28 sept. 2009

Hvitur & Kubii

Ah, ah, pour une fois que je ne chronique pas un groupe québécois, il fallait que celui-ci me plaise plus que de raison pour vouloir laisser une trace par ici. Et bien quelle ne fut pas ma joie pour mes oreilles d’écouter le dernier album du Hvitur & Kubii (aucune idée de la prononciation, à vous de vous entraîner façon finlandaise).



Cet album flotte comme une odeur de lilas dans le fond du jardin, discret mais présent, beau mais délicat. Une voix féminine envoûtante et douce, un piano electro qui danse et quelques chœurs bien inspirés. On sent une grande qualité de l’enregistrement, comme léché aux petits oignons et on ne peut qu’être surpris au fur et à mesure que l’on rentre dans une chanson d’être transporté là ou on ne voulait pas forcément aller. Il y a des chemins plus simple pour atteindre un petit coin de paradis et bien Hvitur & Kubii arpente des montagnes intéressantes et nous font grimper loin.

Sous des airs qui semblent simples et répétitifs se cachent une grande qualité : celle de faire rêver et de nous plonger dans une atmosphère, mais pas n’importe laquelle : une atmosphère enfantine. On se prendrait à entendre comme un comptine et on se dit que leur musique illustrerait à merveille un film de Tim Burton. Avec Everything Beautiful cannot be retained with wings, Hvitur & Kubii ont su créer leur style et on a hâte d’entendre ça live !

24 sept. 2009

De l'air !

Il y a des moments où dans sa vie, il faut savoir apprécier l’air pur que l’on respire ailleurs que dans la toxique ville de Montréal. Je dis toxique, car cette ville est un peu comme ma drogue : elle a des bienfaits extraordinaires et me permet de me libérer de plein de barrières, mais, il ne faut pas en abuser de peur de se déconcentrer soi-même et finir accro aux mauvaises va peurs.

Partie dans la campagne des Cantons de l’Est en très bonne compagnie m’a permis de m’arrêter un moment sur le monde qui m’entourait et de photographier ce panorama pour m’en faire une image mentale qui me reviendrait en cas de troubles toxiques montréalais. Partir a du bon, revenir aussi. Mais parfois le retour est plus chaotique, la réalité se fait sentir un peu rude, avec son lot de nouvelles pas toujours bonnes.

Bizarrement, ces nouvelles qui arrivent les unes à la suites des autres et qui sont loin d’être des réjouissances, me permettent de faire le ménage devant ma porte et d’imposer certaines décisions qui auraient dû être prises il y a bien longtemps. Alors plutôt que de sombrer dans la monotonie de l’automne, j’accueille à bras ouverts ses péripéties de la vie et me réjouis de l’atmosphère qui commence à saupoudrer sur ma ville : comme un ralenti qui arrive avec les premières fraîcheurs, comme une bousculade en rappel de la rentrée bien entamée, comme l’odeur de l’humidité des feuilles qui tombent dans mon jardin.

Accepter que certains choix s’imposent à nous mais maîtriser sa vie quand même, voilà ma tempête du moment. De l’air dans mes bulles me donnent assez de gaz pour être propulsée loin dans mes rêves. Cet air qui m’a oxygénée le corps me portera encore très loin.

15 sept. 2009

Vu dans voir…The sounds en image


J’adore Voir, ça me permet de lire plein de bons mots qui ont du sens et pas forcément interdits sur la vie montréalaise.





Page 19, l’autre jour, je m’intéresse au titre accrocheur : Saines ambitions. Ce qui est sûr c’est que les ambitions étaient là, par contre, elles n’étaient pas forcément saines. J’ai des doutes sur ma capacité à lire le suédois, mais dans ce cas là, c’était plus du yogourt finlandais, matiné d'un reste de latin (?) dans les colonnes : « Soret ipsum dolor sit amet… »

The Sounds comme vous ne les avez jamais lu ! Moi la seule chose qui me préoccupait, ça n’était pas d’être heureuse, comme le disait la légende, mais de savoir ce qui se cachait derrière cette horde de mots qui étaient venus m’attaquer la rétine. Et là, je plains le maquettiste qui a dû se faire taper sur ses doigts maladroits. Oh merci ère de l’internet où l’on peut retrouver la version officielle de l’article dans toute sa quintessence.

