28 juin 2009

Le Retour à la maison du bonheur !

Ça y est, valises, cartons et plein d’autres bricoles ont franchi le seuil de la maison du bonheur, celle-là même qui m’avait ouvert les bras à mon arrivée à Montréal. L’espace est encore un peu cacophonique, le temps que chaque chambre s’apprivoise de ses occupants. On bouge des meubles, on évalue les distances, on phosphore sur le nombre d’ustensiles qu’ils nous manquent… comment, plus une seule casserole, et que des verres à vin !

Mais même si la maison est en chantier, il y règne une atmosphère sereine et remplie de joie, de renouveau toute fenêtre ouverte. Et en plus, nous allons aller à la recherche de trésors perdus sur les trottoirs montréalais, en ces temps de grand déménagement. Mon défi : ne rien acheter de neuf, car recycler le vieux, c’est tellement mieux. Si j’arrive à faire de ma chambre mon petit paradis sans avoir à franchir les portes du temple de la consommation Ikéa, j’aurais gagné mon pari.

Vous expliquez combien je suis contente de vivre ici avec mes amis est à la fois simple et compliqué : pour moi c’est une boucle qui se boucle, puisque c’est ici, il y a un an environ que j’ai pris la décision de venir m’installer au Québec, mais cette boucle continue aussi vers de nouveaux horizons faits de lignes droites, des virages, quelques petits nœuds par-ci, par-là.

Vivre à côté du marché Jean Talon, c’est comme d’avoir un frigo ouvert à deux minutes à pieds de chez soi, si ça c’est pas du bonheur culinaire. Tous mes sens sont en éveil dans ce nouvel environnement et tant mieux, je sens qu’il va m’apporter beaucoup d’inspirations, quelques belles rencontres et un peu de chance… si j’arrive à cueillir un trèfle à 4 feuilles, perdu dans la jungle de notre jardin, entre mauvaises herbes, pieds de vigne et de fraises.

Un dernier petit mot pour dire un dernier grand bonheur de partager ma vie avec deux êtres très chers à mon cœur et mon âme : merci à Elodie et Stephen de m’accueillir comme des sœur et frère dans la maison du bonheur.

20 juin 2009

Phoenix à la Tulipe !

De passage à Montréal dans le cadre de la tournée de leur dernier album « Wolfgang Amadeus », j’ai eu l’extrême joie d’assister, non que dis-je, de participer (oui, c’était assez physique, j’ai dansé comme une petite folle tout le long du show) au concert de Phoenix. Un groupe sur estimé selon certains et sous estimé selon d’autres, mais qui en tout cas ne laisse pas indifférent par son style : une pop/rock tintée d’électro et surtout des paroles en anglais.

C’est vrai qu’il est difficile de mettre une étiquette sur ce groupe, qui semble plus connu outre Atlantique qu’en Europe. Mais finalement j’opterais pour le rock-électro dansant : d’abord rock, c’est sûr, avec une parfaite maîtrise des instruments et surtout un bon réglage de la balance : la voix du chanteur, qui paraissait épuisé, était si claire et si bien mise en avant que j’ai cru à un play-back à la première chanson. Et puis électro : un petit côté bidouilleur de clavier avec pour certaines chansons un emprunt à peine dissimulé à leurs amis d’Air. La french touch est tendance et se fait des clins d’œil musicaux, c’est ça d’être des stars françaises sur le continent américain.

Pas une seconde de répit : un show hyper calibré et puissant nous a été délivré comme une claque en pleine figure : ça fait mal mais on tend l’autre joue tellement c’est bon. On a eu droit à de bons classiques (It’s never been like that, If I ever feel better, Everithing is everithing, Run, run, run) et bien sûr la quasi-totalité des chansons du dernier album. Ce qui permet de constater qu’en concert, il existe une belle cohérence entre les anciennes chansons, poussées du côté rock et les dernières mises en boite. A noté, un éclairage de folie : le show lumière est presque aussi impressionnant que le beat du batteur : rapide et brillant !

La présence scénique est discrète mais bien là : Thomas Mars, le charismatique chanteur nous envoie des petits mercis, mais vous ne trouverez pas ici de discours ou de blagues au public : on est français et un peu prétentieux, il ne faut pas l’oublier. On sent une belle osmose entre les musiciens du groupe, pas un fake band qui aurait fait un album de trop pour ramasser quelques dollars de plus, mais plutôt un réel plaisir à s’éclater sur scène ensemble.

