Hier, 22 août, jour de manif. Il semblerait que le chiffre 22 devienne aussi sacré ou symbolique que le chiffre 7, 666, ou 9. En France, il existe l'expression « 22, vlà les flics ». Non ce n’est pas une blague ! Le 22 signifierait également « tous à vos armes ». Une autre rumeur circule selon laquelle le 22 serait l'addition des chiffres correspondant au rang des lettres du mot « chef » dans l'alphabet. 3+8+5+6=22 ! Toujours est-il que hier soir, au Café Campus, on ne se posait pas trop la question. On était plutôt dans la grève générale illimitée, l’occasion de rassembler slammeurs, Rabbit Crew et artistes diversement engagés pour l’occasion. Sammy soldat, Ivy, Psychorama, Les sophilanthropes, Killawail, Lazy lovers, Bernard Adamus, Canailles et Mise en demeure… ils étaient certainement plus de 22 et proche de 50 à monter sur scène.
L'Ambiance jeune, militante, enragée, engagée a fini par s’étendre dans la soirée par une grosse brosse généralisée à coups de pichets de bière : pogo et refrains hurlés dans une incompréhension générale. L’ivresse, un beau mélange dans ton sang qui te fait autant tanguer que rêver. Alors que retenir musicalement de cette soirée, bien que le propos musical n’était qu’un prétexte à la réunion des carrés rouges de ce monde, fatigués mais pas usés par la marche.
Les Sophilanthropes, que j’avais entendu de loin sans jamais me pencher sur leur musique m’ont vraiment étonnée. Avec sa voix légèrement éraillée, Sofi mène tout ce petit monde par des paroles et des rythmes enlevés. L’envie d’écouter l’album davantage, et de revoir ça en live !
Killawail, vrai coup de cœur pour ce groupe autralo-québécois (ou québéco-australien, c’est selon). Véritable big band grosse funk-fusion, une fille au drum (yeah), des cuivres, des claviers, une attitude fraiche (ok grosse expression que l’attitude fraiche, définition : je souris et je prends mon pied et tout le reste quand je joue). Un bon combo pour pogoter, se défouler en faisant le ménage ou autre activité érotico-sportive.
Bernard Adamus. Avec un t-shirt d’anarchopanda panda vert, un beau petit carré rouge, l’homme s’assoit pour (juste) trois chansons. Parmi elle, Le scotch goûte le vent (j’aurais plutôt dit le vent goûte le scotch), la toune lacrymale à frissons par excellence, qui vous fait comprendre le vrai sens d’une dépendance qui finit un peu comme de la marde, il faut le dire. Il sort un album le 25 et j’ai pu l’interviewer (que je ne peux rien dire ici tant que ce n’est pas paru dans le magasine pour lequel je vends mes mots). J’ai juste le droit de souffler que n°2 s’en vient, que vous n’allez pas être dépaysé : même papier peint avec des griffures en plus, le goût d’en arracher un peu, de le chiffonner en boule au fond des poches pour l’emporter partout avec vous.
Canailles s’active sur scène (j’avais l’impression qu’ils étaient attendus comme des évangélistes par la foule, sauf que ce n’est pas de l’eau bénite qu’on avalait). Impossible de rester là sans bouger, c’est l’effet Canailles. Ils sont beaux, ils ont un petit côté cool-irrévérencieux chic et sale et ils emportent tout sur leur passage. Oui, on peut parler de phénomène, surtout en live, où ça pousse vraiment comme de l’organique sans compost : des vraies natures.
Puis voilà, je regarde l’heure, 1h30, pas le temps de rester pour Mise en Demeure, mon quota libre d’heures de sommeil est déjà bien entamé, et ma job de 9h à 17h arrive à chaque jour comme la petite pilule d’antidépresseur qu’on est pas si sûr d’être obligé de prendre, mais qu’il semble qu’on n'ait pas trop le choix…
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