Dernière soirée de Pop Montréal et on termine en beauté avec les tempétueux Grizzly Bear. Oui, on est comme ça, on aime Brooklyn et ses groupes au nom étrange et à la musique tout aussi alambiquée, qui sont dans la pure veine indie-folk-rock je ne sais plus trop quoi. J’ai toujours autant de mal à définir purement musicalement les groupes que je chronique, mais dans le fond ce n’est pas si grave. Ce qui compte, c’est l’émotion, et hier soir, on en a eu une grosse palette, genre plusieurs mètres cubes à brûler dans le foyer en essuyant nos larmes et nos frissons pour nous tenir chaud l’hiver.
Avec un décor féérique de « lanternes méduses » flottant dans des airs un peu tourmentés, la toile de fond du set de Grizzly Bear nous plonge directement dans un univers aquatique (Steve Zissou, sort de ce corps). Parce qu’il faut le rappeler, les Grizzly Bear sont très doués pour les plages instrumentales tantôt déchainées, tantôt calmes, ne perdant jamais leur phare éclairant, solide qui fait de leurs compositions des pièces symboliques tendance grands hymnes frissonnant (Two Weeks, While You Wait for the Others). Ils ont quand même composé la BO de Blue Valentine… pas pire « travail ».
Les quatre petits gars (de loin, ils me paraissaient si minuscules) de New York en ont fait du chemin depuis presque 10 ans maintenant. Et même si le son de l’Olympia ne les a pas aidés, le public, conquis d’avance, s’est délecté de leur générosité. C’est que leur dernier album, Shields, vient tout juste de sortir, alors on était tous un peu fébriles, comme pour le bal des débutants, d’entendre ça. La ligne de front (tous au même niveau) sonore impeccable a livré un concert dense, riche et exact. Oui, on sent que tout cela est rodé et calculé au millimètre près, avec une exigence et une rigueur qui sied à tout groupe cérébral. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Ne vous attendez pas à la grosse joke et du blabla entre les tounes (quoique, on a tout de même appris que pour leur premier show à Montréal en 2006, ils étaient plus nombreux sur scène que dans la salle !). Tout est (un peu trop) contrôlé, ce qui a le défaut de ses qualités.
Reste que Grizzly Bear est un de ces fameux groupes découverts sur un bien entendu et gonflé par un bouche à oreilles précieux, qui lui vaut désormais de faire place au panthéon des groupes « indépendants cool, que si tu ne connais pas tu ne pourras jamais, mais alors jamais comprendre pourquoi le jean slim est l’avenir hype de l’humanité » (d’ailleurs messieurs, faites attention, il parait que ça rend stérile… ce qui dans le fond est peut-être une bonne chose pour l’avenir de la planète, sans aucun cynisme de ma part). Finalement, leur petit côté ours leur donne une aura un peu mystérieuse qui colle parfaitement à leur musique. On reprendra donc le chemin des bois (as-tu vu l'ours ?) quand on veut pour se faire une piqûre de rappel lors de leur prochain passage à Montréal, qu’on espère bientôt (un petit Osheaga par exemple, je dis ça, je dis rien).
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