29 août 2013

VioleTT Pi au Café Campus

C’était la « rentrée montréalaise » de VioleTT Pi hier soir. Vous allez me dire, c’est quoi la fameuse « rentrée montréalaise » qui semble être un passage obligé pour chaque musicien qui se respecte. C’est une sorte de grande rentrée des classes dans la métropole. Après avoir batifolé sur les chemins sinueux du Québec (ou d’ailleurs), l’artiste reprend ses bagages et proposent une version améliorée (pas de la tristesse) de son show avec généralement moult surprises, rebondissements, arrachages de dents ou prises de risque en tout genre. On est à Montréal, MONTRÉAL, la grosse ville, la grosse affaire. VioleTT Pi a donc fait appel à Michel Faubert (conteur, chanteur et ethnographe) pour apporter une touche de « poésie » à son univers. Retour sur une soirée ou ton corps peut finir bleu à cause des pogos ou… de l’asphyxie ! Carnage dans l’ouate sonore…
C’est dans une ambiance « rigodon » que l’on est accueilli dans l’antre de la salle du Café Campus, place bien connue des étudiants et autres chercheurs de sensations fortes (ce qui se passe au Café Campus, reste au Café Campus, c’est comme le chalet). Sur la scène, on aperçoit un décor de chantier : plastique, escabeau, cheminée… mais que nous réserve VioleTT Pi. Si tous les qualificatifs excentriques lui ont été donnés, plus autour de son personnage que de sa musique, force est de constater que quand on va à un show de VioleTT Pi, il faut s’attendre à tout et surtout à être dépaysé. Vous en aviez mare des filles cute à la guitare qui parlent de bonbons ou de garçons semi-dépressifs qui joue avec leur pédale loop sans un regard au public ? Vous allez être servi, car même s’il peut parler de filles parfois étranges, c’est toujours sous la lunette bleachée au vitriole, d’où la question « mais pourquoi est-il si méchant !!! ». Parce que la vie est parfois dure avec nous, c’est pourquoi au lieu de faire dans la dentelle, VioleTT Pi taille dans le gros cuir.

C’est donc un show irrévérencieusement grunge, (et oui, ça va par cycle et le prochain va voir une déferlante des années 90) que VioleTT Pi nous fait défiler son premier album eV, sorti en février dernier et nous gratifie même des chansons de son précédent EP. Que demander de plus, car entre costumes loufoques, blagues ironiques et petits crachas sur la foule, il ne faudrait pas oublier la masse sonore parfaitement calibrée qui nous remplit ici. Celui qui aime faire de la corde à sauter avec les notes, en sautant d’une octave à l’autre, a une voix phénoménale allant du cri le plus sauvage à la douceur la plus suave. Alors forcément, ça impressionne un peu le public qui met un petit temps de chauffe avant de se faire embarquer dans un pogo (je vous laisse découvrir la défénition savoureuse du terme pogo selon wikipédia ici), caméras au poing (pour l’occasion, cinq hommes vêtus de noir, avec une caméra et une grosse lumière filment chacun des musiciens et poursuivent VioleTT Pi tant dans le public que dans les toilettes, épique !). 

Puis on se souviendra longtemps du rappel, avec la chanson Violette, interprétée par… un téléphone intelligent (le monde nous rattrape trop) fixé sur une planche face au micro, puis portée par les trois musiciens dans un final explosif. Après ça, on peut rentrer chez soi et dormir du repos du guerrier avec un énorme sourire aux lèvres de satisfaction en cauchemardant de clown pas si triste.

Notons, car ils sont un pan essentiel du show d’hier soir, les excellents musiciens / transformistes : Sylvain Deschamps (directeur musical, basse, synthétiseurs, machine et boucane), Maxime Drouin (batterie, machine et trampoline) et Daniel Baillargeon (guitare, machine et expresso) et bien sur VioleTT Pi aka Karl Gagnon (auteur-compositeur, voix, guitare, machine et exacto). | http://violettpi.com/

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