29 juin 2012

Mon premier Noir de Mars

Ok, ça n’a aucun, mais alors, aucun rapport ni avec la musique, ni avec le conflit étudiant, ni avec la crise sociale que (sur)vit le Québec en ce moment, mais c’est une information toute émotive que je me dois te partager : j’ai acheté hier mon premier sac Noir de Mars ! Je dis mon premier car il y en aura d’autres. Pour celles (et ceux) que ça intéresse, la magnifique et ingénieuse Vicky André les vend dans la boutique Quartier Mode (4276 Boulevard Saint-Laurent). C’est de la fabrication 100% québécoise, ça vaut la peine d’encourager les créateurs d’ici !
Et maintenant, la toune qui n’a que le mot Mars en commun avec le sac… Life On Mars parce que quand même, y’a du Bowie là dedans (surtout dans la doublure), juste pour que vous ayez un petit air dans la tête pour l’apéro !

Oiseaux de nuit : The Lemming Ways et Ariel

Les oiseaux de nuit sont, comme leur nom l’indique, des volatiles nocturnes. C’est-à-dire que leur vie active commence à la tombée de la nuit. Si vous êtes un oiseau de jour pour subvenir à vos besoins, mais que vous fréquentez les oiseaux de nuit, alors vous êtes comme moi, devant un énorme café et vos 73 courriels du matin, à observer d’un œil hagard la tête de Rufus Wainwright coincé entre Pauline Marois et Barak Obama à la Une du Devoir et vous n’en menez pas large pour écrire votre article sur le concert de la veille. The Lemming Ways et Ariel, soyez indulgents, mon quota de sommeil ressemble au pourcentage d'intention de votes pour QS : peu d’heures mais beaucoup de vérités !

27 juin 2012

Fred Labrie au Quai des Brumes

Mardi soir, au Quai des Brumes, on a le soundcheck un peu tardif… ce qui nous laisse un petit teasing du concert qui s’en vient. Avec une petite fée à la voix impeccable en première partie (Émily Rajotte qui nous fera une belle reprise de Jimmy de Moriarty), Fred Labrie prend la scène pour nous proposer son tout premier album Les bruits sourds, sorte de caisse de résonnance du monde dans lequel nous vivons, comme si nos échos nous noyaient sous les bruits à ne plus rien entendre. Retour sur une soirée avec la belle énergie !
http://www.labrie.info/

25 juin 2012

Questionnaire des bulles : Fred Labrie

Lendemain de fête de la St Jean, le cœur sur le bord de devenir trop gros (ça fouette les émotions dans Villeray et sur le dancefloor improvisé de la Maison du bonheur), il est maintenant temps de respirer plus calmement, de prendre un rythme plus lent et surtout de découvrir les jolies compositions de Fred Labrie, mélange de mélancolies, de douleurs et de douceurs. Un nouvel EP Les bruits sourds, sort demain mardi. Chanceux, vous allez pouvoir écouter ça live au Quai des Brumes ! Monsieur Labrie répond à nos questions avec son légendaire sourire. On aime ça !
Mardi 26 juin à 21h au Quai des Brumes, Montréal

