Rouge de colère, noir de honte. Les négociations avancent aussi vite qu’un escargot atteint de Parkinson : ça shake puis c’est lent. Les couleurs de cet été n’auront rien de très frais. Si noblement, le rouge et le noir nous font penser au roman de Stendhal, on pense aussi à la célèbre chanson de Jeanne Mas, déesse capillaire des années 1980. Jeanne décide d’exiler sa peur et d’aller plus haut que ses montagnes de douleurs. Elle est bien courageuse, Jeanne. Pour sûr, c’est une version toute romancée voire romantique de nos (d)ébats désormais quotidiens de la rue. Bon, elle, elle attend une trêve de douceur, nous on attend d’être entendu sur l’avenir de notre éducation et sur notre liberté de manifester… les objectifs sont différents, mais les couleurs restent les mêmes.
31 mai 2012
30 mai 2012
Le Québec en deuil, les bulles aussi – Acte 8 : ON EST + QUE 50
Si je n’avais aucun doute sur les talents dont regorgent le Québec, je ne savais pas encore, il y a plus d’une centaine de jours, combien notre contexte social allait avoir une influence si grande et créatrice sur les artistes. Côté musique, pour avoir écumé beaucoup de concerts, peu ont publiquement un discours « engagé » politiquement, socialement. On le sait, les thèmes récurrents des musiciens sont souvent intimistes, mais par la grâce de leur ingéniosité, ils restent assez universels pour résonner dans tout un chacun… un peu comme les horoscopes de Métro. Sauf que, quand depuis plusieurs mois, tu as dans ta face une situation qui fait que même pendant la pratique, tu t’arrêtes pour théoriser sur le système d’éducation, alors là, t’as plus le choix que de publiquement t’indigner, et en tant que citoyen, communiquer avec tes armes. Fait qu’ils sont plus de 50 à s’exprimer artistiquement, et aujourd’hui, pas de musique mais… de la bande dessinée (ok, faite par un musicien). Antoine Corriveau, dont la participation aux Francouvertes a été fortement remarquée, nous propose de suivre via son blogue, une BD intitulée : On est + que 50. Extrêmement pédagogique, elle raconte la prise de conscience d’Antoine sur la crise actuelle qui au fur et à mesure des pages prend de l’ampleur autant dans la rue que dans sa propre vie !
29 mai 2012
Le Québec en deuil, les bulles aussi – Acte 7 : WE LOST (bon en fait non, we won !)
Hier soir encore, je tapais sur mon couvercle. Je préfère prendre le dessus des casseroles, c’est plus léger, résistant, y’a une belle poignée ergonomique. Je tape dessus avec une grosse cuillère en plastique (jamais un truc en pétrole n’aura été aussi rentabilisé) car les ustensiles en bois finissent par briser. Il y a 10 jours, je n’aurais jamais pensé commencer un texte en parlant batterie de cuisine, aujourd’hui, ça me semble pertinent. Proche de l’église Masson, j’aurais bien été voir le curé pour qu’il fasse sonner ses cloches pendant un petit quart d’heure. Vous imaginez, les églises de Montréal sonnant à tout va à partir de 20h ! Après notre petite désobéissance civile, on s’est dirigé pacifiquement chez Baptiste. Du réconfort pour nos oreilles assourdies, c’est ce dont on avait besoin. Au programme, monsieur Tako Tsubo (Serge-André Amin) en première partie folk-léo-dylanienne très convaincante et The Lemming Ways, incandescente formation (réf. : qui brille beaucoup et comme le titre du livre de Violette Maurice, résistante et poète). Hier soir, monsieur Marc-Étienne Mongrain disait qu’il avait écrit une toune qui était « périmée » dans ses paroles. Et on est bien content de ça, parce que finalement, on n’a pas perdu, on est en train de gagner.