The Sounds était devenu aveugle et sourd à la fois… mais à l’écoute de leur myspace, je me demande si ce n’est pas un mal. C’était comme d’entendre du sous The ting tings version suédois (bagel et saumon fumé inclus). Tss... le revival des années 80, je suis plus capable parfois !

9 sept. 2009

CocoRosie au National

Il vous arrive de vous demander si cet instant de bonheur que vous vivez pourra arriver de nouveau. Comment l’égaler ? A chaque concert, j’ai mon instant de bonheur, d’une intensité plus ou moins forte, et pour l’instant, mes points les plus culminants se comptent sur les doigts d’une main.

8 sept. 2009

Bambara trans


Mieux vaut tard que jamais ! Tard, car l’album des Bambara Trans a déjà un an, qu’il a fait ses dents et qu’il marche dans l’herbe verte de la fin de l’été montréalais. Tard, car voilà un petit bout que j’ai découvert ce groupe qui m’a tout de suite emballée, et que le temps filant comme le vent dans les ruelles étroites, je me devais de réparer cet oubli.


Si vous aimez la chaleur des rythmes et intonations de la méditerranée, cet album vous réchauffera comme le soleil traversant une fenêtre et tapant directement dans vos yeux. On ne peut pas s’empêcher de vouloir donner des couleurs cuivrées et dorées à cet ensemble musical. Parce que j’y vois une histoire de collectif, avec rien moins que neuf musiciens d’horizons différents. Parce que oui, cette musique peut rapidement vous mettre en transe, qu’elle est trans-culturelle, trans-instrumentale, transpirante, transperçante.

Vous vous retrouvez dans un désert marocain, dans un quartier brésilien, ou dans un coin de votre cœur, mais vous ne resterez pas insensible à ce sourire chantant. Vous connaissez la catégorie « musique du monde » chez les disquaire, ou comment mettre dans une boite bien des styles musicaux différents. Plutôt que « musique du monde », je dirais « musique d’un monde », celui d’un Montréal à l’image de la pochette de leur album : ville perdue en plein désert, ou le bitume a été remplacé par des grains de sable.

http://www.bambaratrans.com/

7 sept. 2009

In the mood for love…

Hier soir m’a replongée dans un film que j’adore, du génialissime Wong Kar-Wai (et ça n’est pas ma sœur qui vous dira le contraire). Montréal a ceci de beau : diffuser des films en VO sur grand écran et gratuitement.








Assis sur des cousins en plastique recyclé, un vent léger mais à peine froid, les lumières de la ville enroulant la place, je me suis noyée dans l’écran. C’est que je ne comprends pas le chinois et que les sous-titres français étaient la plupart du temps masqués par les têtes de mes voisins devant moi. Après 10 minutes de contorsion du cou, je renonçais à l’exercice et me laissait apprivoiser avec délectation par cette langue étrange. Et finalement, quel bonheur de ne pas comprendre les mots, car on les devine, on les surprend et on créé le film à mesure qu’il défile sous nos yeux.

Tout est une question de saveur dans ce film : la cuisine y a un rôle central que certains ne verront peut-être pas. La construction de la relation entre les deux acteurs principaux est magique et surtout l’ellipse de leur conjoint respectif adultère la rend plus intense. Comment ne pas tomber en amour alors que c’est inévitablement le chemin qui se dessine au bout du chemin. Refuser cet amour car il fait mal du seul fait des circonstances qui l’entoure. Et puis surtout la BO du film, qui vous fait vaciller à chaque ralenti, avec ces cordes comme des petits pas qui cours au loin pour rattraper quoi, pour rattraper qui…

L’ambiguïté finale du film lui donne une dimension nouvelle et le bonheur de pouvoir lui donner une seconde vie, celle que le spectateur s’invente dans ce qu’il a compris des regards de Madame Chan et Monsieur Chow. On se fait tous une compréhension différente des images, chacun y voit sa persuasion. In te mood for love s’appelle dans sa version originale Le temps des fleurs. Même si nous entrons dans l’automne, je le trouve bien là le temps des fleurs. Et si tout le monde était in the mood for love…

3 sept. 2009

Glass Passenger

On est toujours de passage quelque part ou pour quelqu’un : on est en constamment en transit et en mouvement. Etre passager, se laisser guider et ne pas tout à fait connaître sa destination, c’est exquis.



