30 juil. 2009

Chroniques musicales

Aller dernier article de la journée, car je me sens très prolixe, et à la demande générale, pour tous ceux qui me demandent où retrouver mes chroniques musicales ! Un petit coup de pub au site français qui accueille mes chroniques québécoises, un peu plus rares en ce moment car le temps m’échappe.

Je sais, le site à l’allure d’une vielle plate-forme web du début des années 2000, mais ne vous arrêtez pas là, il faut fouiller un peu.
http://www.musik-industry.com/
La dernière chronique est sur l’excellente Krista Muir, en tournée en France actuellement.

Philémon (re)chante

J’avais écrit il y a quelques temps déjà un article sur Philémon chante, artiste québécois qui s’habille de peu : une guitare, un jean et un t-shirt blanc, mais qui déshabille beaucoup l’esprit par sa musique et ses paroles simples mais troublantes.
Perdus dans les bords du Mile End, on étaient plus nombreux et plus réchauffés qu’au Divan orange. Une couleur changeait, on se retrouvait à la Green Room. Je ne vais pas vous refaire le concert et délayer encore des lignes émotives, ça serait une perte de mots. Juste un petit rappel de son myspace… et laisser parler la musique.

http://www.myspace.com/philemonchante

Photo by Yolaine : un flou perdu dans le Mile End

Le SO(S) du Salon Officiel

Version officiel dite version lieu d’ambiance
Le Salon Officiel est un bar de Montréal où les soirées se suivent et ne se ressemblent pas, avec des ambiances musicales différentes, une population différente chaque soir, des consos à des prix correctes, pas de cover pour rentrer. Un petit bar à ambiance où on est toujours sûr de s’amuser, de danser, de rencontrer du monde tendance. « Tu vas où ce soir ? » : « au Salon Officiel ». Donnez cette réponse à n’importe qui vous posera la question, vous aurez toujours l’air « in ». Avec cette définition, je pense être prête pour rédiger le petit Montréal branché et illustré pour français dépressifs.


Version officieuse dite version « hipster »
Le Salon Officiel est un bar de Montréal qui n’a rien d’un salon et rien d’officiel. Tout ici est peut-être même officieux. Fréquenter un bar, c’est un peu comme fréquenter une personne. Plus on la voit, plus on apprend à la connaître et l’on perçoit ses qualités et aussi ses défauts.
J’aime le Salon Officiel physiquement, pour le lieu et surtout la musique (les Jeudis on the Rocks sont mythiques pour ça). Quand vous fréquentez une personne, vous n’appréciez pas forcément ses amis ou sa famille, où parfois vous ne vous faîtes pas accepter d’elle. Le Salon Officiel du jeudi soir c’est comme une grande famille, avec ses codes et ses sous/sur entendus. Je ne peux pas le nier, il y a un style « Salon officiel » et pour certaines personnes présentes là-bas, si vous n’avez pas un art à votre arc, vous pouvez vous sentir comme une larve qui n’est pas encore devenu papillon. N’est pas hipster qui veut, c’est quelque chose qui se travaille peu pour se voir beaucoup.

Version personnelle dite version émotive

Le Salon Officiel est un bar de Montréal où je me sens bien même si parfois je n’y trouve pas ma place. C’est dans ces moments-là qu’il faut composer avec son personnage sociale et passer outre le regard des autres pour finalement arriver à être soi-même dans un milieu qu’on ne trouve pas naturel. Et là, je me sens comme seule en mer, à lancer des sos qui n'atteignent personne. Qui va sauver mon âme ?

22 juil. 2009

Comment (sur)vivre aux foufs en 9 leçons !

Que sont-ce les foufs dans le langage courant montréalais : les foufounes, à savoir les fesses, cette partie du corps qui fait parfois beaucoup parler d’elle !
Mais par extension, les foufs c’est aussi un lieu mythique de Montréal : les foufounes électriques, un bar assez atypique mais qui reflète bien la diversité des personnes que l’on peut croiser en prenant une marche dans les rues nocturnes et au détour de certaines artères principales comme Sainte Catherine ou Saint Laurent.

Question : comment (sur)vivre aux foufs ? (ce message s’adresse particulièrement aux filles)

Leçon n°1 : ne pas venir avec votre paire de plus beaux souliers à talons si le talon est compris entre 5 et 10 cm. En dessous ça passe, au dessus, ça trépasse.

Leçon n°2 : à votre arrivée, filez directement au vestiaire pour acheter votre ticket du bonheur qui vous permettra de hurler à la mort, bousculer votre voisin et boire de la bière à 5,50$ le pichet.

Leçon n°3 : très importante, l’attitude à adopter dans ces hauts lieux du (faux) underground montréalais : ne pas sourire trop, continuer à être prétentieux si vous êtes français, vous aurez plus de chance d’avoir un pogo assuré, et si vous n’avez pas de tatouage, faîtes croire que le votre se trouve sur une partie du corps non visible à l’heure actuelle vue votre tenue.

