22 avr. 2013

Folly and the Hunter : Tragic Care

Il m’arrive parfois d’être complètement accro à un album. Le genre de piqûre que l’on prend à la première écoute, la sensation qu’on voudrait retrouver quand on a entendu les premières notes de ce morceau, quand on a souri à la métaphore de ce refrain, quand on a frissonné aux dernières notes d’un harmonium. Et d’un coup, on comprend tout le sens du dernier titre de l’album de Folly and the Hunter, Tragic care. Car c’est de ça qu’il s’agit, la musique, ce médicament qui soigne parfois de manière tragique car elle amplifie nos réactions ou les sublime.
C’est un deuxième album pour Folly and the Hunter, le trio nouvellement signé chez Outside Music sur les recommandations d’un certain Jace Lasek (The Besnard Lake), qui a également réalisé le mixage. Ce n’est donc pas étonnant que ce soit dans le mythique studio Breakglass, et sous les commandes de Dave Smith que cet opus a pris forme. Tragic Care et ses 10 pièces est ce que l’on pourrait qualifier du plus pur style indie-folk. Ce terme parfois galvaudé, prend des allures de bel habillage pour le groupe. Un son qui incite aux grands espaces, à la brume du petit matin sur une lande perdue, quelque chose de scandinave, comme si le groupe avait retourné la terre de Reykjavik pour y trouver ses racines. C’est avec un raffinement précis que les arrangements s’accordent de cordes, d’harmonium ou de clarinette : une sorte d’orchestre de chambre intime, dont les paroles nous plongent dans le tréfonds des relations humaines, jonchées de ruptures amoureuses, de déceptions et de mélancolie.
Si l’album ne fait pas l’allégresse, il s’en dégage cependant certains rais de lumière qui éblouissent et viennent brûler nos sens. Le côté planant aère le tout, avec cette voix comme un écho, portée de temps à autre par des chœurs. Tragic Care est donc un excellent remède pour vous donner le bon spleen, celui de Beaudelaire, romantique et déchiré, car on a parfois besoin d’approcher la mélancolie pour vivre pleinement le bonheur, l’un ne se défait pas sans l’autre et entre les deux subsistent des nuances d'espoir.

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