Un court rappel (deux chansons !) et la Tulipe s’est transformée en un véritable dance-floor electrisé. On ressort les oreilles pas tout à fait intactes et les genoux tremblant, mais on adoooorrrre !

13 juin 2009

Dans ta FAS : Flexibilité, Adaptation, Souplesse


Et oui, le travail dans la communication ne court pas les rues à Montréal : beaucoup d’annonces invisibles qui passent par un bon réseau, et peu d’annonces visibles où votre candidature est noyée dans les flots incessants de courriels reçus par les recruteurs.


Il semble que le maître mot de beaucoup de job ici soit : flexibilité (tu as tes horaires la veille pour le lendemain), adaptation (tes collègues, ton contexte de travail changent en permanence), souplesse (et tu acceptes tout ça avec le sourire !). Bref, tu l’as dans ta FAS et la crise n’arrange rien : bouh la vilaine, elle sert de prétexte pour tout et pour rien… elle a bon dos la crise. Mais comme dirait une amie chère à mon cœur et mon âme : Fuck la crise ! Ce n’est pas ça qui m’empêchera d’avancer

Vous l’aurez compris, ma préoccupation du moment est la job, et ça me mine, car malheureusement c’est mon seul mécène fiable jusqu’à présent, qui me permet d’avoir un peu de temps pour mes activités diverses et variées. En venir à le faire partager sur mon blog, c’est vraiment que ça me monte au cerveau qui se fait des nœuds pas très coulants ! Et voilà que mon inspiration part en vrille et s’effrite sur des choses bien matérielles, alors que ma quête montréalaise pourrait se résumer à l’expression bien connue« carpe diem ». Heureusement que des êtres chers sont là pour me le rappeler et me remettre sur le droit chemin.
Car il n’est pas encore venu le temps où je pourrais vivre de mon écriture, je crois même qu’au final, il ne viendra jamais et que mon passe-temps et juste du bon temps qui passe, ce qui n’est déjà pas si mal.

Et je me dis qu'il est temps de m'acheter un petit vélo qui me fera rouler dans le vent chaud des rues de Montréal et oublier très vite le matériel pour revenir à l'essentiel : le vivant.

4 juin 2009

Rencontre avec un serial recru-tueur !


Vous est-il arrivé de vous sentir pas du tout à votre place en entretien d’embauche, comme si vous ne sentiez pas les choses, et que le regard même du recruteur vous en disant long sur le fait que ce dernier appréciait plus le côté ressource que humain des RH.






Et bien, c’est ce qu’il m’est arrivé de bon matin aujourd’hui. J’avais un entretien pour un poste de rédacteur pour une entreprise qui gérait plusieurs sites internet. La veille, je commençais à me pencher sur les sites en question : site de réservation hôtelière, site de vente de t-shirts personnalisés et site de stockage de contenu. Rien que ça, ça me minait un peu, car je devrais avoir une approche très marketing et publicitaire dans la rédaction des textes. Mais bon, ouverte à toute proposition qui m’apprendrait jusqu’où je serais prête à aller en matière d’écriture sans frôler et froisser mon éthique, je décidais de m’y rendre.

Ce matin, levée de bonne heure, me viens l’idée de « googliser » mon recruteur et le nom de son entreprise : aïe, la première page m’a attaquée comme une petite pique en plein milieu de mon cœur : un blog avait été créé par les anciens salariés du recru-tueur pour dénoncer ses abus et ses fraudes. Et le monsieur ne faisait visiblement pas dans la finesse. Un second site en rajoutait une tartine (note intéressante pour le lecteur, c’est un site ou les employés québécois évaluent leurs employeurs) : harcèlement, non paiement des heures… rien que ça ! Mais, bien sûr avec le recul qui me caractérise, je décide tout de même d'aller à l’entretien, avec certes un petit a priori négatif sur le personnage. Je me dis que je lui dois le droit de réponse.

Première tentative d’approche à 9h15 (tout pile, je suis extrêmement ponctuelle), j’arrive dans un grand open space/bureau et je demande à parler à mon recru-tueur. Là, un homme (français !!) me répond comme si j’étais un moustique qui bourdonnait sous son nez : « oui, c’est moi, vous pouvez repasser dans 5 minutes ». Mais pas de problème, voyons, si j’avais su j’aurais pris le temps de déguster mon expresso au café d’à côté au lieu de l’avaler en vitesse.

