manière distincte ; 3) savoir faire une croix au marqueur sur la main droite, a dû être choisie pour sa haute compréhension du genre humain et non pas pour son physique digne d’une mannequin (on peut être belle et intelligente). Il faudrait former cette personne à l’écoute, l’analyse et surtout la prise de (bonne) décision. Quand elle se trouve face à une situation où une jeune femme vient d’attendre 40 minutes dans le froid, que ses pieds sont en quasi décomposition, que son visage semble figé comme un lifting prêt à craquer, et qu’on lui annonce qu’elle n’est pas sur la liste, alors qu’elle a rempli la procédure standard et a bien vu s’afficher la confirmation de sa réservation, elle peut, dans un élan de solidarité et de bonne foi, utiliser son joli marqueur et passer à la personne suivante. Car vu mon gabarit, ce n’est pas moi qui vais faire s’effondrer la salle du Milieu, même en criant et sautant aussi fort que la fille de Duchess Says.

Cette petite mésaventure est bien sûr sans conter l’agacement devant tous ces coupes-files qui parce qu’ils arrivent en taxi qui crissent des pneus juste devant la porte et la file de 100 mètres de malheureux au bout du nez rouge non initiés aux codes secrets, passent devant tout le monde avec une facilité déconcertante en citant le nom d’un obscur rédac chef ou organisateur, et qui soupirent à notre face leur fumée d’américaines achetées à NY (ou la cocaïne est moins cher qu’à Montréal, on s’entend). Qu’ils aient au moins la décence d’être poli et pas le regards sournois en te détaillant de la tête au pied.

Alors cher Vice, si John est arrivé jusqu’au bout de mon courriel en utilisant google translation (on dira qu'au moins une personne sera au courant de ma petite histoire) je ne t’en veux point car tu es quand même une institution ici. C’était juste une crise passagère pour remettre mes états d'âme à l'endroit. En plus tu as le privilège, je pense, d'être le plus long article de mon blog, sois heureux mon cher Vice !

26 oct. 2009

Café, café !

Il y avait longtemps que je n’avais pas fait un post sur un restau ou un bar de Montréal. C’est parce qu’il est rare que je sois unanime sur de telles places et comme j’écris généralement sur ce que j’aime (ça m’évite de perdre de l’énergie à critiquer négativement quelqu’un, chose ou lieu)...

Petite plongée dans le Mile End (quartier que je tente d’apprivoiser avec ma french touch légendaire). Pas très loin de chez moi, le Mile End est une sorte de carré VIP pour les anlgo. Attention, je ne dis vraiment pas ça de manière péjorative. Ça n’est pas comme si je parlais du carré VIP du Plateau. Trêve de plaisanterie, dans le Mile End, vous avez plein de petites places bien agréables. Le EM café en fait partie. La salle toute en longueur accueille des expos surprenantes. Le coin canapé et ses revues pour filles en feront pâlir plus d’une, de quoi se fondre dans la douceur des lumières en jasant de la pluie et du beau temps. En prime, délicieux brunch qui raviront votre estomac (j'avais envie de l'écrire cette phrase très "guide du routard").
5718 av du Parc - Montreal
http://www.emcafe.ca/


Autre quartier, autre saveur, coin Rachel et Bullion, le Café Névé. Quand on passe au coin de la rue on pourrait ne presque pas l’apercevoir. Vous savez tous que mon principal problème est que je travaille de chez moi. Même si j’adore mon vieux bureau, l’inspiration me manque parfois et prendre un brin d’air m’appelle souvent. Et bien là, je crois avoir trouvé une bonne place pour travailler sereinement. Décor moderne et chaleureux tinté de surprises, comme ces vieilles portes suspendus de côté qui font office de portant pour l’expo photos en cours, ou le vieux poêle à bois sur la grande table, gâteaux ambitieux, canapé noir café, accueil tout en sourire, et tarif peu onéreux. Petit musique d’ambiance indie pop qui va bien et vous êtes sûr de rester là de longues heures face à votre lap top à boire des grands cafés et à chercher l’inspiration pour votre nouvelle pige. Note pour les célibataires, il semblerait que ce café soit une mine de jeunes hommes fort intéressants. Moi bien sûr, je ne fais que regarder.
151 Rachel Est – Montréal page fan facebook

19 oct. 2009

Hir*shima m*n am*ur


C’est rare que je reçoive du courrier dans ma boite perdue de la maison du bonheur de Drolet à Montréal. Quand le petit paquet est arrivé, j’étais comme une enfant devant un cadeau tout emballé : mais qu’est-ce que c’est ?






Là j’arrache l’enveloppe et je tombe sur un gentil petit mot qu’accompagne le maxi cd d’Hiroshima mon amour… Inconnu dans ma mémoire (assez) sélective des artistes musiciens from Montréal… normal, vu le cachet de la poste ils sont bien français.

Je regarde l’objet et j’aime déjà beaucoup le design, le nom (rapport avec le film de Resnais ?!?) et le titre « un pas dans ta mémoire ». C’est pas un pas qu’ils ont fait dans ma mémoire, plus qu’une marque, ils ont tracé un chemin. Ils ont bien fait de remplacer les o (hauts) par des étoiles, c’est vraiment brillant.

D’abord parce qu’ils laissent la place à de longue plage instrumentale, comme une sorte de symphonie moderne, poétique et vibrante. Je déteste donner des étiquettes aux artistes : les étiquettes ça collent, c’est jamais droit et c’est difficile à arracher. Mais pour toute oreille novice qui voudrait se plonger à corps perdu dans l’univers HMA (oui, ça fait style, les plus grands finissent toujours pas devenir des initiales dont on se souvient à peine la signification), et bien disons que vous allez flotter dans un bain d’electro-rock, tinté d’un slam grave et poétique.

Vous voyez Gondri, et bien HMA est à la musique ce que Gondri est au cinéma : des artistes qui tentent des expériences, avec des vrais et des faux semblants, des vieilles ficelles et des nouvelles recettes : rien de nouveau sous ce soleil ou dans le froid de la lune, juste un ajustement d’efficacité, de vérité, de sincérité. Ça frappe dure et bien, c’est concret, intense et ça tourne en boucle sur mon ipod.


16 oct. 2009

Chantal, le retour dans l'automne !

Un oubli venu du froid sans doute… je suis toute déboussolée de n’avoir pas chroniqué dans les mois de février mars dernier cette jeune artiste multi-instrumentiste découverte aux Francouvertes (concours de jeunes talent talentueux québécois) et récompensée par deux Prix du FRIMAT 2008 dont celui des meilleurs textes… ça n’est pas rien, j’en perds le Nord.



Oui, parce qu’au Québec, les jeunes artistes peuvent prétendre à beaucoup de récompenses et de bourses pour les encourager, ce qui est loin d’être le cas en France.