22 juin 2012

Le Québec en deuil, les bulles aussi – Acte 19 : REQUIEM

Hier soir, j’étais à l’église. Ça m’arrive très peu souvent, mais là, ce n’était pas en l’honneur de la foi que je m’y retrouvais (quoique), mais pour écouter un concert organisé par le Mouvement de Mobilisation des Étudiants en Musique (MMEM) au profit de la clinique Juripop, qui conteste la loi 78 devant les tribunaux. Au programme, du Mozart, et pas n’importe quel « morceau » ! Le Requiem… rebaptisé Requiem pour la démocratie. Rappelons que le requiem de Mozart a été achevé par ses élèves, ironiquement le maître étant décédé avant de voir aboutir les dernières notes de cet opus. Cela n’est pas sans nous rappeler une certaine relève, celle des étudiants, qui ont, sur la base d’une revendication légitime, fait frémir puis bouillir à grosses doses toutes les casseroles du Québec. Nous avons donc enterré hier soir ce qu’il nous restait de démocratie et que la loi 78 à coup de hache a emporté directement dans la fosse. La porte-parole de le CLASSE (la Coalition Large de l’Association pour une Solidarité Étudiante, doit-on encore le rappeler) Jeannes Reynolds, a offert un discours vibrant. L’église Saint-Stanislas de Koskta n’avait sans doute pas été aussi remplie depuis très longtemps, comme si ce lieu sacré de culte délaissé par la société reprenait toute sa fonction de rassemblement de fidèles. C’est donc avec émotion que nous avons crié avec toute la résonnance  et l’écho que peut créer un tel lieu : la loi spéciale, on s’en calisse ! En espérant que nos voix percent la voute céleste et se fassent entendre bien au-delà, pour ce que nous vivons en ce moment dans notre pays que l’été et la chaleur semblent avoir rendu un peu apathique… ce n’est que pour mieux reprendre des forces, mon enfant. La rentrée va être rouge.

19 juin 2012

Hôtel Morphée : Garde à vous

Ça fait déjà quelques temps qu’Hôtel Morphée balade sa musique mélanco-mélodique planante et atypique  sur les terres québécoises. Portée par la voix touchante de Laurence Nerbonne, qui y ajoute ses cordes (violon) en toute fluidité, accompagnée de Blaise Borboën-Léonard (violon), d’André Pelletier (guitare) et de Stéphane Lemieux (batterie). Mélange d’indie-rock aux teintes Watsoniennes, influencé par Karkwa et compagnie, Hôtel Morphée porte finement son nom, car à en croire l’écoute de leurs compositions, l’intimité des fonds de chambres est suspendue comme un masque à double face.

18 juin 2012

MISS WORLD

Aujourd’hui est un jour (pas) comme les autres. C’est ma fête, avec toutes les bougies qui se rajoutent sur le gâteau de la vie, ça commence à faire pas mal de cire collante à décaper. Cette année mes parents m’ont envoyé un kit de survie de manifestante : robe rouge et baguettes de drum, mais pas n’importe lesquelles, celles qui ont vu mes débuts de percussionniste filer entre les rythmes pour finalement tomber dans l’oubli (porter une grosse caisse en plein soleil pour les cérémonies du 14 juillet n’était pas dans mes plans, il faut croire). Aujourd’hui, la toune du jour, à mettre bien fort dans vos oreilles, est Miss World de Hole. Vous ne pouvez pas imaginer combien de fois je me suis époumonée sur cette chanson. J’ai une petite nostalgie de mon époque grunge… Aujourd’hui je troque donc mon auréole contre un diadème cheap en fausses perles, et je me fais ce petit cadeau.

17 juin 2012

Francofolies : dernier soir, VioleTT PI


Malajube est le premier groupe que je suis allée écouter en show, quasi directement à ma sortie d’avion, le premier été où j’ai foulé le sol québécois. J’ai donc un lien très sentimental avec ce groupe. Mais hier soir, impossible de me raccrocher au concert, avec pourtant une foule dense venue les voir. C’est de la faute à VioleTT Pi, ou comment je vais (encore) parler de lui, parce qu’on s’entend que Malajube n'a pas besoin de lumières, alors que VioleTT Pi, on pourrait lui donner la lune pour l'éclairer.

15 juin 2012

Le Québec en deuil, les bulles aussi – Acte 18 : LIBÉREZ-NOUS DES LIBÉRAUX

Câline qu’on voudrait qu’elle ne soit pas d’actualité cette chanson des Loco Locass, qu’on soit déjà libéré de ce gouvernement. C’est ce soir que Batlam, Biz et Chafiik vont scander leurs paroles acérées sur la Place des Arts. Kit carré rouge et casseroles seront de mise. Les leaders des associations d’étudiants ont été invités sur scène, un micro ouvert devant des milliers de personnes, il faut dire qu’ils ont l’habitude. Je vous conseille de méditer sur les paroles de Libérez-nous des libéraux, y’a pas que le refrain qui est percutent !
Puis moi demain je vote, pour le second tour des législatives de la France, mon lointain pays. Fait nouveau, nous avons désormais la possibilité, en tant qu’expatrié français, d’avoir un représentant à l’Assemblée. Nous devons donc voté pour… le représentant de l’Amérique du Nord ! Ouch ! Comment te dire, toi qui as décidé de « découper le monde en grosses zones pas rapport», que les disparités culturelles en Amérique du Nord représentent un éventail capable de créer un raz-de-marée. Fait-que, je vais tout de même aller exprimer mon point de vue aux urnes, et réfléchir à prendre ma citoyenneté canadienne, en rêvant de ma citoyenneté québécoise.
 

