13 août 2012

Éve Cournoyer, une disparue

Je n’ai jamais vu Ève Cournoyer en concert, je ne l’ai jamais croisée, je n’ai jamais chroniqué un de ses albums. Je n’ai jamais fait de rubrique nécrologique non plus, faut-il un début à tout ? Bien sûr, je connais ses chansons, comme une crème hydratante dont on dit du bien, mais qu’on s’applique rarement, car on ne la trouve pas sans son rayon. Parce que de nos jours, la musique est rendu un produit de beauté. Ça masque pas mal d’amertume et de rides, ça donne un teint un peu plus fréquentable.
Sans doute Ève Cournoyer ne le voyait pas comme ça. À la lecture de ses textes, tantôt d’un optimisme sourd, tantôt d’un avenir brumeux, on comprend que la noirceur, la détresse, l’angoisse transpiraient dans ses chansons, comme on s’essuie le front un jour de grosse tempête. Puis on avance, malgré tout qui est souvent un gros rien.
Son temps va être maintenant composé au passé lorsqu’on parlera d’elle, c’est le propre comme le sale des disparues.

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