Bref, j’avais oublié Chantal, jeune femme dynamique, souriante et charmante, comme une petite fée, qui avait fait vibrer la salle du Lion d’Or à Montréal et fait fondre la neige du dehors. J’avais même acheté son album « le collage » autoproduit que j’avais écouté d’une oreille un peu distraite, mas qui m’avait séduit.

Et là, alors que l’automne est bien installé avec c’est 4° de misère et son vent qui commence à rendre les joues et le nez tout rouge, je redécouvre ce bijou. Ipodé, je parcours la ville au rythme de La Barque, en me disant que mon petit cœur à moi déborde aussi et fait floup dans l’eau parfois, regarde les beaux québécois en écoutant La Chasse, et me demande si l’amour existe toujours en respirant Le Collage.

Chantal Archambault, c’est des textes poignants et surtout une voix très reconnaissable qui s’allonge comme dans un rêve. Avec une même efficacité pour chaque chanson, on reconnaît le style Archambault, une suite d’accords, plusieurs voix magiques superposées et un petit instrument anodin qui vient vous chatouiller l’oreille (harmonica, accordéon, xylophone…).

Moi je me suis plus qu’envolée à l’écoute de ce collage, où chaque morceau forme une histoire qui au final nous donne un joli tableau. Et j’aimerais qu’elle traverse l’Atlantique pour venir vous chanter sa poésie car des artistes aussi fécondes, on en a plein au Québec, et qu’on est chanceux de pouvoir les écouter dans des petites salles et d’aller boire sa pinte de bière à la fin du show tout en jasant avec l’artiste.



12 oct. 2009

Wax Tailor à l’Astral


L’Astral, nouvelle salle de Montréal porte bien son nom. Comme une étoile, elle fait briller et résonner de belles choses. Une salle de 600 places, qui reste encore à taille humaine. Mais c’est curieux comme un grand nombre de places à Montréal gardent une dimension chaleureuse et humaine.






Comme si la proximité artiste/spectateurs était la règle d’or. Car au final, oubliez le star système ici, vous pourrez aller boire facilement une petite pinte avec votre artiste préféré à la fin du concert. Et même, contrairement à la France, vous pouvez boire pendant un concert !! Vous imaginez, on est en Amérique du Nord, société de (sur)consommation, et si les places de concerts sont si peu chers, c’est peut-être parce que l’exploitant de la salle se rattrape avec les alcools divers et variés consommés par une horde de jeunes dynamiques remuant du bassin et buvant leur bière sans en perdre une goutte avec un dextérité à toute épreuve.

Allez voir un set de dj en live est toujours une prise de risque. Derrière la machine, l’homme aux commandes sera-t-il donner toute la sensibilité et l’humanité que l’on attend de lui… Et bien avec Wax Tailor, le moins qu’on puisse dire c’est qu’on est pas déçu. Parce que c’est une histoire d’équipe tout d’abord, puisqu’un violoncelliste fou et une flûtiste perchée l’accompagnent sur la majorité de ses morceaux, et qu’un rappeur « hip hop man represent » ainsi qu’une fée à la voix enchanteresse interviennent comme des ponctuations virales tout au long du concert. Ensuite parce que l’image est aussi très présente : sur un écran en fond de scène défilent une succession de mini clip aussi originaux les uns que les autres.

Fin de concert, on sert la main des musiciens et… on va acheté son CD direct de main à main avec Wax Tailor transformé en vendeur chez HMV pour l’occasion. Et là je dis : say yyyyeesssss !


http://www.waxtailor.com/
En savoir plus sur l'Astral

11 oct. 2009

L'histoire de Yo à Montréal

Une petite vidéo de trois minutes et plus est actuellement diffusée sur le site d'Histoires de Vies, producteur de contenus audiovisuels pour le web, sur... Yolaine et sa nouvelle vie à Montréal. Il semblerait que je n'y raconte pas trop de bétises et surtout... qu'une pointe d'accent québécois se soit cachée dans le reportage ! Je vous laisse découvrir !

http://www.histoiresdevies.com/Yolaine-a-Montreal

8 oct. 2009

Je me statuse, tu te statutes…

Comme parfois c’est énervant ! Je parle des addicts (comme moi) de facebook. Ceux pour qui cette page est toujours ouverte, comme une ampoule qui s’allume dans un coin de sa tête. Sauf que parfois, ça clignote comme un vieux néon qu’il faudrait changer, et d’autre fois on apprécie sa douce lumière tamisée.


Mais je l’avoue le sport préféré des facebookers, c’est encore de changer son statut plus de fois que l’on va aux toilettes dans la journée. Une belle performance. Sauf que si comme moi vous n’avez pas loin de 180 « amis virtuels » (oui je sais petite joueuse), votre page d’accueil ressemble à la petite ligne de news qui défile en bas du journal de CNN. Ça bouge tout le temps et les trois quart du temps, c’est…pas très intéressant mais important quand même.

Parce que savoir ce que pense, fait ou rêve chacun à la minute prêt, c’est quand même hallucinant. Comment en est-on arrivé là ? Le pire c’est quand je me dis : il faudrait que j’actualise mon statut facebook : mais qu’est-ce que j’écris ? Et là le stress me gagne ! Parce que c’est la vraie compétition, la chasse aux commentaires… si ton wall est vide sur facebook, tu peux dire adieu à ton attraction virtuelle. Alors tu te dois de faire vivre tout ça, de l’animer, de créer des rebondissements, de semer le doute (le plus grand exemple, si vous changez votre « célibataire » par « c’est compliqué », vous pouvez être sûr que Jonas, avec qui vous n’avez aucun lien si ce n’ait son adresse mail qui pourrit au fond de votre gmail et un verre de trop un grand samedi soir, va s’empresser de vous questionner sur ce revirement de situation.

Vous imaginez si dans la vie, on était comme sur facebook. On enverrait un communiqué de presse toutes les deux heures pour informer que : « oula, y fait pas chaud », ou bien que « tel le temps qui passe, le passé est dernière nous », « qui fait quoi à soir ? ». Tout le monde s’en fout (ou pas), mais pourtant, tout le monde les lit. Cependant, magie des fonctions facebookiennes, vous pouvez en toute impunité poser votre véto sur Jonas et ses statuts nases en le « masquant » sur votre page d’accueil. Ouf, on est sauvé.

C’est comme refuser un ajout "d’ami" sur facebook, c’est vraiment que vous êtes anti-social (la preuve vous avez 1578 amis virtuels qui ne vous veulent que du bien). C’est un piège ! Une personne que vous avez rencontrée vous fait une telle demande… comment refuser ? Ça serait comme de dire à la face de ladite personne : mais je m’en calisse de toi, si tu savais comme j’ai pas le goût de t’en parler de ma vie… et que pourtant elle va tout savoir de vous en moins de 10 minutes d’espionnage intensif de vos comments et des photos de votre dernière party.