14 juin 2012

Le Québec en deuil, les bulles aussi – Acte 17 : COFFEE AND TV

On approche la majorité d’articles, le chiffre 18, comme l’âge où on est en droit de voter, de prendre nos responsabilités sur ceux qui vont nous représenter au Parlement, qui vont faire que notre voix soit entendue. Il semblerait que certains oublient ce privilège au profit d’une journée devant la télé avec du café, devenu notre aliénation à tous. Comme si les deux éléments réunis dans une même pièce nous vissaient à notre canapé, tels des gobbeurs de nouvelles. Comme le dit Damon Albarn du mythique groupe Blur dans Coffee and TV :

Your ears are full but your empty
Holding out your heart
To people who never really
Care how you are


En fait, c’est un peu comme le gouvernement québécois… il jase beaucoup, n’entend rien et se fout de nous. Sur la télé, y’a bien une fonction « mute », et sur le parti libéral, on fait comment pour l’arrêter ? Ben par exemple, quand l'occasion se présente, on oublie pas et on va voter !

11 juin 2012

Le Québec en deuil, les bulles aussi – Acte 16 : LES GENS DE MON PAYS

Samedi soir, après un tour aux Francofolies (Fanny Bloom a battu de la casserole et fait un vibrant hommage au grand Claude Léveillée), nous sommes partie en direction de l’avenue du Mont-Royal pour une flash mob. En compagnie de Jean Barbe, nous étions plusieurs dizaines de personnes à lire d’une même voix la poésie de Gérald Godin : un moment à poils de bras qui se dressent, gorge qui se noue et saveur lacrymale au bord des yeux. Juste après ça, je croise Amir Khadir, en famille (enfin celle qui n’est pas emprisonnée), se baladant tranquillement. Dans le genre député à vélo, les deux sont vraiment de valeur !

Je ne suis pas née dans ce pays, je suis née de ce pays qui, s’il n’existe pas légalement, vit légitimement et encore plus ces derniers temps. Je suis tombée en amour (d')ici, alors je reste. Gilles Vignault dans Les gens de mon pays (superbement interprété par Pauline Julien, l’éternelle compagne de Gérald Godin) terminait par ceci :

Je vous entends passer
Comme glace en débâcle
Je vous entends demain
Parler de liberté


10 juin 2012

Pause Alice and the Intellects

Oui, j'avais le goût ce matin de relayer l’expérience des journalistes du Devoir portant leur carrés rouges et décidant d'aller sur l'île Jean Drapeau, en ce magnifique weekend de F1. Puis, je me suis dit que je méritais une petite pause. Nous méritons un petite pause, courte, pas très longue, mais juste assez pour recharger les batteries. Mesdames et Messieurs, pour votre plus grand plaisir Ariane Bisson MacLernon répond à nos questions (f)utiles. Quoi de mieux que d'écouter Alice and the Intellects pour rêver un peu, s'envoler doucement et redescendre sans accros sur la terre ferme qui tremble pas mal ces temps-ci.

8 juin 2012

Le Québec en deuil, les bulles aussi – Acte 15 : A NEW ERROR

Non, je ne vous parlerais pas de ce que Jacques a dit. Les paroles vides de sens, sans aucun fondement, argument ou suite logique n’ont que peu de valeur. Dans mon souvenir il chantait déjà comme une casserole, fait qu’il aurait pu essayer de nous comprendre…vaguement du moins. Anyways, toutes les opinions ne se valent pas, faut-il encore avoir une certaine légitimité et/ou crédibilité, puis Jacques, il n’a aucune des deux, sauf pour parler du système d’éducation dans les écoles privées suisses ou de la défiscalisation des grosses fortunes.