Deuxième tentative, 10 minutes plus tard : l’entretien le plus court de ma vie. Ce gars ne connaissait pas mon nom, n’avait sûrement pas lu mon CV, ne savait pas pour quel poste je venais et me regardait en ce disant que je n’étais vraiment pas à son goût : le recru-tueur était d’une évidence gay à tendance hétérophobe, pour vivre dans le Village, quartier gay de Montréal, j’ai comme une sorte de radar pour ces situations.

Entretien en 2 minutes et 37 secondes :
Première question (après bien sûr m’avoir demandé mon nom et ce que je faisais en face de lui) : vous êtes bilingue anglais/français.
Première réponse : non, c’est écrit sur mon cv, mon anglais est conversationnel.
Deuxième question, ou plutôt révélation : il faut être bilingue, pour le poste, alors au revoir.
Deuxième réponse ou plutôt révélation : si vous l’écriviez sur l’annonce ou lisiez les cv avant les entrevues, ceci éviterait bien des pertes de temps et la sensation désagréable d’être une m… assise sur un canapé de cuire noir qui vaut le double de ce que je pourrais me faire en salaire chez vous en 6 mois.

Chapitre clos, rien à développer, tout est dit, et je m’en vais au Caféo wifisé avec un bon déjeuner et en bonne compagnie. C’était ma révolution de la matinée, et maintenant un peu de douceur s’il vous plaît !

Pour vous faire une idée de ce qui m’attendait

http://www.ratemyemployer.ca/employer/employer.aspx?empID=109&l=fr
http://codency.wordpress.com/category/eric-gautier/

2 juin 2009

Perdre son temps, perdre son argent...

Le temps se perd, il se cherche, il se trouve aussi, il rythme nos vies même si parfois on aimerait bien en faire des distorsions pour pouvoir le maîtriser. Oubliez ça, si on arrive à tenir ses rendez-vous à l’heure, à prévoir certaines activités qui ponctuent la journée, où s’obliger à coller aux minutes pour les moments où on ne peut pas reculer, c’est l’une des seules choses sur terre qu’on ne peut contrôler.

Car le temps à soi, n’est pas le temps des autres, et le temps ne s’accorde pas toujours : à deux temps, à trois temps, les saccades ne s’allient pas.
Il y a de belles manières de perdre son temps, et de s’en souvenir quand même. Il m’est arrivé de rester assise pendant un certain temps, et de ne rien faire que penser, et arriver à arrêter le temps dans ma tête, pour le reprendre quelques temps plus tard : j’avais perdu le temps mais pas mon temps.
Je connais aussi des gens qui courent après le temps et qui ne le rattrape jamais. Mais quand le temps commence à devenir un ennemi dans sa vie, c’est qu’il est temps de se poser les bonnes questions : pourquoi n’en ai-je pas assez, pourquoi ne suis-je pas sur le temps des autres ? Et pourquoi ne pas perdre son argent pour avoir plus de temps ?

C’est une solution pour gagner du temps. Accepter de gagner moins pour vivre plus, de moins consommer ou mieux consommer, de savoir où perdre son argent car la valeur qu’il prend est plus précieuse et ce qu’il remplit nous nourrit dans tous les sens du terme. Mais perdre son argent est un luxe, car la plupart du temps, c’est comme pour le temps, on court après l’argent.
Certains artistes sont de bons exemples de ces équilibristes temps/argent : accrochés sur un fil d’argent, ils manquent de tomber dans le vide du temps. S’offrir de perdre de l’argent pour gagner du temps à créer, à vivre, c’est peut-être utopique, mais ça peut se vivre minute après minute. Ce mode de vie, à certains moments, il peut être temps de l’adopter, de le tester, surtout quand on a connu l’inverse : trop d’argent et pas de temps.
Mais le bonheur suprême c’est de faire comme dans la chanson de Chinatown : perdre son temps et son argent et parfois se retrouver sans rien. Oui, le vide peut-être aussi une forme de bonheur, parce que le temps passé méritait qu’on le sacrifie.

Ces réflexions sont malheureusement plus poétiques qu'économiques ou sociales, et pour certains elles ne sont pas acceptables et très certainement critiquables. Mais mes pensées ne sont que contradictions et le temps s’arrangent pour me les faire pousser, mûrir et mourir… et parfois ressusciter.

Image : tableau de Salvador Dali, Montre molle au moment
A écouter : Perdre son temps de Chinatown, sur l'album Cité d'or - http://www.chinatownmusique.com/