Il y a même des gens qui s’inventent une vie sur facebook : rêve ta vie en virtuel, fait tes commentaires sur des photos, ajoute toi des groupes tendances (quoi, t’as pas le Mod Club dans tes groupes préférés, t’es pas fan de Think about life…tsss has been de Montréal). Car oui, sachez que quand Paul, le gars cute rencontré au Salon Officiel vous ajoutera sur facebook, il faut qu’il croit que vous soyez la personne la plus « cooooool » de tout Montréal (comprenez hipster ?). La fille tendance, mais pas trop, drôle mais pas lourde, charmeuse mais pas pitoune, artiste mais pas perchée. Grosse pression… ton profil facebook s’est transformé sans le vouloir en une page réseau contact !

Alors oui, moi aussi, je suis tout ça, je suis dans le système, complètement dedans, je l’alimente même et j’avoue être maintenant totalement transcendée par un type qui me dit qu’il n’est pas sur facebook : oh, oh, un rebelle ou un homme mystère. Et ce charme désuet en nos temps de communication instantanée est vraiment comme un léger vent de liberté…

7 oct. 2009

20 minutes…

20 minutes à attendre, que le temps passe, en faisant semblant de travailler, c’est long mais si court. Pour ceux qui écrivent, l’inspiration ne vient malheureusement pas entre 9h et 17h. Elle est insidieuse et préfère souvent les heures nocturnes où le calme apparent la dissipe. Parce que seule face à son clavier, on peut s’ennuyer ou s’enflammer, il est parfois des grands moments de solitude que le cliquetis des touches ne sait pas arrêter. Ecrire sans rien comprendre de ce qui en ressort car on laisse ainsi l’empreinte de l’imaginaire qui s’évapore dans la tête de chacun.

15 minutes… 15 minutes à attendre que le temps passe en faisant semble de travailler, c’est long mais si court. Car combien de ligne peut-on pleuvoir en si grand temps, qui ne deviennent des mots à sens et contre-sens, qui ne s’inscrivent dans les trous noirs des rétines qui les lisent et remplissent de l’espace discipliné d’un lecteur assidu. Jamais elles ne seront reproduits sans doute ces lignes d’attente qui courent la page. Mais au moins elle sorte de mon esprit fatigué qui a encore la force de les construire.

10 minutes… 10 minutes à attendre, que le temps passe, en faisant semblant de travailler, c’est long mais si court. Que finalement je n’attends plus, et que ma lutte n’est plus finale, que je me suis tannée de vouloir atteindre les 16h symboliques et que tout le monde sait que j’écris mieux dans les entre-temps. Que bientôt je pourrais flâner dehors, respirer l’air de ma ville de Montréal et m’enfiler dans le métro ou son odeur si particulière viendra me briser. Stop.

5 oct. 2009

Tame the beast


Attention, méchante tuerie : mais pourquoi n’ai-je pas chroniqué Beast plus tôt, alors que c’est pour moi l’une de ces découvertes de l’année.






Formé d’un duo détonnant et atypique, Betty Bonifassi (connu pour sa contribution à la bande son du film d’animation « les triplettes de Belleville ») et Jean-Phi Goncalves, du groupe Plaster, Beast a reçu pas moins de cinq nominations au Gala de la GAMIQ (l’Alternative Musicale Indépendante du Québec) et trois nominations au Gala de l’ADISQ (l’Association Québécoise de l’Industrie du Disque, du spectacle et de la vidéo), pour vous faire une petite idée !

Et là je dis : naissance d’un genre musical quasi-nouveau bien qu’empreint de maintes influences. Le Trip-rock serait-il né ? Parce qu’il y a un bon dosage de son électro, rock, jazzy et brasser à hautes doses dans le shaker de l’inspiration, ça donne un cocktail de vitamines assez fortifiant. Déjà, entre mille, vous différencierez la voix grave et profonde de Betty, comme sortie d’un film d’épouvante, d’une justesse et d’une rudesse qui font dresser les poils de votre corps tout entier. Ensuite, vous apprécierez le touche à tout et bidouilleur d’exception Jean-Phi qui arrive à faire sortir d’une machine toute la sensibilité qu’on peut en attendre et bien plus encore.

A la première écoute, on aime ou on déteste cette association musicale, ces rythmes hip hop, cette voix si particulière. Soit vous domptez la bête, soit vous la laissez filer. Et même vous y retrouvez un côté funky/gospel comme avec cette hymne « Mr Hurricane » qui porte bien son nom car l’ouragan dans vos oreilles n’est pas bien loin. Bien sûr, comme tout groupe branché sur l’électro, on attend de voir si les prestations en concert sont à la hauteur… et bien oui, 1000 fois oui. Ils ne sont que deux et pourtant sonne comme s’ils étaient dix. C’est percutant, efficace et dansant !!

Oui, c’est tout ce qu’on aime, un album qui vous procure des émotions, vous donne la pêche, vous porte vers des horizons et franchement avec le mois d’octobre grisâtre qui s’en vient, on est heureux de pouvoir lâcher la bête à fond dans ses écouteurs de ipod !!!

4 oct. 2009

Random Recipe et The Do

Vendredi soir, théâtre Plazza, rue Saint-Hubert... Le froid et la pluie extérieure contraste avec la chaleur et les lumières intérieures.





Pop Montréal bat sont plein et Random Recipe entre en scène : j’avais juste écouté d’une oreille distraire leur myspace avant de venir et là le choc : c’est bon et même très bon. Les deux filles assument parfaitement leur flow, rythmé, beaté, ça sent le souffre et je suis emballée, je pile et j’apprécie les influences variées de ce groupe plus que prometteur. Même si la majorité des personnes présentes sont là pour The Do, on ne pouvait espérer mieux comme première partie.


Arrive enfin The Do. Trois musiciens : une fée, un dinosaure, et un lutin. La fée est vraiment magique et captivante, une voix si claire et surtout d’une grande justesse. Le lutin clapote sur ses claviers, arrache ses notes de sa basse, hurle de temps en temps et danse comme un damné au milieu de la scène. Et enfin le dinosaure caché derrière sa batterie affiche un mélange de puissance et de dextérité légère des baguettes. Vous mélangez le tout avec un public idéal (le public de Montréal, le meilleur au monde) et vous obtenez un concert (d)étonnant, empreint de charmes et de spontanéité, comme en témoigne l’arrivée des Random Recipe pour le dernier morceau.