28 mai 2012
Le Québec en deuil, les bulles aussi – Acte 6 : INTUITION #1
Parmi les belles choses qui circulent dans le flot incessant des vidéos et photos "en direct" des manifestations québécoises du moment, la vidéo de Jérémie Battaglia m'a particulièrement émue. Il faut dire que de ces temps-ci, j'ai la larme facile : ce n'est pas tout les jours qu'on a l'impression de faire partie de l'Histoire. Nos belles casseroles sont résistantes et nous avec, on ne lâche pas le manche ! Bon choix également, le sobre titre Intuition #1 d'Avec pas d'casque. Là encore, la poésie de Stéphane Lafleur, de coutume si intime, se transpose avec aisance dans le domaine collectif. Est-ce l'instinct qui nous pousse dans la rue ? Notre nature prendrait le dessus quand on se sentirait menacé dans la plus profonde de nos valeurs. Car en ce moment au Québec, il semblerait qu'on est toute la latitude dans notre liberté de penser mais pas dans celle de l'exprimer...
26 mai 2012
Le Québec en deuil, les bulles aussi – Acte 5 : PANDI PANDA
Le samedi matin, il est de tradition à la Maison du bonheur de lire le Devoir. On fait ça avant même d'ouvrir notre ordinateur pour scruter notre fil de nouvelles Facebook ou d'aller voir CUTV. Aujourd'hui, je commence par le cahier Perspectives, et là, ça me déprime profondément. Mais heureusement, pour mettre un peu de sourire sur mes lèvres, je tombe sur un article du désormais célèbre AnarchoPanda ! Une mascotte qui asticote gentiment les policiers à coups... de gros câlins. En s'interposant de manière pacifiste entre les manifestants et la police, l'ArnachoPanda dénonce les brutalités policières. Il semble d'ailleurs que sa fonction est été quelque peu détournée, les étudiants fatigués ayant besoin eux aussi d'une grosse dose d'amour.
Si Chantal Goya avait une vision bisounours de l'animal de Chine (en lisant les paroles difficiles d'en faire une deuxième lecture plus engagée !), il n'en demeure pas moins qu'un peu de légèreté adoucit les mœurs, et pourquoi pas aide à prendre de la hauteur !
25 mai 2012
Le Québec en deuil, les bulles aussi – Acte 4 : AGAINST THE LAW
Si la loi 78 a fait couler beaucoup d’encre dans la presse ou les petits carnets de notes de tout un chacun qui fait ses devoirs en couchant des idées sur le papier et en laissant de belles lettres, si la loi 78 a déversé beaucoup de Ko (ou de chaos, selon votre humeur) dans le monde des internets, si la loi 78 a dépoussiéré nos vieux placards de leurs chaudrons à potion magique, si la loi 78 nous conduit à la désobéissant civile en continuant les manifestations spontanées, nous sommes Against the Law. La génialissime Sallie Ford, dans la toune du même nom avait sans doute des intentions un peu coquines, il n’en demeure pas moins qu’on peut aussi interpréter son texte selon notre propre contexte social, lisez plutôt le refrain…
Well I don’t know what they saw (je ne sais pas ce qu’ils ont vu)
But it wasn’t against the law (mais ce n’était pas contre la loi)
24 mai 2012
Le Québec en deuil, les bulles aussi – Acte 3 : AU PRINTEMPS DE QUOI REVAIS-TU ?
C’est qu’on commence à avoir plus de kilomètres dans les pieds que d’heures de sommeil dans un lit douillet. Hier soir, presque quatre heures de marche, les pieds salis, la gorge qui ne crie plus, la batterie de cuisine déformée, les ustensiles de bois en écharde et le sentiment qu’à chaque pas, on avance dans ce Printemps, en se tenant la tête haute, le carré rouge et le cœur débordant. J’ai vu des petits vieux, j’ai vu des bébés, j'ai vu des mères de famille, des sans âges, des sans abris, des timides qui restent sur le bas côté, et surtout, sous le viaduc, j’ai senti le pouls de Québec qui cognait. Comme disait Jean Ferrat, connu autant pour ses chansons d’amour que ses chansons engagées :
Au printemps de quoi rêvais-tu ?
Vieux monde clos comme une orange,
Faites que quelque chose change,
Et l'on croisait des inconnus
Riant aux anges
Au printemps de quoi rêvais-tu ?
