29 janv. 2009

Patati, patata...


Je vous disais il y a peu qu’il était difficile de prévoir comment allait se dérouler une soirée sur Montréal. Et parfois, on a de belles surprises, malgré une première déception.



Stephen me sort de ma léthargie de la journée (avec tous ces flocons, je n’étais même pas sortie m’amuser à tracer le chemin de petits pas dans la cour arrière, ou même, pelleter devant notre porte). Avec sa bonne humeur, il me propose d’aller voir Patrick Watson en concert. « Patrick qui ? », Patrick Watson, l’homme aux multiples festivals qui « représente le mieux la musique montréalaise à l’international » dixit Stephen.
Nous voilà donc parti au Divan Orange, cette petite salle chaleureuse, quand sur la porte un écriteau indique : sold out (note pour les français : c’est complet). On décide de tenter notre chance, mais non c’est bien sold out. Le gars nous abreuve de son anglais et je comprends que c’est fichu pour ce soir là.

Déçus de notre déconvenue, nous avions tout de même faim et là devant nous, nous attendait le Patati patata, un petit restaurant tout en longueur où la spécialité est… la poutine. Je m’arrête un instant pour les lecteurs français afin de leur détailler ce mets québécois : vous prenez des frites (si possible bien grasses, baignées d’huile), vous y ajoutez de la sauce au bœuf, et vous parsemez de petites boulettes de fromage. Il existe mille et une variantes de la poutine, vous pouvez y ajouter de la smoke meat (viande fumée) par exemple.

Collés à la vitre, la neige continue de tomber et nous nous régalons de poutine et de bourgeois (burgers), le tout arrosé de Boréale rousse (spécial dédicace à Claire S.). Et patati, et patata, je comprends mieux le nom de ce restaurant, on s’y sent tellement bien qu’on pourrait y bavarder des heures…

Le Patati Patata
4177, boulevard Saint-Laurent
Montréal, QC H2W 1Y7

28 janv. 2009

Demander l’audition !


Un nouveau chef d’œuvre de la cinématographie québécoise est venu me bousculer les yeux l’autre soir : L’audition. Ça commence par un doigt dans la toilette et ça finit par un homme et son fils marchant main dans la main. Le lien ne paraît pas évident comme ça mais si je devais en trouver un, ce serait sans doute juste pour le toucher du doigt.




C’est une histoire d’amours : l’amour de sa moitié, l’amour d’un bout de soi qui va voir le jour, l’amour d’un rêve qui s’approche de la réalité, l’amour tellement que l’on finit par tuer pour soulager sa peine. C’est comme une boucle avec un joli nœud dessus et un entremêlement de fils en dessous… quand on tire sur la boucle, le fil peut casser. Mais pourtant le nœud était joli.

Aujourd’hui, il neige à doux flocons qui s’amoncellent et finissent par cacher les pas de la cour arrière, c’est comme une gomme qui efface les contours, c’est un peu magique. Alors pour accompagner le bruit sourd de cette neige qui tombe derrière la fenêtre, écoutez le dernier Anthony and the Johnson, The Crying light, c’est mon cadeau de la journée !

26 janv. 2009

L’effet Sambuca

Depuis que je suis arrivée à Montréal, la nourriture a pris une nouvelle dimension pour moi. Il est vrai que l’Amérique du Nord n’est pas réputée pour la finesse de ses plats (gras + gras + gras = bien trop gras). C'est sans parler de la poutine (voir photo) qui sera peut-être l'héroïne d'un prochain article.


J’ai donc dû m’adapter aux supermarchés québécois : l’initiation s’est faite en me perdant dans les rayons et en lisant studieusement les étiquettes des produits. J’apprenais un nouveau vocabulaire… mais j’ai abandonné tout de suite ces études-là pour ne pas finir déprimée et anorexique. Après tout, qui pourrait me définir ce qu’est le polyinsaturé !

Vendredi soir, nous prévoyons de sortir voir un show à la Sala Rossa… oups, prévoir une soirée à Montréal peut être dangereux pour les personnes peu enclines à la spontanéité des rencontres. Nous ne sommes pas allées à la Sala Rossa ce soir là… nous avions juste à faire 10 mètres pour passer une surprenante soirée.

Elodie et moi étions invitées (spontanément) par Daniel notre voisin, à souper (note pour les lecteurs français : souper en québécois, c’est dîner en parisien, et se faire une bonne bouffe le soir en français). Daniel (l’aimable, ce garçon mange beaucoup de carottes) nous avait préparé un excellentissime repas avec une décontraction qui frôle l’insolence : si vous aviez ne serait-ce qu’un tiers des épices qu’il possède, vous seriez déjà le plus heureux des cuisiniers. Et je ne vous parle pas de sa malle qui déborde de vinyles à donner une syncope à tout bon musicien…la BO jouée ici était « écœurante » !