La salle est chaude et The Do, bien plus qu’une note sur la gamme d’un univers musical affirmé, s’en va en toute modestie savourer ses clacs, clacs unanimes qui m’ont fait bouillonner la tête.

www.myspace.com/randomrecipe
www.myspace.com/thedoband

28 sept. 2009

Hvitur & Kubii

Ah, ah, pour une fois que je ne chronique pas un groupe québécois, il fallait que celui-ci me plaise plus que de raison pour vouloir laisser une trace par ici. Et bien quelle ne fut pas ma joie pour mes oreilles d’écouter le dernier album du Hvitur & Kubii (aucune idée de la prononciation, à vous de vous entraîner façon finlandaise).



Cet album flotte comme une odeur de lilas dans le fond du jardin, discret mais présent, beau mais délicat. Une voix féminine envoûtante et douce, un piano electro qui danse et quelques chœurs bien inspirés. On sent une grande qualité de l’enregistrement, comme léché aux petits oignons et on ne peut qu’être surpris au fur et à mesure que l’on rentre dans une chanson d’être transporté là ou on ne voulait pas forcément aller. Il y a des chemins plus simple pour atteindre un petit coin de paradis et bien Hvitur & Kubii arpente des montagnes intéressantes et nous font grimper loin.

Sous des airs qui semblent simples et répétitifs se cachent une grande qualité : celle de faire rêver et de nous plonger dans une atmosphère, mais pas n’importe laquelle : une atmosphère enfantine. On se prendrait à entendre comme un comptine et on se dit que leur musique illustrerait à merveille un film de Tim Burton. Avec Everything Beautiful cannot be retained with wings, Hvitur & Kubii ont su créer leur style et on a hâte d’entendre ça live !

24 sept. 2009

De l'air !

Il y a des moments où dans sa vie, il faut savoir apprécier l’air pur que l’on respire ailleurs que dans la toxique ville de Montréal. Je dis toxique, car cette ville est un peu comme ma drogue : elle a des bienfaits extraordinaires et me permet de me libérer de plein de barrières, mais, il ne faut pas en abuser de peur de se déconcentrer soi-même et finir accro aux mauvaises va peurs.

Partie dans la campagne des Cantons de l’Est en très bonne compagnie m’a permis de m’arrêter un moment sur le monde qui m’entourait et de photographier ce panorama pour m’en faire une image mentale qui me reviendrait en cas de troubles toxiques montréalais. Partir a du bon, revenir aussi. Mais parfois le retour est plus chaotique, la réalité se fait sentir un peu rude, avec son lot de nouvelles pas toujours bonnes.

Bizarrement, ces nouvelles qui arrivent les unes à la suites des autres et qui sont loin d’être des réjouissances, me permettent de faire le ménage devant ma porte et d’imposer certaines décisions qui auraient dû être prises il y a bien longtemps. Alors plutôt que de sombrer dans la monotonie de l’automne, j’accueille à bras ouverts ses péripéties de la vie et me réjouis de l’atmosphère qui commence à saupoudrer sur ma ville : comme un ralenti qui arrive avec les premières fraîcheurs, comme une bousculade en rappel de la rentrée bien entamée, comme l’odeur de l’humidité des feuilles qui tombent dans mon jardin.

Accepter que certains choix s’imposent à nous mais maîtriser sa vie quand même, voilà ma tempête du moment. De l’air dans mes bulles me donnent assez de gaz pour être propulsée loin dans mes rêves. Cet air qui m’a oxygénée le corps me portera encore très loin.

15 sept. 2009

Vu dans voir…The sounds en image


J’adore Voir, ça me permet de lire plein de bons mots qui ont du sens et pas forcément interdits sur la vie montréalaise.





Page 19, l’autre jour, je m’intéresse au titre accrocheur : Saines ambitions. Ce qui est sûr c’est que les ambitions étaient là, par contre, elles n’étaient pas forcément saines. J’ai des doutes sur ma capacité à lire le suédois, mais dans ce cas là, c’était plus du yogourt finlandais, matiné d'un reste de latin (?) dans les colonnes : « Soret ipsum dolor sit amet… »

The Sounds comme vous ne les avez jamais lu ! Moi la seule chose qui me préoccupait, ça n’était pas d’être heureuse, comme le disait la légende, mais de savoir ce qui se cachait derrière cette horde de mots qui étaient venus m’attaquer la rétine. Et là, je plains le maquettiste qui a dû se faire taper sur ses doigts maladroits. Oh merci ère de l’internet où l’on peut retrouver la version officielle de l’article dans toute sa quintessence.

The Sounds était devenu aveugle et sourd à la fois… mais à l’écoute de leur myspace, je me demande si ce n’est pas un mal. C’était comme d’entendre du sous The ting tings version suédois (bagel et saumon fumé inclus). Tss... le revival des années 80, je suis plus capable parfois !

9 sept. 2009

CocoRosie au National

Il vous arrive de vous demander si cet instant de bonheur que vous vivez pourra arriver de nouveau. Comment l’égaler ? A chaque concert, j’ai mon instant de bonheur, d’une intensité plus ou moins forte, et pour l’instant, mes points les plus culminants se comptent sur les doigts d’une main.

8 sept. 2009

Bambara trans


Mieux vaut tard que jamais ! Tard, car l’album des Bambara Trans a déjà un an, qu’il a fait ses dents et qu’il marche dans l’herbe verte de la fin de l’été montréalais. Tard, car voilà un petit bout que j’ai découvert ce groupe qui m’a tout de suite emballée, et que le temps filant comme le vent dans les ruelles étroites, je me devais de réparer cet oubli.


Si vous aimez la chaleur des rythmes et intonations de la méditerranée, cet album vous réchauffera comme le soleil traversant une fenêtre et tapant directement dans vos yeux. On ne peut pas s’empêcher de vouloir donner des couleurs cuivrées et dorées à cet ensemble musical. Parce que j’y vois une histoire de collectif, avec rien moins que neuf musiciens d’horizons différents. Parce que oui, cette musique peut rapidement vous mettre en transe, qu’elle est trans-culturelle, trans-instrumentale, transpirante, transperçante.

Vous vous retrouvez dans un désert marocain, dans un quartier brésilien, ou dans un coin de votre cœur, mais vous ne resterez pas insensible à ce sourire chantant. Vous connaissez la catégorie « musique du monde » chez les disquaire, ou comment mettre dans une boite bien des styles musicaux différents. Plutôt que « musique du monde », je dirais « musique d’un monde », celui d’un Montréal à l’image de la pochette de leur album : ville perdue en plein désert, ou le bitume a été remplacé par des grains de sable.

http://www.bambaratrans.com/

7 sept. 2009

In the mood for love…

Hier soir m’a replongée dans un film que j’adore, du génialissime Wong Kar-Wai (et ça n’est pas ma sœur qui vous dira le contraire). Montréal a ceci de beau : diffuser des films en VO sur grand écran et gratuitement.