Vieux monde clos comme une orange,
Faites que quelque chose change,
Et l'on croisait des inconnus
Riant aux anges
Au printemps de quoi rêvais-tu ?
23 mai 2012
Le Québec en deuil, les bulles aussi – Acte 2 : ANNIE
Il y a des chansons qu’on dit d’amour, de belles chansons qui font trembler la voix, vaciller la tête, brouiller la vue. Ces chansons nous touchent car leurs mélodies nous empoignent durement et leurs paroles nous achèvent doucement. Quand Fanny Bloom a écrit la pièce Annie, sur son album Apprentie Guerrière, elle l’a fait pour rendre hommage au personnage de What Dreams May Come. Et pourtant, en l’écoutant ce matin, elle aurait pu l'écrire ce sombre vendredi 18 mai, pour (dé)crier la mort d’une certaine liberté d’expression. C’est donc avec une tout autre résonnance que je vous invite à écouter et entendre cette chanson : la beauté des paroles est ainsi faite qu’on peut les interpréter différemment selon son propre contexte, intime ou collectif.
21 mai 2012
Le Québec en deuil, les bulles aussi – Acte 1 : MOTIVÉS
Aujourd’hui c’était la journée des Patriotes et j'ai enfin lu le chapitre 4 de mon livre d’histoire du Québec, très utile pour qui veut comprendre le contexte culturel et social qui l’entoure.
J’en ai tellement avalé cette fin de semaine que j’en arrive à Duplessis... Ça
me rappelle quelqu’un…. Un merci spécial à Élodie pour le prêt du livre. Toute
digression mis part, pour rappel rapide historique, la Journée des Patriotes créée
il y a maintenant 10 ans, est un jour Férié au Québec qui souligne les luttes
des patriotes de 1837-1838 pour la liberté, la reconnaissance nationale du
peuple québécois et la démocratie. Quelque 175 années plus tard, c’est malheureusement
plus qu’un devoir de mémoire que nous célébrons, mais une réalité encore en
chemin : le Québec n’est pas une entité nationale et sa démocratie est
fortement menacée.
Chanson du jour : Zebda – MOTIVÉS
Cette chanson est composée, entre autre, des paroles du Chant des Partisans, chant de la
résistance française sous l’Allemagne nazie. Cela dit, elle reste d'actualité... je vous laisse le soin de lire les paroles...
18 mai 2012
Loi 78 : le Québec en deuil de sa liberté, par solidarité, les neuf bulles aussi.
Le Québec est en deuil, je suis en deuil et les neuf bulles
aussi. Ce blogue de divertissement est aussi un blogue d’opinions, où la liberté
d’expression a lieu. Le deuil est un processus nécessaire à délivrance, à la
reconstruction, un temps de silence. Nous ne sommes pas encore bâillonné, je
crois encore à la démocratie et à la solidarité.
16 mai 2012
En vrac, juste comme un mercredi
C’est la journée des enfants, enfin, c’est comme ça que j’appelais le mercredi quand je mesurais la hauteur de mon comptoir de cuisine. C’est donc le temps d’écouter, de voir et de toucher de belles choses. Pour les oreilles, une sélection d’albums pour faire brûler votre bbq au charbon comme du monde, et pour vos yeux, les collections des finissants du DEC en Design et Impression Textile de Montréal, pour dire « quoi, t’étais pas chez Atelier b. le jeudi 24 mai ? » et frimer comme un hispter du Mile-End qui capote sur Grimes.
14 mai 2012
Questionnaire des bulles à Bruno Green
Wounded Bird de Bruno Green est un EP chic. Chic, parce qu'il n'y a aucune faute de goût dans la folk mélancolique et grave de ces chansons, chic, parce que la couleur noir, qui n'est pas vraiment une couleur, semble très bien lui aller. Monsieur Green répond aux questions de si, et si, et si... ou comment commencer la journée par It's a perfect day.
9 mai 2012
Une page facebook, si, si !