La surprise a quand même été le dessert : nous avons scellé un pacte tous les trois ce soir-là pour ne pas dévoiler la recette des Noix de pékans à l’orgie de chocolat. Mais la soirée n’aurait pas pu se terminer sans la Sambuca !! Non, ce n’est pas un alcool local, c’est italien. Un alcool sucré et anisé, qui se boit flambé. La Sambuca ouvre de nouvelles perspectives sur les discussions si tenté que vous en preniez plusieurs (l’abus d’alcool étant bien entendu dangereux pour la santé). Ce que j’appelle l’effet Sambuca, c’est le petit vent de chaleur qui vous chatouille le palais, les lèvres posées sur un verre encore chaud, et le liquide frais qui descend dans votre gorge pour finir en véritable coup de fouet. Finalement, ce que je décris là est assez érotique (normal pour un alcool italien ?)

Je suis rentrée heureuse de ma soirée spontanée, même si j’ai un peu regretté le deuxième effet Sambuca au réveil…

23 janv. 2009

Waka quoi ?

Nourrir ses oreilles, c’est bien, nourrir ses papilles c’est encore mieux !
Jeudi soir, il fait doux, et surtout c’est soirée Japonais ! Comment vous dire, je suis une accro du japonais. Initiée réellement dans ma vie antérieure parisienne, par une certaine Claire S., j’avoue mon penchant pour les makis, sushis et autres délices de l’art culinaire japonais. Pour une raison que j’ignore, je suis hypnotisée par ce pays, cette culture qui semble à l’opposé de la culture européenne. Je n’y ai pourtant jamais mis les pieds, mais ma tête y est déjà allée plusieurs fois en rêve.

Notre guide de ce soir, Nicolas l’excellent (oui, parce que j’aime bien qualifier les gens par un petit mot les définissant, et Nicolas, c’est l’excellence) nous conduit jusqu’au 1251 avenue du Mont-Royal Est, au Wakamono. Ambiance un peu chic mais sobre, et musique… étrange ( ?!?). Elodie a reconnu du Coldplay, moi un douteux Madonna, voire un Beyoncé… Bon, là c’est sûr, il leur faudrait un programmateur musical qui soit aussi délicieux que leur cuisine.

Il faut tout de même finir par LA phrase de la soirée : « les sorbets, c’est pour l’été ». Et bien oui, il est évident que sur la carte des desserts, les succulents sorbets que l’on vous propose, vous n’y aurez pas droit ! Non, non, non, les sorbets c’est pour l’été. Par contre, ils ne nous ont pas dit si les tisanes et le thé vert, c’était juste pour l’hiver…

http://www.wakamono.com

21 janv. 2009

Deuxième cocktail au Club Soda

En ce froid radouci sur Montréal, on frôlait la canicule hier soir au Club Soda. Rien que l’énoncé de la soirée laissait présager une vague de chaleur : « sex, drugs and showbizz, la musique dans les veines ». Mais où sont-ils allés chercher tout ça les étudiants de l’école de Show-Business (note à l’attention des lecteurs français, il existe une école du show-business à Montréal, c’est pas des niaiseries).



Ce fût donc mon deuxième cocktail au Club Soda, et celui-là était plein de pêches, de bananes, et d’un alcool frelaté fort qui réchauffe tout le corps et le cœur.
Mention spéciale à The JMC Project : prenez une bonne dose de nu-jazz teinté de soul, saupoudrez de hip-hop : mélangez le tout et vous obtiendrez presque la recette de The JMC Project… il manque un ingrédient mystère… peut-être l’écoute et la compréhension entre musiciens ou l’influence de chacun imprégné dans la façon qu’ils ont de jouer de leur instrument. Si vous aimez les Français de Caravan Palace, vous vous laisserez happer par The JMC Project, c’est sûr.

Il est 23h passé, une New Beetle rouge poussée par deux gars sur le boulevard St Laurent… même s’ils ont des problèmes de char, The JMC Project est une musique qui se transporte très bien !

The JMC Project :
http://www.thejmcproject.com/JMC_Project/Bienvenue.html
Caravan Palace : http://www.myspace.com/caravanpalace

20 janv. 2009

Mr Bell


Il traîne toujours quelques notes ici…
la musique viendra soit en bruit sourd d’un Ipod qui vit sa vie de (dé)branché,




soit de la sono du salon, où des battles de lap-top s’improvisent : mais qui aura le dernier mot pour prendre la prise jack !!!