Assis sur des cousins en plastique recyclé, un vent léger mais à peine froid, les lumières de la ville enroulant la place, je me suis noyée dans l’écran. C’est que je ne comprends pas le chinois et que les sous-titres français étaient la plupart du temps masqués par les têtes de mes voisins devant moi. Après 10 minutes de contorsion du cou, je renonçais à l’exercice et me laissait apprivoiser avec délectation par cette langue étrange. Et finalement, quel bonheur de ne pas comprendre les mots, car on les devine, on les surprend et on créé le film à mesure qu’il défile sous nos yeux.

Tout est une question de saveur dans ce film : la cuisine y a un rôle central que certains ne verront peut-être pas. La construction de la relation entre les deux acteurs principaux est magique et surtout l’ellipse de leur conjoint respectif adultère la rend plus intense. Comment ne pas tomber en amour alors que c’est inévitablement le chemin qui se dessine au bout du chemin. Refuser cet amour car il fait mal du seul fait des circonstances qui l’entoure. Et puis surtout la BO du film, qui vous fait vaciller à chaque ralenti, avec ces cordes comme des petits pas qui cours au loin pour rattraper quoi, pour rattraper qui…

L’ambiguïté finale du film lui donne une dimension nouvelle et le bonheur de pouvoir lui donner une seconde vie, celle que le spectateur s’invente dans ce qu’il a compris des regards de Madame Chan et Monsieur Chow. On se fait tous une compréhension différente des images, chacun y voit sa persuasion. In te mood for love s’appelle dans sa version originale Le temps des fleurs. Même si nous entrons dans l’automne, je le trouve bien là le temps des fleurs. Et si tout le monde était in the mood for love…

3 sept. 2009

Glass Passenger

On est toujours de passage quelque part ou pour quelqu’un : on est en constamment en transit et en mouvement. Etre passager, se laisser guider et ne pas tout à fait connaître sa destination, c’est exquis.



C’est exactement ce que nous propose le groupe Glass Passenger. Attention, il va falloir être patient, car leur album sort officiellement bientôt et leur myspace n’est pas encore tout à fait prêt pour colorer vos oreilles pour la rentrer.
Chiffre magique, avec les 7 chansons de leur premier album, on appréhende l’univers musical mélodique et mélodieux de ces deux artistes (Rachelle Mantha et Dave K) qui nous transportent par beaucoup de richesse : les instruments, l’orchestration, les airs qui trottent dans la tête. Une seule écoute suffit à vous laisser séduire. Influence folk et jazzy, les Glass Passenger ont su créer leur propre île paradisiaque ou vous aussi vous rêverez faire un passage. On apprécie tout particulièrement la voix de Dave, le genre de voix qu’on oublie pas, avec un timbre un peu râpeux, venu des profondeurs.

Mais Glass Passenger, c’est aussi une histoire de groupe, d’amitié et de collectif de musiciens talentueux qui ont accompagnés la naissance de cet opus par petits touches personnelles pour en faire un ensemble harmonieux, que ce soit avec les cordes, le banjo, les cuivres ou la batterie. Et la cerise sur le gâteau, une petite pause instrumentale, comme une rêverie au milieu d’une journée nuageuse : Last Waltz, composée par David Deo.


Petit tour du monde en 7 étapes :
Duck and cover : sur fond d’harmonica et de solo de cuivre, cette balade un peu violente nous amène dans le fond de notre cœur et de notre corps. On se laisse bercer par le rythme répétitif comme le bruit du train qui passe.
Grave Road : avec son petit côté folk orchestral, on a le sourire au coin de la bouge, le pied qui tape, et on boit les paroles comme des larmes salées.
Oracles and Preachers : que nous prédit cette chanson : une douceur des deux voix mélangées, un clavier qui sonne vieux, un métronome oublié.
Love Me Anyway : un retour de soirée, une chute prévue ou aléatoire, un violon violent, un piano envolé, et une phrase à glisser au creux de l’oreille d’un amant : I hate myself tonight, take me home.
Last Waltz : un instrumental magique, avec petites cloches sonnantes et trébuchantes, un air de noël en plein rentrée.
Company Tale : un côté Bob Dylan, comme une histoire revendiquée, comme un engagement refusé, un cri déchirant soigné par un violon lyrique.
So Long : comme un point de suspension au voyage, un signe de la main qui veut dire aurevoir ou peut-être adieu.

Pour ma part, j’ai déjà choisi ma prochaine destination !

1 sept. 2009

Parenthèse familiale

Ca y est, la familia Maudet arrive sur Montréal : Papounet et Mamounette débarquent pour trois semaines au Québec ! Et là je sens mon cœur de petite fille qui bat plus vite, tellement heureuse de revoir après huit mois de séparation géographique, mes parents. En même temps, un petit sentiment d’angoisse qu’ils entrent dans ma vie montréalaise : le regard des parents sur leur grande fille, ça m’impressionne toujours autant.




Alors oui, dans le genre à prendre des décisions inattendues (mais réfléchies), c’est vrai que je me pose là. Je leur en ai fait voir de toutes les couleurs depuis mes 29 années sur cette terre, mais je crois qu’ils ont fini par s’habituer à la liberté de leur petite dernière et au choix de vie de celle-ci.

Je me rappelle à l’annonce de mon envie de vivre à Montréal leurs yeux interloqués me scrutaient : mais quelle idée lui passe par la tête ? Et nous voilà, un an après, ma vie rêvée ici et pour eux des vacances dans les grands espaces canadiens… non pardon québécois !

Un petit programme digne d’un tour opérateur : 10 jours sur Montréal pour chiller un peu ; une semaine vers Québec pour se ressourcer ; deux jours dans les cantons de l’est pour sentir les couleurs de la forêt.

J’ai hâte qu’ils arrivent pour qu’ils respirent le même air que moi et s’enivrent de la douce folie du Québec… qui sait, ils ne voudront peut-être plus repartir, tout comme moi !

27 août 2009

Pot de peinture jaune

Ils ne le savent pas encore mais les Mad’MoiZéle Giraf m’ont permis d’inventer et diffuser une expression qui devrait bientôt passer les frontières de mon entourage Montréalais (Laval, si tu m’écoutes). On peut dire d’eux qu’ils font une musique qui pile. Piler, c’est quand vos deux pieds commencent à s’agiter tout seul, indépendamment de votre corps pour jumper bien haut.



Aucun contrôle possible, leur musique a l’effet d’une drogue (douce) qui vous fait sourire bêtement comme si vous nagiez dans un océan de bonheur… et au loin, une girafe passe.