Questionnaire des bulles à Random Recipe
Paru il y a déjà plus d'un an, Fold it! Mold it!, bombe sans retardement, était arrivé pile à point dans le paysage sonore de nos oreilles, pour nous (r)éveiller, nous faire danser, puis essayer de nous faire parler très très vite avec une brosse à cheveux dans la main, face au miroir de la salle de bain, dans une langue yaourt que seule ma grand-mère comprend le sonotone branché à off. Moi je m'ennuie et j'attends le mot suite sans fin des Random Recipe ! Pour patienter, ils répondent à (presque) tous les si vous étiez. Et vous, si vous étiez un bar, vous seriez plus Notre Dame des Quilles ou Cheval Blanc ? Je vais peut-être la rajouter celle-là !
8 mai 2012
Questionnaire des bulles à Le husky
Finalement, Le husky n'aime pas tant que ça la fuite ! Ce n'est pas parce qu'il se cache derrière une figure de chien que Yannick Duguay, artiste kaléidoscopique (comprenez à tendance multi-facettes brillantes ou mates) allait déroger au questionnaire des si vous étiez ? Si 2013 semble loin pour découvrir un nouvel album sauvage, on va compter les minutes sous sablier, sans coincer les grains, puis, un jour on attendra de le voir sur scène dans un t-shirt couleur saumon (si, si). Si vous ne comprenez rien à cette intro, c'est que vous êtes sur la bonne voix !
http://lehusky.bandcamp.com/Le 12 mai au Cabaret de la dernière chance à Rouyn Noranda
6 mai 2012
Questionnaire des bulles à Tricot Machine
Tricot Machine, ce n'est pas le nom d'une fabrique de confection de gros pulls tout doux québécois. C'est une fabrique, certes, mais de beaux morceaux, 100% pure, mais sans la laine et avec plus de love. On attend avec impatience la suite de La prochaine étape, et on savoure les réponses de Catherine et Matthieu, en tirant lentement sur le file pour dérouler la bobine !
Le 18 mai au Rond-coin, à Ste-Élie-de-Caxton
Le 24 juin au Musée du château Dufresne, à Montréal
4 mai 2012
Il fait gris, un peu de couleur
Un peu de couleur, rouge, dans le gris de la journée ! Aujourd’hui, Keith Haring aurait 54 ans. Il a le carré à la place du cœur ! Puis pour faire rougir vos oreilles, Révolution de Nina Simone. Il y a des luttes qui ne s'essoufflent pas. Il est quand le jour où je pourrais retirer mon carré rouge !
3 mai 2012
En vrac, comme mon sac de fille
Je suis vraiment la reine des transitions... Oui, un beau sac de fille en vrac, comme ceux de noir de mars, que vous pourrez admirer bientôt au vernissage du Collectif Textile, exposition des finissants du DEC en design et impression textile, qui se tiendra le 24 mai à l'Atelier B. Tout ça pour dire : oh la jolie semaine que j’ai eue là. Une effervescence d’idées. Les bulles explosent un peu, et puis surtout s’habituent doucement au nouveau Chinatown, s’emballent pour Bruno Green, et voient rouge à la Galerie Point Rouge ! De quoi remplir cette fin de semaine de beaux souvenirs à température ambiante cadencée.
2 mai 2012
Finale des Francouvertes
Il aura fallu attendre quatre mois pour connaître les grands gagnants de cette 16ème édition des Francouvertes, avec un duo de porte-parole insolite (Alex Nevky, passe plat de la soirée et Stefie très Shock, DJ détonnant de clôture). 21 groupes sélectionnés et forcément des choix à faire, moitié vote du public, moitié jury de l’industrie (avec toutes ses mécaniques). Le concours a les défauts de ses qualités et c’est finalement sans trop de grandes surprise que Les Sœurs Boulay sont arrivées les premières du classement (jolie bourse de 10 000 dollars, merci Sirius), remportant également un nombre impressionnant de prix. Un véritable plébiscite ! Gazoline et Francis Faubert, respectivement deuxième et troisième du classement, ne sont pas repartis bredouille non plus. Retour sur une soirée à chaude ambiance entre les chaises du Club Soda.
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