7 juin 2012

Le Québec en deuil, les bulles aussi – Acte 14 : VOIR ROUGE

Hier soir, j’ai plutôt vu en pellicules qu’en rouge, en criant «  Cinéma dans la rue ! » en encerclant l’ONF à l’angle St Denis/Maisonneuve. J’ai même eu droit à mon petit carré blanc avec ce qu’il reste de notre cinéma dessus : des petits morceaux de négatifs. Si nous devions avoir un carré symbolique pour chaque cause que l’on soutient, à cette heure, les carrés nous auraient poussés sur le corps comme une sale irruption cutanée… on appelle ça des allergies printanières : ça fait éternuer bien fort et ça peut rendre irascible voire désobéissant.
Ils sont nombreux les artistes et spécialement les musiciens, à voir rouge de ces temps-ci. Ariane Moffatt a ouvert la voie avec Jeudi 17 mai, puis s’en est suivi plein d’autres, tels qu'Antoine Mainville (Cauchemar de course d’Adamus devenant Cauchemar de grève), Géraldine (opportunisme puis rédemption), Vulgaires Machins (mettant en ligne leur chanson live Le Mythe de la démocratie), et ma préférée, celle du Husky, Voir Rouge. Cette toune, offerte gratuitement est joliment et judicieusement illustrée par Gabrielle Laïla Tittley : y’a comme un couteau qu’on nous aurait planté dans le dos ! Les loups sont dans la rue, même pas mal !

6 juin 2012

Le Québec en deuil, les bulles aussi – Acte 13 : LE RESPONSABLE

Je ne pensais jamais me rendre jusqu’au chiffre 13. Non que je sois superstitieuse, mais j’ai l’impression que je suis bien partie pour faire plus de 78 articles de même… Hier soir, alors qu’il sortait du parlement de Québec, le député de Québec Solidaire Amir Khadir, a aperçu des manifestants « armés » de casseroles, qui marchaient pacifiquement en sonnant le glas sur leur batterie de cuisine. Il a donc décidé d’aller parler à ces citoyens et de marcher avec eux. C’est que les séances de l’Assemblée, ça doit donner le goût de prendre de grandes marches et le pouls de la rue. Il s’est fait arrêté : pris en souricière par la police avec 64 autres manifestants. Il ne fait pas bon se promener le soir muni d’une couscoussière. Quoique, on est de moins en moins nombreux à battre le fer : c’est qu’on ne peut pas continuellement faire du bruit face à un sourd. Il semble aussi que nous devions trouver des voies complémentaires à celle de la rue. Si les étudiants ont réveillé un Québec endormi, c’est au Québec de se tenir maintenant debout. Comme le dit si bien Jacques Dutron dans sa chanson justement intitulé Le responsable :
Je suis un homme responsable
Je cache pas ma tête dans l'sable
Dans la vie il faut s'en faire
Pour être toujours solidaires
De ceux qui comme moi voient clair

Alors vous y voyez claire vous ?