Et pourtant, les textes de Mad’MoiZéle Giraf ne sont pas si légers qu’ils y paraissent, même s’ils sont emprunt de fraîcheur et d’enthousiasme, on y découvre une certaine réalité du quotidien dure, drôle, touchante et même engageante.
Terminant deuxième de la finale des Francouvertes, nos deux lascars ont fait un bon bout de chemin, enfermés dans la noirceur d’un studio pour enfin entrevoir la lumière (on comprend mieux leur identité visuelle en noir et jaune !). Et quelle lumière…
Vous sentez comme une odeur de garrigue, l’ombre d’un olivier, un soleil doré, un bon verre de pastaga et le bruit des cigales. Et non, on n’est pas à Marseille, mais bien à Montréal. Et croyez-moi, rien à envier à l’accent.

Peindre la girafe est composé de treize pièces à savourer avec succulence. Bien qu’il y ait une unité et un style MMZG, on appréciera chacune des tounes pour leur univers personnel, leur comptine et leur beat musical. Les deux gars de MMZG sont bien entourés, par des musiciens aux longs cou(p)s et des featuring tachetés. Ma petite préférée en tant qu’exilé française en terre québécoise est Montréal Stylé : « Montréal c’est ma ville, ce n’est pas mon bled natal, plutôt ma terre d’accueil, un îlot bien original »… pas mieux !

http://www.madmoizelegiraf.com/

23 août 2009

Soirée "bulle de savon"



J’ai atterri dans une party de hispters sur St Denis, j’ai fait un tour, j’ai observé, et je suis repartie.. . heureuse.








Le tour a bien duré trois ou quatre heures, il fallait ça pour se mêler aux autres, échanger des regards, boire quelques gin tonic et bières un peu tièdes, danser, danser sur Qualité Motel, trop transpirer, pas assez respirer, sourire mais pas trop, être encore une française perdue dans la Mile End Touch, comme un petit pois au milieu d’une soupe de légumes mixés.

On ne peut pas dire que j’ai vraiment sociabilisé avec mes hôtes, car je suis du genre bulle de savon quand il y a trop de monde : je me fais une douce protection et je déambule au milieu des autres sans vraiment vouloir entrer en contact avec une autre peau pour que ma bulle éclate. Je suis comme ça, je regarde le monde qui m’entoure sans vraiment en faire partie car je suis sur un fil et je ne sais pas encore quoi coudre avec. J’écoute beaucoup aussi, d’une oreille indiscrète, toutes les conversations futiles, frivoles et ravissantes, qu’on peut se crier aux oreilles.

Dans un salon serré, Qualité Motel : les gars des Misteur Valaire n’en finiront jamais de m’impressionner musicalement par leur efficacité : et quand je dis efficacité c’est parce même si ça sonne comme une mauvaise critique, c’est finalement le meilleur des compliments. C’est efficace car c’est une frontière entre l’attendu et la petite surprise. C’est comme s’ils puisaient dans l’inconscient musical d’une génération, en ressortaient la bonne boucle et partaient dans un crescendo répétitif jusqu’à la rupture, le silence d’une demi-seconde, le moment ou tout bascule et repart vers une nouvelle dynamique. Je dansais, je pilais et d’un regard autour de moi, je pouvais me dire que la cinquantaine de cœur qui battait là, le faisait à la même mesure de leurs saccades synchrones.

J’avais encore mon guide ce soir pour me driver dans les méandres des codes et personnalités présentes ici. Ma boussole m’a bien orienté hier soir, même si parfois j’ai un peu perdu le nord ! Ma bulle de savon est parfois trop haut perchée !

20 août 2009

La v(r)ille

Il est intéressant de constater comme on peut aimer une ville. Je veux dire être amoureux d’une ville comme on aime son homme. Je ne pensais pas que ça m’arriverait un jour. Et en plus, quand c’est un coup de foudre, qui se transforme en passion, on a envie que cela dure pour longtemps, voir, pourquoi pas de finir ses beaux jours avec.


Jamais je ne me lasse de parcourir Montréal, surtout des journées comme hier, ou la température et l’atmosphère sont idéales. Je suis allée me perdre dans la petite Italie, à l’ombre des arbres qui bordent la route, accidentée par des trous béants et des fissures serpentines. C’est désagréable en voiture mais un vrai chef-d’œuvre pour les yeux, surtout quand la pluie est venue pleurer doucement et que le soleil se couche.

Parce qu’ici les routes sont chaotiques, on a comme l’impression d’un grand n’importe quoi infra structurel. Et ce chaos se retrouve aussi dans la musique : un beau bruit qui fait frissonner la nuit et geindre au petit matin. C’est comme si tout partait en vrille. Montréal de jour, Montréal de nuit, une vraie schizophrénie qui me fait douter de ma raison d’aimer cette ville. C’est comme si parfois je découvrais certains mauvais côtés qui au-delà de tout m’attirent et d’autres meilleurs qui finalement me répulsent. Vaste complexité de mon être tout entier, je ne me suis pas encore bien définie à l’aube de mes 30 ans, mais tente toujours de percer les mystères de mon âme pour continuer d’évoluer avec volupté dans ce qui m’environne.

17 août 2009

Parler de Parlovr !


Un bon basic, tonic (aussi fort que le gin) voilà comment décrire le trio détonnant de Parlovr (prononcer Parlour) : trois petits gars plein d’avenir aux prénoms si charmants et aux pseudos délirants : Louis Jackson, aka Festooned Hand Mirror (guitare et voix), Alex Cooper aka Tin Smoke Box (clavier, guitare et voix) et Jeremy MacCuish aka Red Oak Frame (batterie).


Où comment le retour au source d’un rock brut avec basse, batterie, guitare et un son un peu sale en arrière plan peut continuer de nous faire tripper. C’est bien crasseux et comme on aime cette petite saleté qui s’incruste, on s’en voudrait de faire de la poussière sur leur album. Encore un groupe de scène puissant, qui puisent ses influences dans le meilleur des années 80 et 90 (oui, oui, il y a du bon dans les années 80 !). Alors forcément en concert, ça me fait piler (action de devenir une vraie pile, quand vos deux pieds s’éloignent du sol sans rien demander).

L’album éponyme est un petit bijou de schizophrénie : chaque chanson ayant un peu son univers personnel, c’est sûr, votre meilleur ami n’aura pas le même avis que vous et vous ne vous battrez pas pour savoir laquelle est votre chanson préférée. Et c’est là la magie toute entière de Parlovr, avoir un son propre (sale) son bien à eux mais aussi, tenter des incursions aux accents britanniques ou aux allures post punk et on se surprend à entendre comme quelques mélodies presque entendues… mais ou déjà, un certain Arcade Fire peut-être…

Alors attention, on peut ranger Parlovr dans la catégorie des groupes « Mile End », quartier de Montréal anglo-hipster qui regorge de bons groupes que je vais m’empresser de vous faire connaître, mais ne soyons pas si réducteur. Le potentiel de ces trois gars est en phase exponentielle et on trépigne d’entendre la suite.
Ils sont 7, chiffre porte-bonheur pour cette formation issue tout droit de Québec. The JMC Project c’est un cocktail multi-vitaminé enrichit de plusieurs influences : jazz, hip hop, soul, funk, r&b.





