11 nov. 2012

Montréal, c'est ta faute !

Dans le documentaire From Montréal, Jace Lasek de The Bersnard Lakes dit en substance ceci : « Je ne sais pas ce qu’il y a dans l’eau de Montréal pour que cette ville devienne un lieu aussi intense et renouvelé de création. »  Si le phénomène Arcade Fire a mis un faisceau lumineux sur Montréal, les ombres qu’il a produites derrière lui sont infinitésimales (le nombre de groupes croit plus vite que la population). Même s’ils sont de nature inégale quant à la qualité, il n’en demeure pas moins que la réalité est là : on a des petits bijoux qui s’ennuient dans leur bocal à poissons et qui rêvent de plonger dans l’océan déjà grouillant d’autres poissons… plus gros mais pas forcément plus beaux.

Montréal possède de nombreuses salles à dimension humaine pour accueillir tous ses « petits » groupes (Le trio Casa de Popolo, Sala Rossa et Il Motore, le Divan Orange, le Patro Vys, le Quai des Brumes, le Cagibi, le Club Lambi, pour n’en citer que quelques uns). Mais une fois le contour de l’île tracée (et encore dans un périmètre Plateau-Mile End), que reste-t-il comme alternatives aux « petits » groupes pour se produire sur scène ? On pourrait écrire une thèse sur le sujet. D’autant que dans l’assistance de ces groupes indépendants, on retrouve le plus souvent familles, amiEs et amiEs d’amiEs, pour qui le bouche à oreille fonctionne. Même moi, il est très rare que j’aille voir un concert qu’au moins un proche ne m’ait pas recommandé. Parce qu’il y a tellement de groupes à voir que cela devient un « gage » de sélection. 
Voilà maintenant quatre ans que je suis « exilée » à Montréal et que j’écris des chroniques sur la scène musicale d’ici. J’ai fait le choix de chroniquer (et pas critiquer, ligne éditoriale personnelle que me permet ce blogue) les groupes que j’aime, de vanter les mérites du dernier album de Chairs, d’acclamer le diabolique Violett Pi, de tripper sur Statue Park, d’être admirative de Klô Pelgag, de dévorer The Lemming Ways et d’écouter à fond Foxtrott. Tout ça pour dire : I am in the merde…Montréal c'est ta faute ! Je suis bien partie pour continuer d’écrire sur des groupes qui me déconnectent de ma réalité pour m’envoyer dans un ailleurs créatif et émotif allant d’intéressant à intense, même si l’impact de rayonnement est minime (on s’entend que je n’ai pas l’audience de voir.ca !). Fait-que, bonne lecture !

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