Elle est curieuse cette expression qui désigne la trame sonore d’un film : la bande originale. Il y a dans ces deux mots collés l’un à l’autre quelque chose de solennel, comme si la musique avait été jouée en une seule prise, comme au temps du cinéma muet où le pianiste déroulait ses notes directement devant l’action en noir et blanc. La bande originale du film Camion, de Rafaël Ouellet a une force instinctive inouïe : elle est à la fois indissociable du film, auquel elle apporte un ingrédient subtil, et indépendante, comme une seconde vie de rêverie. Elle indique à la fois des ailleurs plus froids, des silences où tout se dit, des vieilles histoires qu’on se raconte et surtout une poésie des errances.
28 août 2012
27 août 2012
Pour la suite du monde
Parce qu’il n’y a pas que la musique dans la vie, il y a le cinéma aussi ! C’était le 50ème anniversaire du documentaire Pour la suite du monde de Pierre Perrault et Michel Brault, cette fin de semaine à l’Isle-aux-Coudres. Pour l’occasion, des festivités étaient organisées, principalement par les coudriers, afin de célébrer un passé de pêche aux marsouins aux travers de traditions, mais aussi de perpétuer la mémoire de l’île. Un peu comme on passe le bâton aux plus jeunes pour qu’ils continuent de ramer et de naviguer dans le bon sens, en prenant le fleuve comme souvenir et l’horizon comme devenir. Mais il y a des patrimoines et des transmissions qui ont le malheur de partir en fumée. L’ONF et ses coupures budgétaires donnent à la suite du monde un goût amer, sans sel, où le piquant reste à inventer pour conserver et transmettre ces films qui forgent une éducation. Nous avons donc trinqué groggy à des oubliettes de pellicules jetées telles des bouteilles à la mer où elles finiront en algues prises au piège des profondeurs sous-marines. Je ne me résous pas à faire le deuil d’une CinéRobothèque qui est (était) au cinéma ce que la gratuité scolaire est à l’éducation : un bagage solide pour la construction d’une vie.
Pour l’occasion, l’équipe du magazine télé culturel Voir était présent, sous la direction de Raphaël Ouelette. Un sujet de huit minutes sera consacré à cet événement courant septembre.
23 août 2012
22, ton vent rouge
Hier, 22 août, jour de manif. Il semblerait que le chiffre 22 devienne aussi sacré ou symbolique que le chiffre 7, 666, ou 9. En France, il existe l'expression « 22, vlà les flics ». Non ce n’est pas une blague ! Le 22 signifierait également « tous à vos armes ». Une autre rumeur circule selon laquelle le 22 serait l'addition des chiffres correspondant au rang des lettres du mot « chef » dans l'alphabet. 3+8+5+6=22 ! Toujours est-il que hier soir, au Café Campus, on ne se posait pas trop la question. On était plutôt dans la grève générale illimitée, l’occasion de rassembler slammeurs, Rabbit Crew et artistes diversement engagés pour l’occasion. Sammy soldat, Ivy, Psychorama, Les sophilanthropes, Killawail, Lazy lovers, Bernard Adamus, Canailles et Mise en demeure… ils étaient certainement plus de 22 et proche de 50 à monter sur scène.
20 août 2012
Quoi faire cette semaine ?
Perdue quelque part entre deux tounes du nouvel opus de Monsieur Adamus, je suis encore temporellement dans l’incapacité de produire une chronique créative. Fait-que, je vais faire comme le Nightlife et vous dire quoi faire de votre semaine si (peu) chargée que les températures ont déjà descendu d’un cran. De la radio (Les Étés Généraux sur CIBL), un documentaire (Tous au Larzac) et un show de fin de semaine (Alice and the Intellects) !
15 août 2012
The Middle East
Peut-on parler, après tout le monde, d’un groupe mort-né ? Oui ! Il y a des milliers voire des millions de bons groupes sur terre, et forcément on en échappe. Comme je fonctionne au sentiment plus qu’à la raison, je ne vais pas me priver de faire ma quétaine petite madame qui s’émeut devant une vidéo. C’est comme ça que tout a commencé, par une vidéo de mariage très stylée hyspter, qui circule beaucoup ces temps-ci sur les réseaux sociaux : le trip bottes de foin, plumes, amour parfait de gens beaux, sur fond de vêtements vintage et pots de confiture. À la fin, j’avais les yeux qui brillaient. Et j’ai compris ! Simple réaction chimique hormonale débalancée due à la pureté de la musique. C’est comme si la toune avait été mécaniquement créée pour brailler ! C’est fort !
13 août 2012
Éve Cournoyer, une disparue
Je n’ai jamais vu Ève Cournoyer en concert, je ne l’ai jamais croisée, je n’ai jamais chroniqué un de ses albums. Je n’ai jamais fait de rubrique nécrologique non plus, faut-il un début à tout ? Bien sûr, je connais ses chansons, comme une crème hydratante dont on dit du bien, mais qu’on s’applique rarement, car on ne la trouve pas sans son rayon. Parce que de nos jours, la musique est rendu un produit de beauté. Ça masque pas mal d’amertume et de rides, ça donne un teint un peu plus fréquentable.
Sans doute Ève Cournoyer ne le voyait pas comme ça. À la lecture de ses textes, tantôt d’un optimisme sourd, tantôt d’un avenir brumeux, on comprend que la noirceur, la détresse, l’angoisse transpiraient dans ses chansons, comme on s’essuie le front un jour de grosse tempête. Puis on avance, malgré tout qui est souvent un gros rien.
Son temps va être maintenant composé au passé lorsqu’on parlera d’elle, c’est le propre comme le sale des disparues.
6 août 2012
Osheaga du dimanche
Il faut croire que la pluie donne un supplément d’âme à la musique. Parce que la boue, l’humidité tropicale, le vent et les capes de pluie multicolores rendent les choses moins faciles, on apprécie encore plus d’y être, face à cette scène qui crache du son. Du gros show pour le dernier jour d’Osheaga.
5 août 2012
Osheaga du samedi
…Ou comment j’ai constaté que je n’étais plus faite/adaptée pour les
grands festivals de plein air. Il y avait longtemps que je n’avais pas fait de
gros festival à billet pass tout compris, encerclée par les arbres et les
commandites. Osheaga est une entreprise bien rodée qui a pris de l’ampleur et
du cash au fur et à mesure de ses éditions, et c’est sans doute tant mieux pour
sa large programmation, un peu moins pour la pollution visuelle,
environnementale et parfois sonore. Se faire achaler tous les trois mètres pour participer à un concours, tester une nouvelle boisson ou jouer à mesurer sa force, c’est
aussi ça Osheaga, et j’imagine que ça fait partie du jeu, que certains poussent
jusqu’à attendre 10 minutes en ligne pour une petite canette de coca. Ça ne
nous a pas empêché de nous faire une belle petite programmation et une
exfoliation intense des pieds.
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