Imaginé, vous vous réveillez le matin, un peu en vrac et pas forcement de bonne humeur face la journée qui vous attend. Vous filez sous la douche, mettez votre vieille stéréo à fond et lancez In the Mix et là vous vous sentez léger, aérien, dynamisé par la voix, le saxo et le rythme diabolique de cette chanson. Le premier bébé de The JMC Project s’appelle justement Making a statement, comme pour marquer le temps et les esprits, faire un arrêt nécessaire au début de ce groupe. Mention spéciale à chaque musicien, que je nomme ici : Peter Tardif (paroles), Marjorie Fiset (voix et clavier), Philippe Cyr (guitare), Guillaume Tondreau (basse) , William Coté (batterie), Jod Lamarche (saxophone). La maîtrise de leur instrument alliée à la cohésion et la bonne humeur de chacun, créent des pièces vraiment magiques avec leur propre son, une sorte de nu-jazz venu de la forêt. Phrasés hip hop rapides, improvisations vocales onomatopéiques hallucinantes, solo de saxo chaud, couple basse et batterie base solide d’une rythmique saccadée et enfin guitare aphrodisiaque : Voilà ce que vous trouverez et ce qui fait la couleur et le son de The JMC Project.Et en concert, c’est encore meilleur, surtout au Divan Orange, petit bar sympathique de Montréal à la programmation musicale éclectique/ électrique, où la chaleur est toujours au rendez-vous. Les ventilos n’ont qu’à bien se tenir !

13 août 2009

Des idées ?

Il m’arrive d’avoir 47 idées à la minute, et dernièrement, j’ai eu tout le temps de réfléchir à ces idées un peu idéalistes, un peu artistiques, un peu alambic !






En effet, je suis payée à regarder passer les gens sur le marché Jean Talon. Pour me reposer d’être en cuisine, on m’a posé comme une jolie poupée sur son étagère, avec un sourire figé, derrière un comptoir extérieur à vendre des pizzas à des clients imaginaires. Difficile de jouer les poupées bien longtemps, mon intelligence cérébrale me rattrapait bien vite. Plantée là derrière un frigo grognant avec pour seuls compagnons de causerie deux mouches, le temps était devenu mon ennemi, que je combattais comme je le pouvais. J’aurais presque réussi à méditer, si j’étais arrivée à faire abstraction de la radio « yeah, yeah années 80 que je t’aime » avec pour leader la Compagnie Créole. Autant dire que de telles pollutions dans mes oreilles finissaient par avoir raison de ma raison.

L’une de mes idées était de réaliser une sorte de tableau en bouchons…oui, je sais, c’est barré, mais c’est moi. Le concept était simple : avec la coloc d’alcooliques que je représentais, nous avions l’équivalent d’une centaine de bouchons en liège : des spécimen rares, des tachés de vin coloré, des petits et gros, des longs et fins, des bruns foncés et des jaunes clairs. Je me décidais à sectionner en deux les-dits bouchons… je savais que je n’avais pas forcément le matériel adéquat, mais motivée par ma force créatrice, j’insistais avec… un couteau de cuisine, que je m’amusais à aiguiser avec la même délectation que le boucher face à ses côtelettes (désolés pour les esprits végétariens). Et là, je le savais, je l’anticipais, je le voyais déjà… la lame ripa sur mon index droit (ouf pas le gauche, en cette journée des gauchers, comme me l’a appris ma soeurette). Sang qui coule, floc, floc, une vraie scène de crime digne des experts… Une demi-heure de soin intensif plus tard, je me retrouvais avec une jolie poupée au doigt et j’espère pas le besoin d’aller me faire faire un point à l’hôpital voisin.

Mais je ne renoncerais pas à mon projet aussi facilement, il faut juste que je trouve l’outil adéquat pour couper ces maudits bouchons. Des idées ?

6 août 2009

Osheaga

Le week-end dernier se tenait la quatrième édition du festival Osheaga. Oshea quoi ? Osheaga, non ce n’est pas une ville du Japon mais bien un festival de musique sur Montréal. En l’espace de deux jours l’un ensoleillé, et l’autre pluvieux boueux, j’ai dû voir l’équivalent d’une vingtaine de groupes. A la fin, c’est un tel fouillis qu’on ne se souvient pas sur quelle scène et à quelle heure on a vu ce groupe obscur du Nevada avec le gars cute, cette chanteuse blondinette avec son bandjo et ce gars dépressif qui était plus maquillé que moi.

Sans plaisanter, il est très difficile de faire une rétrospective de tous les shows vus ici et là mais il me reste plein d’images en tête, comme sortie tout droit d’un rêve : du jaune et du vert, des papillons en papier, des lambeaux de boue, des ballons, des cris, des crisses, l’odeur de frites, des glaces ou goût étranges, des parachutes, des petits cailloux, des chanteurs déchaînées, des introvertis du cris, de l’herbe massacrée, du son trop saoul, un parapluie sans tissu, du plastique, de l’eau à 4$, des larsens, des écrans pas trop géants, des foules full, des larmes du ciel, des raies de soleil, un t-shirt vert, des feux d’artifices, des bras qui m’enlacent, des sourires complices, du vent doux, de la musique, de la musique, de la musique dans mon coeur, dans mes veines et jusque dans mes bouts d'orteilles...

30 juil. 2009

Chroniques musicales

Aller dernier article de la journée, car je me sens très prolixe, et à la demande générale, pour tous ceux qui me demandent où retrouver mes chroniques musicales ! Un petit coup de pub au site français qui accueille mes chroniques québécoises, un peu plus rares en ce moment car le temps m’échappe.

Je sais, le site à l’allure d’une vielle plate-forme web du début des années 2000, mais ne vous arrêtez pas là, il faut fouiller un peu.
http://www.musik-industry.com/
La dernière chronique est sur l’excellente Krista Muir, en tournée en France actuellement.

