29 mai 2010

Le MAI en mai

Hier soir, soirée (inter)disciplinaire au MAI (Montréal, Arts Interculturels). Je n’avais jamais mis les pieds au MAI et je l’avoue je connaissais encore moins son existence. Bouh, après 18 mois de vie ici, c’est pas fort… En même temps ça me conforte dans l’idée que Montréal a toujours à me faire découvrir de sa culture et de sa scène locale artistique. Le thème de la soirée : Hi tech, lo tech ; no tech, avec comme seul mot d’ordre l’éclectisme. Et je peux vous dire qu’il y en a eu de l’éclectisme : de la danse, de la vidéo, du chant, du slam, de l’électro, des arts visuels… un beau mélange, tout ça défilant toutes les 10 minutes sur une scène de quelques mètres carrés.


Car oui, c’était le concept de la soirée, une sorte de speed-dating des arts vivants. Chaque composition n’excédait pas les dix minutes, ce qui pour certains étaient amplement suffisant. Car il faut bien le dire, en matière de spectacle vivant (danse, chant, théâtre, performance), c’est comme pour la musique ou les arts graphiques : ça plait… ou pas, ou partiellement. Alors en toute franchise, il y a certains moments où j’ai décroché un peu (dont une crise de fou rire véritable qui a fait ma séance d’abdo pour toute la fin de semaine). Mais il y a d’autres moments, où la magie opère et c’est forcément ceux-là que j’ai envie de faire partager.

J’étais placée à un mètre de la scène, dans cette petite salle brute, un privilège dont mes sens ont bien profité. La respiration, j’entendais le souffle de chaque artiste venu performer, j’aurais pu gouter leur sueur tellement j’étais prés. C’est comme si j’étais au milieu de leur corps et que je pouvais sentir chacun de leur mouvement. Chaque détail de leur chorégraphie était disséqué sous mes yeux écarquillés, chaque son sorti de leur bouche, chaque mot crié. De la danse qui s’envole pour mieux redescendre à ses racines sur fond de violon, un duo poétique qui s’aime et se déchire, un animal en trois dimensions qui semble disparaître après maintes aventures squelettiques, un Socalled avec un nain de jardin allemand et le mariage d’un accordéon et d’un clown saxophoniste, un animateur slameur aux fiches volantes, et des applaudissements rythmés.

Une soirée arrivée par hasard, commencée par un souper au ris de veau et finie par un brownie chez Juliette et chocolat : il fallait bien de l’exquis entre ces deux plats, et mon âme et mon ventre en ont été comblé. Il vous reste encore ce soir (29 mai) pour aller vous régaler la tête.

MAI : http://www.m-a-i.qc.ca/francais/index.asp
Programmation : http://www.m-a-i.qc.ca/francais/item.asp?id=144

1 commentaire:

  1. C'est beau tous ces mots qui virevolte, qui font revivre ce moment avec toute sa poésie et sa folie! Merci...

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