Dans le documentaire From Montréal, Jace Lasek de The
Bersnard Lakes dit en substance ceci : « Je ne sais pas ce qu’il y a dans
l’eau de Montréal pour que cette ville devienne un lieu aussi intense et
renouvelé de création. » Si le
phénomène Arcade Fire a mis un faisceau lumineux sur Montréal, les ombres qu’il
a produites derrière lui sont infinitésimales (le nombre de groupes croit plus vite
que la population). Même s’ils sont de nature inégale quant à la qualité, il
n’en demeure pas moins que la réalité est là : on a des petits bijoux qui
s’ennuient dans leur bocal à poissons et qui rêvent de plonger dans l’océan
déjà grouillant d’autres poissons… plus gros mais pas forcément plus beaux.
Montréal possède de nombreuses
salles à dimension humaine pour accueillir tous ses « petits »
groupes (Le trio Casa de Popolo, Sala Rossa et Il Motore, le Divan Orange, le
Patro Vys, le Quai des Brumes, le Cagibi, le Club Lambi, pour n’en citer que
quelques uns). Mais une fois le contour de l’île tracée (et encore dans un
périmètre Plateau-Mile End), que reste-t-il comme alternatives aux « petits »
groupes pour se produire sur scène ? On pourrait écrire une thèse sur le sujet.
D’autant que dans l’assistance de ces groupes indépendants, on retrouve le plus
souvent familles, amiEs et amiEs d’amiEs, pour qui le bouche à oreille
fonctionne. Même moi, il est très rare que j’aille voir un concert qu’au moins
un proche ne m’ait pas recommandé. Parce qu’il y a tellement de groupes à voir
que cela devient un « gage » de sélection.
Voilà maintenant quatre ans que je suis « exilée » à
Montréal et que j’écris des chroniques
sur la scène musicale d’ici. J’ai fait le choix de chroniquer (et pas
critiquer, ligne éditoriale personnelle que me permet ce blogue) les groupes
que j’aime, de vanter les mérites du dernier album de Chairs, d’acclamer le
diabolique Violett Pi, de tripper sur Statue Park, d’être admirative de Klô Pelgag, de dévorer The Lemming Ways et d’écouter à fond Foxtrott. Tout
ça pour dire : I am in the merde…Montréal c'est ta faute ! Je suis bien partie pour continuer d’écrire
sur des groupes qui me déconnectent de ma réalité pour m’envoyer dans un
ailleurs créatif et émotif allant d’intéressant à intense, même si l’impact de rayonnement est
minime (on s’entend que je n’ai pas l’audience de voir.ca !). Fait-que, bonne lecture !
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