Mieux encore, on peut avoir droit à un concert privé de la guitare de Stephen accompagné ou non par ses amis musiciens souvent de passage dans la maison du bonheur.



Mais surtout, il y a mon ami Mr Bell, un vieux piano qui raconte plein d’histoires. Vous décrire le son du piano, c’est très compliqué. Imaginez-vous dans un vieux saloon, le comptoir est poussiéreux, l’ambiance moite et tendue : Mr Bell est rebelle, il a les pédales qui s’emballent, les notes qui dénotent, les accords qui sonnent désordre, mais je l’adore !

Sans lui, je me sentirais orpheline. Même si je le maltraître beaucoup (je ne joue pas du piano, je joue avec un piano, notez là toute la différence !), je suis sûre qu’il a su trouver des mains d’artiste pour venir le caresser et en sortir le meilleur.


A Montréal, la musique est comme l’air que vous respirez : c’est une fonction vitale !

19 janv. 2009

Le banquet, premier festin montréalais ?


Dimanche soir, dans la maison du bonheur, une envie d’un bon petit film « local ». Et là je remercie Stephen de braver le froid, seul accompagné de son meilleur ami l’Ipod et de nous ramener la précieuse petite boîte carrée qui contient 1h35 d’un OCNI (Objet Cinématographique Non Identifié). Pour ma part, je ne connais que sa provenance : le Québec, et pour l’heure ça me suffit.



Impossible voire inutile de vous raconter la trame du film : c’est d’un genre qui ne se raconte pas mais qui se vit. Loin de moi l’envie de me reconvertir en critique cinématographique, mais ce banquet-là m’a laissée comme un arrière-goût assez âpre, rude et difficile à avaler. C’est comme si le digestif final, cette gorgée chaude que l’on savoure, m’avait trop brûlée de l’intérieur. Ce n’est pas tant dans la violence mais dans le manque de contexte que je suis restée sur ma faim… J’ai beaucoup de questions à l’issue des scènes finales, des pourquoi dont je dessine des réponses subjectives les plus (in)vraisemblables.

J’y vois comme une version québécoise d’Elephant de Gus Van Sant : l’esthétique du film est précise, on y voit des détails, on y comprend les hors champs, et on sent une présence de l’humain comme colonne vertébrale de chaque plan.

Si vous avez un petit creux, ce filme vous calera mais attention à la digestion, qui peut parfois être longue.

16 janv. 2009

Deuxième show : Joseph Arthur

Joseph Arthur au Club Soda : non, ce n’est pas le nom d’un nouveau cocktail à la mode à Montréal, quoique… ça pourrait le devenir, et ça serait l’ironie du sort, car Joseph Arthur est désormais sobre, sobre, sobre. Sa musique elle, ne l’est pas du tout. C’est un mélange romantico-dynamitant, un son qui oscille entre un côté brut et un côté recherché. Mais en live, c’est surtout une puissance, un franchissement du mur du son.

Du coup, si Joseph Arthur devait être un cocktail, il serait c’est sûr rempli d’agrumes pour le côté acide, avec des abricots pour le sucré et la douceur et un brin de menthe pour la fraîcheur. Et surtout ne pas oublier le mélangeur, cette petite tige de plastique qui semble ridicule mais qui fait que tout se mêle et que les goûts se mélangent.

Et dire qu’il y a quelques jours, je ne connaissais même pas l’ombre de son nom : comme quoi, on peut découvrir chaque jour un diamant brut parmi des milliers de petites perles. J’y reviendrai au Club Soda pour goûter d’autres cocktails.

http://www.myspace.com/josepharthur

Premier show : Krista Muir & Shane Watt

L'autre soir, c’était mon premier show à Montréal : et quel show. Il y avait de la magie dans cette petite salle à l’étage du Buritoville. Un chiffre magique : 7 personnes en comptant les deux génies de musiciens qui nous délivraient leur art. Une ambiance magique : des fantômes étaient passés par là.

Des murs verts foncés, des maps accrochés à un fil comme des morceaux de vie passés ou à inventer. Un vieux piano dans un coin de la pièce, qui fera office de décor sur cette minuscule estrade ou Krista et Shane (en)chante leur musique.

