11 nov. 2009

Tout est question de cul(ture)

On créé ses repères comme on peut, mais en tant qu’étrangère en terre montréalaise, mon premier réflexe pour assouvir mon désir de connaissance a été la plongée urbaine, sans masque ni tuba, en totale apnée. J’en suis ressortie toute étouffée et j’ai bien failli m’y noyer. Montréal comme un cœur qui bat la chamade, à parfois des envies d’arrêt cardiaque ou d’une artère bouchée. Et je continue la réanimation quoiqu’il en coûte, car perdue dans ce qui devient ma ville, je respire et transpire si bien son essence que j’en suis devenue addict.


Français à Montréal, c’est un statut parfois difficile à assumer : montréalais, vous croyez connaître l’espèce protégée que sont les pvtistes, ces français venus ici pour « découvrir une autre culture et développer leurs compétences professionnelles »…comprenez parfois « découvrir d’autres petits culs et développer certaines aptitudes bien personnelles ».

Parce qu’on a parlé des milliers de fois des différences culturelles entre français et québécois, je me suis tannée de n’être vue et définie que par ma nationalité. Même si je comprends l’approche diplomatique et évidente d’un contact homme/femme par le biais de banalités ou tout le monde à son avis sur la question, j’en reviens pour ne jamais y repartir.

Oui, mes con(génére)s ont fait du Plateau un nouvel arrondissement parisien, et cette réalité me heurte parfois car j’ai quitté Paris pour surtout ne pas le retrouver ici. Mais voilà plusieurs mois que j’erre dans ce qui devient ma ville et le temps de la réflexion (peu) profonde prend le dessus. Pourquoi suis-je entourée d’une horde de français ? Parce que le communautarisme est certes sympathique, mais qu’on voudrait parfois être nu dans la rue et sans identité pour vraiment connaître le cul de l’autre.

Tout est question de cul(ture)… ou pas. Oui, on se définit par une culture, mais ça ne veux pas dire qu’on est inapte à en absorber d’autres pour faire de nous un être hybride capable de voyager avec n’importe quels petits culs. Car là aussi, le sexe prend le dessus sans dessous, et en matière de connexions sexuelles, sentimentales et amoureuses, j’avoue avoir larguer bien loin la balise de la compréhension et faire ma digne autruche en criant haut et tout bas « c’est une question de cul(ture) ».

Alors en conculsion, l’urbaine que je suis continue de respirer des gaz d’échappement qui me donne la nausée mais avec qui je dois cohabiter, et aspire l’air pur qui me remplit d’une énergie nouvelle à chaque bouffée au risque de m’hyper ventiler. Ce qui fait la beauté d’une ville ou d’une personne sont aussi bien ses défauts que ses qualités. Montréal les cul(ture)s entre deux chaises, à jouer les équilibristes noctambules sur les abords de Saint Laurent, les soirs ou ma tête n’est qu’un trouble.

1 commentaire:

  1. Je suis québécois, et pourtant je te comprends trop, trop de français niaiseux parfois ici, mais aussi des personnes comme toi, différente on dirait

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