20 sept. 2012

Pop Montréal : un bruit de bourdon dans mes oreilles

Première des cinq journées marathon de Pop Montréal, est déjà je m’agace. Pas contre le festival, qui propose une large vitrine aux artistes, passant des groupes locaux aux têtes d’affiche, sans oublier des groupes moins connus de villes encore moins connues du fin fond des US. Bref, un beau melting pop, pas très pop d’ailleurs, plutôt indie-etc. Ce qui m’amène à des questions philosophico-musicales : peut-on être pop (populaire) et indie (indépendant)… parce que si l’on devient populaire, me semble qu’on n’est plus indie. Mais tout ça n’est qu’une histoire d’étiquette, que je collerais bien ailleurs que sur le dos des artistes, et plutôt sur la bouche de certaines personnes du public en concert, très, mais alors très prolixe !

Hier, c’était la soirée Let Artists be, qui dans le cadre de Pop Montréal, offrent généreusement deux soirées Let Artists Meat, avec comme carotte de la bière et de la smoke meat gratuite ! Je trouve le concept génial : la bière était délicieuse, le sandwich divin, et… ah oui, n’oublions pas les artistes sur scène. La belle Mélanie Boulay, le déroutant Keith Kouna, et VioleTT Pi (à qui il est difficile de donner un adjectif, l’artiste se suffisant à lui-même).

Et savez-vous qui était le pire band de la soirée : le public. Bon peut-être pas tout le monde, mais la majorité du public avait oublié que pendant un concert… on se ferme la yeule !!!! Moi-même, je ne suis pas très rigoureuse, il m’arrive de jaser quand je m’ennuie (un peu) à un show (ce qui arrive rarement, car comme le bon vin avant de le boire, je fais quand même une sélection, vive les étiquettes SAQ !). Mais généralement, je sors, je m’en vais, je quitte, adieu, bye, bye. Parce que les petits amis, vous savez quoi, c’est ce qui s’appelle le choix et la liberté. Ce n’est pas votre Ipod avec 90 GO de musique téléchargée qui passe là, ce sont des artistes, en chair, en os et surtout en émotions !

Dans le fond, je suis sûre que ces artistes apprécieraient bien mieux 10 personnes concentrées qu’une foule agitée, peu attentive, qui même quand on lui demande n’arrive pas à s’arrêter de parler. Ça a gâché les deux plus belles tounes de ma soirée. Je le sais qu’on est dans l’ère de la sur-communication. Maintenant quelqu’un qui vous parle en commentant son statut facebook, sur son Iphone/bureau/toaster ce n’est plus un manque de respect, c’est dans l’air du temps. Vive l’infobésité à outrance, ça nous créé tout un déficit de l’attention, et par la même nous coupe de bien des émotions. Alors à toutes les Mélanie, Keith ou Karl de ce monde, bravo ! Moi j’aurais crissé mon camp de la scène et fait un set acoustique à l’arrière avec ceux qui veulent plus qu’écouter, ceux qui veulent entendre et pour qui la musique live n’est pas comme un auto-radio qu’on baisse quand on veut hurler sur le conducteur qui a failli nous rentrer dedans.

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