Leçon n°4 : la commande du fameux pichet de bière : attention, warning, respectez son voisin alcoolique, et ne jamais lui prendre son pichet de bière, le votre sera plus frais. Surtout, surtout, comme le répète la serveuse (mention spéciale et félicitation au staff pour ne pas balancer directement la bière dans la face de certains clients), commandez au centre du bar, jamais sur les côtés, vous finirez sinon comme Gontran, déshydraté.

Leçon n°5 : la pause pipi, pour les ladies, très important, faîtes respectueusement la queue derrière Josiane, avec votre pichet dans la main gauche et votre verre dans la main droite (pour les droitières, l’inverse pour les gauchères et pour les blondes). Et n’imaginez pas pouvoir vous essuyer les mains sur quelque chose de plus propre que votre t-shirt vintage.

Leçon n°6 : le fumoir, pardon la terrasse ou quand vous fumez une cigarette, en fait, vous en fumez 5 : la votre, celle de Félix qui se colle un peu trop à vous, celle de Ben qui vous a gentiment tendu son feu, celle de Josiane qui ne sait pas vraiment fumer car elle a 14 ans, celle de Gontran, le français arrogant qui vous donne envie de vous marier avec Félix pour obtenir la nationalité canadienne.

Leçon n° 7 : se rapporte à la leçon n° 2 : la piste de danse, là vous êtes heureux, vous pouvez hurler doucement à l’oreille de votre voisin, façon background de Sepultura en toute légitimité, bousculer impunément Gontran sous prétexte de pogoter et renverser votre bière sur Josiane, parce que ça n’est pas humain de ressembler tant à une femme à l’âge de 14 ans.

Leçon n°8 : le cruisage (la drague), ne dîtes jamais à Félix que vous avez 29 ans, faîtes lui croire que vous en avez 22, oh exactement le même âge que lui. L’avantage de l’habillage sonore vous permettra de vous rapprocher de lui, et de tenter un contact physique, comme votre main derrière son dos. Bien entendu, vous ne comprendrez rien à ce qu’il vous dit, alors faîtes comme d’habitude, souriez intelligemment (ça se pratique quotidiennement, deux minutes tous les matins devant sa glace) et opinez de la tête à chaque mot sortant de sa bouche. Important, pour lui prouver votre entregent et votre capacité à faire des phrases intelligibles, pertinentes et non superficielles, demander lui où il est né. Généralement, il ne vous comprendra pas et fera comme vous deux minutes avant, il sourira intelligemment en opinant de la tête.

Leçon n°9 : vous êtes heureuse, vous remontez Saint Laurent à 3h du mat pour digérer vos pichets de bière. Vous vous êtes défoulée, vous vous êtes déhanchée, vous avez bouillonné et évacué votre stress, vous êtes zen et relax et serez en pleine forme pour affronter le Salon Officiel des jeudis soirs ou tentez l'expérience (tortueuse et tortureuse) du Rouge le samedi.

16 juil. 2009

Nouveauté : papier peint

Vous le savez, début juillet j’ai emménagé sur Drolet, alias la Maison du Bonheur. J’ai récupéré la chambre de mon amie Elodie. C’est une chambre assez grande, avec un dressing, pardon une garde-robe. De grands murs blancs ou plutôt crème, une grande fenêtre, du parquet clair un peu usé, bref, une chambre comme on en trouve beaucoup à Montréal.

Je suis dans deux phases de ma vie en ce moment :
Phase 1 : reconversion professionnelle temporaire en vendeuse de pizza, pour (sur)vivre. La phase 1 comporte le vilain mot de « économie » car le portefeuille de la jeune nouvelle montréalaise que je suis a fortement diminué.
Phase 2 : reconversion convictionnelle permanente en écologiste de petites mains, pour (sur)vivre également. La phase 2 comporte le vilain mot de « récupération » car recycler est toujours mieux que de consommer.

J’ai réussi mon pari : je n’ai rien acheté de neuf pour meubler ma chambre !! Rien, la seule chose made in Ikea, c’est ma poubelle… mais elle est de récup aussi.
Il faut savoir que les livres que je lis sont parfois aussi de la récup. Et l’autre jour, Elodie me donne un livre intitulé « L’avalée des avalées » d’un auteur québécois, Réjean Ducharme. Je l’épouse directement rien que pour son nom de famille. Ce livre avait vécu, car en le feuilletant, il avait l’âme d’un grand-père, les feuilles jaunies et l’odeur d’une vieille armoire de famille.

Je pense que j’aurais dû lire ce livre avant de lui donner une septième vie, car le sujet avait l’air intéressant. Seulement voilà, ma première inspiration à la vue de ce livre a été de l’étaler. Oui, l’afficher sur mes grands murs crème. C’est alors qu’est né le concept écolo-poétique du papier peint à l’aide de pages déchirées de livre. J’ai opté pour un graphisme un peu sixties et le résultat m’est apparu comme beau. Finalement, je pourrais en saisir quelques phrases clés, dans mes moments de contemplation.