5 juin 2012

Le Québec en deuil, les bulles aussi – Acte 12 : La dernière séance

Hier matin, c’était la conférence de presse organisée par Cinéma dans la rue, qui venait agiter les consciences face aux coupes drastiques dans la culture du gouvernement Harper. Résultat concret sur Montréal : fini le cinéma de l’ONF, fini la CinéRobothèque, sans parler des coupes de subventions. Comme le dit le crooner Eddy Mitchell : c’était la dernière séance, et le rideau sur l’écran est tombé. Sauf que voilà, les réductions volcaniques dans le budget de la culture sont là, mais ce n’est pas une raison suffisante pour accepter les faits et repartir bouder dans son coin. Ainsi, de nombreux artisans du cinéma se sont mobilisés pour créer un événement à taille humaine mais à visée humanitaire… question de survie ! Car avec la fermeture du cinéma de l’ONF et de la CinéRobothèque, c’est un peu comme si on brulait la pellicule sur la place publique à s’en intoxiquer les poumons et finir par mourir. Des petits feux, voilà ce qu’il resterait de notre cinéma. Et je dis « notre », avec beaucoup de pudeur en faisant du cinéma québécois le mien, car il a été, et est toujours, un mentor, un miroir de cette culture si riche, complexe et troublée qu’est le Québec. En tant qu’immigrante, mon premier plongeon dans la culture québécoise, outre anthropologique et social, fut principalement dans les livres et dans les documentaires… de l’ONF ! Pas plus tard que vendredi, je regardais Acadie, l’Acadie de Pierre Perrault et Michel Brault, émue que cette trace de l’histoire est été captée avec autant de vérité. On a tous un devoir de mémoire, mais il semblerait que le grand Canada devienne Alzheimer et est décidé de ne pas se soigner…
Rendez-vous à 19h, mercredi 6 juin, devant l’ONF.

4 juin 2012

Le Québec en deuil, les bulles aussi – Acte 11 : Les étés généraux

Aujourd'hui, au lieu de vous faire découvrir de la musique, je vous propose un autre son dans vos oreilles : une nouvelle émission radiophonique estivale originale : les étés généraux. Diffusée sur CIBL chaque mardi de 18 h à 19 h, cette émission sera profondément ancrée dans l’actualité tout en tissant des liens avec le passé. Documentaires sonores, entrevues, chroniques, poésie et autres surprises seront au programme, le tout animé par Benjamin Hogue et co-animé par Simon Beaulieu et Marc Ouimet. 
Vu le contexte actuel du Québec, on est que trop friand d’informations pertinentes, d’analyses, de débats, de mises en perspectives avec un angle différent et… un peu de recul ! Qui dit crise dit souvent sentiment d’urgence, et on est nombreux à s’empresser de faire quelques raccourcis. Si on coupe dans le temps, on risque aussi de couper dans la démonstration des arguments et dans la pertinence du propos. Car si vous êtes comme moi, vous devez passer votre temps à lire les multiples articles relayés sur votre mur facebook, à partager nombre de photos ou vidéos des manifs, bref à faire une petite dose… infobésité ! C’est pour ça que le média radio avec des émissions de fond telles que les étés généraux est idéal pour avoir un regard sur l’actualité avec plus de hauteur et surtout prendre le temps de l’écoute. Puis en plus, vous pourrez podcaster l’émission ici, et lâcher vos commentaires sur la page facebook !
Si vous voulez  connaître la programmation de la première émission lisez la suite !

1 juin 2012

Le Québec en deuil, les bulles aussi – Acte 10 : À L’ENVERS À L’ENDROIT

Hier soir, j’écoutais les conférences de presse respectives du « gouverne ment » et celle des leaders étudiants. Je n’ai rien mangé, rien qui ne passait. Pas capable d’avaler ça. Pourtant, il nous en faut des forces, et encore plus maintenant, pour fouler la rue, taper sur nos casseroles, protester, faire du bitume et des chemins de terre du Québec la Voie/Voix. Même si on cale nos bouchons dans nos oreilles, on n’en fait pas pour autant la sourde !
L’album de Noir Désir, Des visages, des figures, paru le 11 septembre 2001 (si, si), comportait des orfèvres de poésie sur un ton et une musique plus posés qu`à l’habitude. D’ailleurs, la pochette est elle-même une bonne utilisation du carré rouge ! La chanson intitulée À l’envers, À l’endroit résonne comme un écho encore plus fortement aujourd’hui. Pour preuve, ces quelques lignes, c’est frappant :

Il paraît que la blanche colombe a trois cents tonnes de plombs dans l'aile
Il paraît qu'il faut s'habituer à des printemps sans hirondelles
La belle au bois dormant a rompu les négociations
Unilatéralement le prince entame des protestations
Doit-on se courber encore et toujours pour une ligne droite ?
Prière pour trouver les grands espaces entre les parois d'une boîte
Serait-ce un estuaire ou le bout du chemin au loin qu'on entrevoit
Spéciale dédicace à la flaque où on nage, où on se noie