Décrire cette musique, ça serait comme expliquer à un aveugle ce qu’est un champs de fleurs sauvages : des herbes folles, des graines, des mots d’amour semés aux quatre vents, un arbre solide qui fait une ombre étrange, une route accidentée qui traverse le champ et une rivière d’eau cristalline qui déverse des notes enchantées. D’un coup, je me sens comme privilégiée d’être là, de vivre cet échange un peu mystique. Pour un premier show à Montréal, la barre est placée très haut !

15 janv. 2009

La maison du bonheur…



La maison du bonheur, c’est là où je vis actuellement, le 7108 Drolet, une coloc d’exception car peuplée d’êtres exceptionnels, différents et uniques.




D’abord Elodie, celle par qui tout est arrivé : c’est grâce à elle que je suis assise ici, en train d’écrire ceci. Elodie est une belle fille, pardon une belle femme. Belle par ses yeux d’un bleu méditerranéen, région chère à son cœur. Belle par son âme, à l’écoute de tout et l’attente de rien. Belle par son indépendance, sa liberté, sa combativité, ses élans de cœur. Très peu de personnes sont aussi belles qu’Elodie, c’est réellement l’adjectif qui la qualifie le mieux.

Nous avons ensuite Stephen. S’il devait y avoir un mot pour définir Stephen, je pense que ce serait l’émotion, au sens le plus noble du terme. Cet homme est capable d’une émotion exacerbée, tout ce qui l’entoure le touche, l’intrigue. Stephen réfléchit beaucoup, il fait partie de ces êtres hyper-intelligents, qui ne cessent de se poser des questions et d’y trouver parfois mille réponses.

Enfin, nous avons Luc. C’est l’authenticité. L’art fait partie de sa vie : artiste car il danse, et artisan, car il est capable de tout avec ses mains. Vous voulez un avis raisonné, pragmatique, c’est à lui qu’il faut le demander. Tout semble intérieur chez lui, il absorbe les émotions des gens qui l’entourent et semble infaillible.

Enfin, on ne peut pas oublier Véronique, la "blonde" de Luc. Elle, c’est la générosité, la rondeur, la douceur. Si la gentillesse était une femme, ça serait Véro. Elle a le goût en elle : par la cuisine, art qu’elle pratique avec délicatesse et puissance, mais aussi le goût des autres, tous ceux qui l’entourent.

Et tout ce petit monde gravite autour de moi, quelle chanceuse je suis d’avoir pour premiers occupants de ma vie sur Montréal ces personnes là. Chacune m’apporte énormément à sa manière, car il n’est pas si facile d’arriver en territoire inconnu où mes attentes sont parfois trop grandes, mes envies parfois trop petites…

L’arrivée à Montréal…

Voilà déjà une quinzaine de jours que je suis en terre québécoise, exilée volontaire dans cette partie du monde recouverte de neige. Le froid n’est pas celui qu’on croit ici : il est doux, non violent, respectueux, pour autant que l’on ait apprivoisé les codes vestimentaires locaux : un bon manteau en plumes bien épais, des bottes doublées de fourrure, bonnet cache-oreilles et gants en laine chaude.




Marcher dans la neige, c’est comme redevenir enfant : j’y vois quelque chose de ludique, alors que pour les montréalais, il s’agit sans doute d’un quotidien bien glissant. C’est surtout le bruit des pas dans cette neige, c’est comme si on mangeait de bonnes céréales qui craquent sous les dents.


Un taxi, du gris, du blanc, des rues, des gens, un rayon de soleil qui m’éblouit et j’arrive à bon port, un port d’attache pour l’instant, qui me poussera vers plein de mers à découvrir. J'entre dans la maison du bonheur !

Nine bubbles in the sky

Trouver un nom de blog est l’un des exercices créatifs les plus durs. Surtout quand il s’agit de son propre blog… comment trouver un nom qui se résume quand on ne sait pas écrire court.




J’aurai pu opter pour un traditionnel yolainemaudetleblog.com, ou encore mettre une touche de fantaisie ridicule yo&lavieaucanadaleblog.com… et comme d’habitude, j’ai choisi la poésie, un titre qui ne veut rien dire et peut vouloir tout dire à la fois : nine bubbles in the sky, c’est juste un clin d’œil à mon manque d’imagination et au pouvoir de l’imagination des autres.

Dans ce blog vous trouverez de tout : des histoires, des rencontres, des bons plans, des mauvais plans, des photos floues, des bouts de vie, des citations qui grattent l’oreille, des fautes de français, des fautes de québécois… et surtout vous pourrez donner de tout : vos histoires, vos rencontres, vos bons plans, vos mauvais plans, vos photos mêmes floues, vos citations, et mêmes vos fautes seront les bienvenues !

Bubblons tous ensemble !!!