2 mai 2012

Finale des Francouvertes

Il aura fallu attendre quatre mois pour connaître les grands gagnants de cette 16ème édition des Francouvertes, avec un duo de porte-parole insolite (Alex Nevky, passe plat de la soirée et Stefie très Shock, DJ détonnant de clôture). 21 groupes sélectionnés et forcément des choix à faire, moitié vote du public, moitié jury de l’industrie (avec toutes ses mécaniques). Le concours a les défauts de ses qualités et c’est finalement sans trop de grandes surprise que Les Sœurs Boulay sont arrivées les premières du classement (jolie bourse de 10 000 dollars, merci Sirius), remportant également un nombre impressionnant de prix. Un véritable plébiscite ! Gazoline et Francis Faubert, respectivement deuxième et troisième du classement, ne sont pas repartis bredouille non plus. Retour sur une soirée à chaude ambiance entre les chaises du Club Soda.

Francis Faubert, l’amant timide
Avec sept musiciens sur scène, c’est une belle entrée en matière que nous proposait Francis Faubert. Sa folk-country-jazzy brille, est touchante, ses paroles sont bien construites. Un bon élève. Si on se laisse embarquer au début de chaque toune, il y a comme un essoufflement certain qui s’installe, une envie que tout décolle sans jamais véritablement y parvenir. Les interventions sur scène sont identiques à celles présentées dans les autres rondes des Francouvertes, ce qui manque un peu de spontanéité. Mettons cela sur le stress du carcan du concours. Francis Faubert est un amant timide qu’on voudrait voir plus fougueux.
Si tu étais… Francis Faubert répond


Les Sœurs Boulay, l’amour tantrique
Envoutantes, charmantes, déroutantes. C’est sûr qu’elles ont de quoi vous hanter Mélanie et Stéphanie Boulay. En choisissant de garder dans le « grand » Club Soda, la même configuration acoustique que dans le « petit » Lion d’or, le pari pouvait paraître risqué. C’est avec un public attentif, l’oreille bien tendue, que les Sœurs Boulay ont trainé leurs mélodies aux paroles fleurs bleues, roses, rouges et toutes violettes. Le tour de force : une justesse irréprochable et une simplicité musicale (pas besoin d’un big band quand une guitare et un banjo suffisent à emballer d’un joli nœud un merveilleux cadeau). Les Sœurs Boulay, c’est un peu comme l’amour tantrique, on prend le temps, on se fait beaucoup de plaisir et on pourrait même atteindre un certain nirvana.
Si vous étiez… Les Sœurs Boulay répondent


Gazoline, la petite vite
Ils sont arrivés comme des rock-stars, et jouant à fond sur ce registre : celui de l’irrévérence et du gros son à guitares des années 1990 (à 15 ans j’aurais hurlé comme une gamine au premier rang… oui, mais voilà j’en ai comme le double). Les « petits crisses » des Francouvertes s’en sont donnés à cœur joie, avec leurs cris de jeunes loups. On ne peut pas nier que leur énergie ferait rendre le niveau de négociation de Line Beauchamps à l'intelligence d’une grenouille (petite performance), mais on en reste là côté profondeur. Et j’en reviens toujours au nerf de la guerre : les paroles, qui « manquent de complexité ». Pas qu’on n’aime pas les choses simples, mais il me semble que le sexisme ne vend plus dans notre ère moderne. Finalement, Gazoline c’est comme une petite vite : efficace, rapide, mais on ne voudrait pas réitérer l'expérience trop souvent.
Si vous étiez… Gazoline répond

 

Et voilà, une autre année d’amour de la musique francophone québécoise qui s’achève. Heureusement, il n’y a pas que les Francouvertes dans la vie, y’a aussi les Francofolies ! Une édition avec de belles découvertes comme Antoine Corriveau, Simon Kingsbury, Fleur de Peau, Pandaléon. N’oublions pas qu’ils sont nombreux à être passés par ce tremplin et à connaître un beau succès. C’est donc un bel éclairage que donne les Francouvertes, sur ce plan là, mission accomplie !


2 commentaires:

  1. J'adore les allusions sexuelles. Surtout celle des Soeurs Boulay. Trèèèèès inspirant!

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  2. Mets-en qu'elles sont inspirantes ! Moi, je dois me contenter des petits gars de Gazoline !

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