C’est exactement ce que nous propose le groupe Glass Passenger. Attention, il va falloir être patient, car leur album sort officiellement bientôt et leur myspace n’est pas encore tout à fait prêt pour colorer vos oreilles pour la rentrer.
Chiffre magique, avec les 7 chansons de leur premier album, on appréhende l’univers musical mélodique et mélodieux de ces deux artistes (Rachelle Mantha et Dave K) qui nous transportent par beaucoup de richesse : les instruments, l’orchestration, les airs qui trottent dans la tête. Une seule écoute suffit à vous laisser séduire. Influence folk et jazzy, les Glass Passenger ont su créer leur propre île paradisiaque ou vous aussi vous rêverez faire un passage. On apprécie tout particulièrement la voix de Dave, le genre de voix qu’on oublie pas, avec un timbre un peu râpeux, venu des profondeurs.

Mais Glass Passenger, c’est aussi une histoire de groupe, d’amitié et de collectif de musiciens talentueux qui ont accompagnés la naissance de cet opus par petits touches personnelles pour en faire un ensemble harmonieux, que ce soit avec les cordes, le banjo, les cuivres ou la batterie. Et la cerise sur le gâteau, une petite pause instrumentale, comme une rêverie au milieu d’une journée nuageuse : Last Waltz, composée par David Deo.


Petit tour du monde en 7 étapes :
Duck and cover : sur fond d’harmonica et de solo de cuivre, cette balade un peu violente nous amène dans le fond de notre cœur et de notre corps. On se laisse bercer par le rythme répétitif comme le bruit du train qui passe.
Grave Road : avec son petit côté folk orchestral, on a le sourire au coin de la bouge, le pied qui tape, et on boit les paroles comme des larmes salées.
Oracles and Preachers : que nous prédit cette chanson : une douceur des deux voix mélangées, un clavier qui sonne vieux, un métronome oublié.
Love Me Anyway : un retour de soirée, une chute prévue ou aléatoire, un violon violent, un piano envolé, et une phrase à glisser au creux de l’oreille d’un amant : I hate myself tonight, take me home.
Last Waltz : un instrumental magique, avec petites cloches sonnantes et trébuchantes, un air de noël en plein rentrée.
Company Tale : un côté Bob Dylan, comme une histoire revendiquée, comme un engagement refusé, un cri déchirant soigné par un violon lyrique.
So Long : comme un point de suspension au voyage, un signe de la main qui veut dire aurevoir ou peut-être adieu.

Pour ma part, j’ai déjà choisi ma prochaine destination !

1 sept. 2009

Parenthèse familiale

Ca y est, la familia Maudet arrive sur Montréal : Papounet et Mamounette débarquent pour trois semaines au Québec ! Et là je sens mon cœur de petite fille qui bat plus vite, tellement heureuse de revoir après huit mois de séparation géographique, mes parents. En même temps, un petit sentiment d’angoisse qu’ils entrent dans ma vie montréalaise : le regard des parents sur leur grande fille, ça m’impressionne toujours autant.




Alors oui, dans le genre à prendre des décisions inattendues (mais réfléchies), c’est vrai que je me pose là. Je leur en ai fait voir de toutes les couleurs depuis mes 29 années sur cette terre, mais je crois qu’ils ont fini par s’habituer à la liberté de leur petite dernière et au choix de vie de celle-ci.

Je me rappelle à l’annonce de mon envie de vivre à Montréal leurs yeux interloqués me scrutaient : mais quelle idée lui passe par la tête ? Et nous voilà, un an après, ma vie rêvée ici et pour eux des vacances dans les grands espaces canadiens… non pardon québécois !

Un petit programme digne d’un tour opérateur : 10 jours sur Montréal pour chiller un peu ; une semaine vers Québec pour se ressourcer ; deux jours dans les cantons de l’est pour sentir les couleurs de la forêt.

J’ai hâte qu’ils arrivent pour qu’ils respirent le même air que moi et s’enivrent de la douce folie du Québec… qui sait, ils ne voudront peut-être plus repartir, tout comme moi !