Les livres ont plusieurs vies : comme il me plaît d’offrir les livres que j’ai lus et que j’adore à mes proches, avec quelques lignes créatives à l’intérieur pour leur signifier que ce don là vaut toutes les paroles d’amour au monde.

13 juil. 2009

What the weather !

On est le 13 juillet, et en pleine après-midi, ça n’est pas des glaces à l’eau citronnée imbibées de vodka (quoique, avec notre nouveau joujou pour faire des glaces, ça donne aussi envie) dont j’ai envie mais… de crêpes.



Il faut dire que Montréal s’est recouverte d’un jolie pull marin rayé blanc et bleu, d’un ciré jaune et de bottes en plastique très saillantes : je veux parler d’un temps made in Bretagne pure souche.
On a droit aux températures oscillantes, à la pluie battante ou caressante, aux éclairs graphiques, aux flaques flouc flouc, aux rayons du soleil timides qui justifient quand même l’achat d’une superbe paire de Ray Ban « aviateur »… mais où est passé l’été et ses températures aux allures douces et au ressenti chaud, son petit vent léger qui soulève les feuilles des arbres, ses nuits étoilées où fondent les nuages.

Dans ma pâte à crêpes j’y ai mis du rhum pour aromatiser le goût et un peu la vie et surtout j’ai fait du caramel au beurre salé, pour rajouter une dose de sucre, élément essentiel pour faire revenir le beau temps. Non mais franchement, vous y croyez des crêpes un 13 juillet, au 7108 rue Drolet !

Et si le temps se détraque c’est peut-être pour dire à tout le monde qu’il est temps de prendre le temps au pied de la lettre et d’arrêter de ne faire que s’inquiéter pour finir par agir. Je ne suis ni rien ni personne pour donner des leçons d’écologie à la petite semaine, j’agis en petits moyens et pourrais faire bien plus, mais quand le temps m’indique qu’il va mal, alors il me semble que je vais un peu mal moi aussi.

Je regarde à travers ma fenêtre et je vois le jardin, habillé de plantes sauvages qu’on essaie de ne pas arracher, de quelques plants de tomates et d’herbes aromatiques, d’un compost…la vie non contrôlée est encore possible dans des petits coins de Montréal, et je suis contente que mon jardin porte cette vie là. La pluie aura au moins fait pousser un parterre de trèfles verts qui fait comme un tapis doux où l’on peut marcher pieds nus et avoir la chance de se retrouver avec un trèfle quatre feuilles coincé entre les orteils.

6 juil. 2009

Pizza YoYo

Je vois qu’il y a du laisser aller dans la fréquence des posts laissés sur mon blog… Ah que voulez-vous, l’écriture est un luxe qui ne vient pas toujours quand on le voudrait. C’est comme une grosse envie de magasinage alors que son compte en banque crie famine. Parfois, il vous arrive plein de choses et vous voudriez les partager, et puis non, ça ne vient pas, l’écriture se fait discrète pour s’enfuir très vite.





Je ne me cherche pas d’excuses, mais ces dernières semaines ont tout de même compté un beau déménagement dans la maison du bonheur, un nouveau job d’été et plein de petites merveilles comme les notes portées au loin dans le vent du festival de jazz de Montréal.

Mais concentrons-nous sur nos piments, artichauts, tomates, ail, champignons, olives, feta, boconccini, basilic, pommes de terre, calebresse, saucisses italiennes, chèvre, bacon, mozzarella, origan….le monde de Pizza Mia, où j’ai commencé mes premières armes mercredi dernier, jour de la fête du Canada.

Mais pourquoi, comment se fait-ce que Yolaine travaille dans une pizzeria. L’explication est simple : l’agence de communication pour laquelle je travaille, ferme ses portes pendant les mois d’été. Mais mes portes à moi ne se ferment pas, donc un petit job en forme de retour aux vraies valeurs de la vie s’imposait à moi. Habitant à deux pas du fameux marché Jean Talon, je me suis retrouvée la tête dans les fruits et légumes et finalement la main à la pâte… à pizza.

Je suis donc multi-fonctionnelle au sein de cette pizzeria qui doit compter 178 sortes de pizzas et 68 prix différents, de quoi frémir à la caisse enregistreuse… heureusement, le bouton « panik » existe et permet de contrôler ses erreurs. Mon job : servir, sourire, compter, cuisiner, laver, essuyer, garnir, contrôler, tiper, empaqueter, balayer, découper, chauffer, ranger, brasser, trilinguer, discuter, apprendre et relativiser sur le fait que pour tout ça je suis payée quelques dollars de l’heure.

On peut dire que c’est un travail physique, contrairement à mon travail cérébral et intellectuel de communicante. Mais vous savez quoi : ça fait du bien de n’avoir à réfléchir qu’aux nombres de tomates séchées à déposer sur une pizza. Parce que finalement, Pizza Mia, c’est une entreprise familiale et comme toute organisation, il y a de la communication, des courants, de la relation et au final ce retour au terrain m’apprend beaucoup choses comme le résultat immédiat de son travail et l’humilité. Vous sentez cette bonne odeur… moi j’en suis imprégnée du soir au matin !