Philémon (re)chante

J’avais écrit il y a quelques temps déjà un article sur Philémon chante, artiste québécois qui s’habille de peu : une guitare, un jean et un t-shirt blanc, mais qui déshabille beaucoup l’esprit par sa musique et ses paroles simples mais troublantes.
Perdus dans les bords du Mile End, on étaient plus nombreux et plus réchauffés qu’au Divan orange. Une couleur changeait, on se retrouvait à la Green Room. Je ne vais pas vous refaire le concert et délayer encore des lignes émotives, ça serait une perte de mots. Juste un petit rappel de son myspace… et laisser parler la musique.

http://www.myspace.com/philemonchante

Photo by Yolaine : un flou perdu dans le Mile End

Le SO(S) du Salon Officiel

Version officiel dite version lieu d’ambiance
Le Salon Officiel est un bar de Montréal où les soirées se suivent et ne se ressemblent pas, avec des ambiances musicales différentes, une population différente chaque soir, des consos à des prix correctes, pas de cover pour rentrer. Un petit bar à ambiance où on est toujours sûr de s’amuser, de danser, de rencontrer du monde tendance. « Tu vas où ce soir ? » : « au Salon Officiel ». Donnez cette réponse à n’importe qui vous posera la question, vous aurez toujours l’air « in ». Avec cette définition, je pense être prête pour rédiger le petit Montréal branché et illustré pour français dépressifs.


Version officieuse dite version « hipster »
Le Salon Officiel est un bar de Montréal qui n’a rien d’un salon et rien d’officiel. Tout ici est peut-être même officieux. Fréquenter un bar, c’est un peu comme fréquenter une personne. Plus on la voit, plus on apprend à la connaître et l’on perçoit ses qualités et aussi ses défauts.
J’aime le Salon Officiel physiquement, pour le lieu et surtout la musique (les Jeudis on the Rocks sont mythiques pour ça). Quand vous fréquentez une personne, vous n’appréciez pas forcément ses amis ou sa famille, où parfois vous ne vous faîtes pas accepter d’elle. Le Salon Officiel du jeudi soir c’est comme une grande famille, avec ses codes et ses sous/sur entendus. Je ne peux pas le nier, il y a un style « Salon officiel » et pour certaines personnes présentes là-bas, si vous n’avez pas un art à votre arc, vous pouvez vous sentir comme une larve qui n’est pas encore devenu papillon. N’est pas hipster qui veut, c’est quelque chose qui se travaille peu pour se voir beaucoup.

Version personnelle dite version émotive

Le Salon Officiel est un bar de Montréal où je me sens bien même si parfois je n’y trouve pas ma place. C’est dans ces moments-là qu’il faut composer avec son personnage sociale et passer outre le regard des autres pour finalement arriver à être soi-même dans un milieu qu’on ne trouve pas naturel. Et là, je me sens comme seule en mer, à lancer des sos qui n'atteignent personne. Qui va sauver mon âme ?

22 juil. 2009

Comment (sur)vivre aux foufs en 9 leçons !

Que sont-ce les foufs dans le langage courant montréalais : les foufounes, à savoir les fesses, cette partie du corps qui fait parfois beaucoup parler d’elle !
Mais par extension, les foufs c’est aussi un lieu mythique de Montréal : les foufounes électriques, un bar assez atypique mais qui reflète bien la diversité des personnes que l’on peut croiser en prenant une marche dans les rues nocturnes et au détour de certaines artères principales comme Sainte Catherine ou Saint Laurent.

Question : comment (sur)vivre aux foufs ? (ce message s’adresse particulièrement aux filles)

Leçon n°1 : ne pas venir avec votre paire de plus beaux souliers à talons si le talon est compris entre 5 et 10 cm. En dessous ça passe, au dessus, ça trépasse.

Leçon n°2 : à votre arrivée, filez directement au vestiaire pour acheter votre ticket du bonheur qui vous permettra de hurler à la mort, bousculer votre voisin et boire de la bière à 5,50$ le pichet.

Leçon n°3 : très importante, l’attitude à adopter dans ces hauts lieux du (faux) underground montréalais : ne pas sourire trop, continuer à être prétentieux si vous êtes français, vous aurez plus de chance d’avoir un pogo assuré, et si vous n’avez pas de tatouage, faîtes croire que le votre se trouve sur une partie du corps non visible à l’heure actuelle vue votre tenue.

Leçon n°4 : la commande du fameux pichet de bière : attention, warning, respectez son voisin alcoolique, et ne jamais lui prendre son pichet de bière, le votre sera plus frais. Surtout, surtout, comme le répète la serveuse (mention spéciale et félicitation au staff pour ne pas balancer directement la bière dans la face de certains clients), commandez au centre du bar, jamais sur les côtés, vous finirez sinon comme Gontran, déshydraté.

Leçon n°5 : la pause pipi, pour les ladies, très important, faîtes respectueusement la queue derrière Josiane, avec votre pichet dans la main gauche et votre verre dans la main droite (pour les droitières, l’inverse pour les gauchères et pour les blondes). Et n’imaginez pas pouvoir vous essuyer les mains sur quelque chose de plus propre que votre t-shirt vintage.

Leçon n°6 : le fumoir, pardon la terrasse ou quand vous fumez une cigarette, en fait, vous en fumez 5 : la votre, celle de Félix qui se colle un peu trop à vous, celle de Ben qui vous a gentiment tendu son feu, celle de Josiane qui ne sait pas vraiment fumer car elle a 14 ans, celle de Gontran, le français arrogant qui vous donne envie de vous marier avec Félix pour obtenir la nationalité canadienne.

Leçon n° 7 : se rapporte à la leçon n° 2 : la piste de danse, là vous êtes heureux, vous pouvez hurler doucement à l’oreille de votre voisin, façon background de Sepultura en toute légitimité, bousculer impunément Gontran sous prétexte de pogoter et renverser votre bière sur Josiane, parce que ça n’est pas humain de ressembler tant à une femme à l’âge de 14 ans.

Leçon n°8 : le cruisage (la drague), ne dîtes jamais à Félix que vous avez 29 ans, faîtes lui croire que vous en avez 22, oh exactement le même âge que lui. L’avantage de l’habillage sonore vous permettra de vous rapprocher de lui, et de tenter un contact physique, comme votre main derrière son dos. Bien entendu, vous ne comprendrez rien à ce qu’il vous dit, alors faîtes comme d’habitude, souriez intelligemment (ça se pratique quotidiennement, deux minutes tous les matins devant sa glace) et opinez de la tête à chaque mot sortant de sa bouche. Important, pour lui prouver votre entregent et votre capacité à faire des phrases intelligibles, pertinentes et non superficielles, demander lui où il est né. Généralement, il ne vous comprendra pas et fera comme vous deux minutes avant, il sourira intelligemment en opinant de la tête.

Leçon n°9 : vous êtes heureuse, vous remontez Saint Laurent à 3h du mat pour digérer vos pichets de bière. Vous vous êtes défoulée, vous vous êtes déhanchée, vous avez bouillonné et évacué votre stress, vous êtes zen et relax et serez en pleine forme pour affronter le Salon Officiel des jeudis soirs ou tentez l'expérience (tortueuse et tortureuse) du Rouge le samedi.