24 mai 2012

Le Québec en deuil, les bulles aussi – Acte 3 : AU PRINTEMPS DE QUOI REVAIS-TU ?

C’est qu’on commence à avoir plus de kilomètres dans les pieds que d’heures de sommeil dans un lit douillet. Hier soir, presque quatre heures de marche, les pieds salis, la gorge qui ne crie plus, la batterie de cuisine déformée, les ustensiles de bois en écharde et le sentiment qu’à chaque pas, on avance dans ce Printemps, en se tenant la tête haute, le carré rouge et le cœur débordant. J’ai vu des petits vieux, j’ai vu des bébés, j'ai vu des mères de famille, des sans âges, des sans abris, des timides qui restent sur le bas côté, et surtout, sous le viaduc, j’ai senti le pouls de Québec qui cognait. Comme disait Jean Ferrat, connu autant pour ses chansons d’amour que ses chansons engagées :

Au printemps de quoi rêvais-tu ?
Vieux monde clos comme une orange,
Faites que quelque chose change,
Et l'on croisait des inconnus
Riant aux anges
Au printemps de quoi rêvais-tu ?



Au printemps de quoi rêvais-tu ?
Jean Ferrat

Au printemps de quoi rêvais-tu ?
Vieux monde clos comme une orange,
Faites que quelque chose change,
Et l'on croisait des inconnus
Riant aux anges
Au printemps de quoi rêvais-tu ?

Au printemps de quoi riais-tu ?
Jeune homme bleu de l'innocence,
Tout a couleur de l'espérance,
Que l'on se batte dans la rue
Ou qu'on y danse,
Au printemps de quoi riais-tu ?

Au printemps de quoi rêvais-tu ?
Poing levé des vieilles batailles,
Et qui sait pour quelles semailles,
Quand la grève épousant la rue
Bat la muraille,
Au printemps de quoi rêvais-tu ?

Au printemps de quoi doutais-tu ?
Mon amour que rien ne rassure
Il est victoire qui ne dure,
Que le temps d'un Ave, pas plus
Ou d'un parjure,
Au printemps de quoi doutais-tu ?

Au printemps de quoi rêves-tu ?
D'une autre fin à la romance,
Au bout du temps qui se balance,
Un chant à peine interrompu
D'autres s'élancent,
Au printemps de quoi rêves-tu ?
D'un printemps ininterrompu

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