Les rangs commencent à se resserrer pas mal dans le classement des Francouvertes, qui voyait en ce quatrième soir des préliminaires, les premiers malheureux sortir de la courte liste des neuf sélectionnés pour la demi-finale, triste mathématique du concours. On a donc eu droit à une soirée de gars nerveux et une petite effervescence palpable dans la foule venue soutenir assez franchement Olivier Bélisle. Retour sur une soirée où les paroles s’échappent.
C’est une solide première formation qui ouvre la soirée, avec un set serré par le temps. On découvre ici un rock franco version Karkwajube. Si les inspirations sont bien présentes, le tout manque un peu de personnalité, que j’imagine retrouver dans les textes (parsemés de belles petites fautes d’orthographe comme des mauvaises herbes dans un jardin japonais sauvage), mais malheureusement, la voix était étouffée par le son dense des musiciens. On passe un bon moment en ayant toutefois en tête que dans tout cela, il n’y a rien de très nouveau. C’est toujours difficile d’énoncer un tel constat, surtout quand il s’agit d’excellents musiciens. Les fans du genre y trouveront certainement leur compte.
Certainement la formation la plus intéressante de ce début de Francouvertes, voire de l’édition toute entière. Ne vous fiez pas à leur bandcamp, la prestation offerte hier soir tenait plus d’une performance musico-cérébrale intense, quelque chose qui a du caractère, de la personnalité et pour qui le mot explosion semble un euphémisme. C’est une véritable expérience que d’entendre les trois gars sur scène, sauter à la corde entre le grunge, le punk ou le rock très 70’ avec le sentiment que l’instrument principal est pour une fois la basse (c’est comme si l’acteur de second rôle avait enfin la chance de devenir jeune premier, jouissif !). Tout en partageant un univers très personnel et intimiste, KPLR nous amène jusqu’à l’aliénation musicale, une pure folie qu’on ne voudrait surtout pas contrôler. Je l’aurais tellement voulu leur morceau de 20 minutes, écourté pour l’occasion du format du concours (30 minutes sur scène, pas une de plus). Si KPLR fait une musique sans compromis, elle ne touchera sans doute pas tous les publics, car pas forcément accessible pour tous. Mais j’ai une très bonne nouvelle : les oreilles s’apprivoisent et c’est parfois en insistant sur les choses qu’on finit par les trouver belles.
Très attendu hier soir, ou devrait-on dire soutenu, Olivier Bélisle est un musicien talentueux, entourés de musiciens talentueux, qui flirtent avec un genre devrais-je dire « tendance » de la chanson québécoise, une sorte de salade royale césar entre les Colocs, Bernard Adamus et Avec pas d’casque. Toutes ces saveurs ainsi mélangées rendent le plat très digeste, et la poésie loufoque rend le tout attachant, de même que le personnage sur scène, tout en retenu et humilité. Cependant, j’avoue avoir eu du mal à monter dans la barque pour écumer l’eau des tempêtes, bien que je reconnaisse la qualité indéniable de cette proposition musicale. Étonnamment, il se hisse directement deuxième du classement, sans doute la « proportionnelle » des votes.
Et le classement, il dit quoi ?
1- Les Hay Babies | 2- Olivier Bélisle | 3- Dead Obies | 4- Lazy Lovers | 5- Félix Lachance | | 6- KPLR | 7- Cellos on Fire | 8- Marie-Feliexe | 9- Leela
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