Les lundis sont parfois synonymes de tout gris, surtout quand l’automne commence à poindre, et que la fin de semaine fût colorée à souhait. Samedi soir, j’étais à l’église, plutôt en tant que militante que bigote. La fillette à côté de moi semblait vaguement traumatisée de voir un type cloué sur une croix qui souffre le martyre. Ça ne devrait pas être classé pour plus de 12 ans ça, entrer dans une église, car finalement, c’est assez « hardcore merci la vie » comme décor entre ça et le chemin de croix. Mais là n’est pas le propos. Je suis allée écouter et soutenir l’Orchestre de Solidarité Sociale de Montréal (OSSM), composée principalement d’étudiantes et d’étudiants en musique de l’Udem, qui jouait au profit de La CLASSE. La grève étudiante est terminée mais il semble que le soutien financier soit toujours de mise pour résoudre certains désordres juridiques liés à la Loi 78 (enfin la Loi 12 maintenant). Et aussi, pour continuer la lutte, en direction de la gratuité scolaire. Quoi de mieux qu’un petit Dvorak et sa symphonie du nouveau monde pour nous stimuler.
Drovak, Antonin Léopold de son petit nom, compose cette symphonie alors qu’il directeur du conservatoire de New York, en 1893. Ce qui est surprenant, c’est qu’elle a été utilisée à de maintes reprises dans des films, des publicités ou même dans des chansons. De La guerre des étoiles en passant par Le Seigneur des anneaux, le thème principal a fortement inspiré d’autres artistes et notamment, le grand Serge Gainsbourg dans Initials BB. Il était donc tout à fait logique et avec un nom pareil (nouveau monde) que l’OSSM interprète cette symphonie.
Avant cela, nous avons eu droit aux traditionnels discours : tout d’abord Jean-Martin Aussant, qui devra réviser ses classiques pour se rendre compte qu’il n’y a pas de piano dans la 9ème de Drovak, fait que, oublie ça de jouer un petit air pour mettre l’ambiance. Puis Françoise David, arborant fidèlement son carré rouge et enfin Camille Robert en fleurs, représentante de La CLASSE. Synthétiquement, tous ses beaux discours étaient optimistes en l’avenir, (« il y a quand même quelqu’un qui a pris sa retraite » lance Françoise David), en faveur de la gratuité scolaire bien évidemment, et avec la volonté de continuer le mouvement en invitant à manifester le 22 septembre prochain.
Moi, j’avais rangé mon carré rouge dans un petit coin, avec respect, me disant qu’on avait gagné en partie, qu’on ne pouvait pas être en crise perpétuelle sinon celle-ci perdrait de sa symbolique et qu’une accalmie permettrait de voir ce que le gouvernement en place allait proposer. Oui, je suis pour la gratuité scolaire mais je pense que secrètement, j’aurais aimé que les étudiants portent aussi le flambeau d’un Québec souverain, en ce disant qu’il serait plus facile d’obtenir une éducation de qualité, gratuite et accessible à tous si on avait un pays… On avance, on avance, on recule pas !
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