À genoux dans le désir, c’est le nom du dernier album de Yann Perreau
qui a su relever deux défis : celui de reprendre des textes du poète
québécois Claude Péloquin et de s’offrir des duos féminins et pas avec n’importe
qui (Ariane Moffatt, Lisa Leblanc, Marie-Pierre Arthur ou encore Elisapie
Isaac). Sur deux soirées au Club Soda, Perreau proposait donc de revisiter en
live ses nouvelles pièces, avec forte orchestration (juste 13 musiciens sur scène, ça
vous comble un bel espace). Retour sur un lancement au loin, avec réception
sans obstacles et effet boomrang.
C’est seul au piano que Perreau
commence son show en s’accordant une première partie rien que pour
lui en faisant le bonheur des fans venus l’écouter. Il reprendra en effet
quelques « vieux classiques » devant le public fredonnant. Il faut le
dire, je ne suis pas une grande écouteuse de Yann Perreau. Comme tout le monde,
je connais quelques tounes, mais pas de là à écouter tous les albums à
répétition où à les glisser dans une playlist aléatoire. J’allais donc au
lancement comme on va faire ses courses dans un magasin qu’on connait peu mais
qui a bonne réputation.
Et j’ai été très agréablement
surprise : j’ai passé une soirée beaucoup plus décapante que je ne m’y
attendais. Perreau a vraiment le sens du show, des arrangements riches qui
portent à merveille ses mélodies simples et sait s’entourer de beau monde. À
noter l’excellente performance d’Inès Talbi qui a pris la relève sur quelques
duos, et surtout la pièce Qu’avez-vous
fait de mon pays, l’une des plus vibrantes de l’album. À un tel paroxysme,
j’en avais des frissons et des petites perles lacrymales. Il faut dire que les
textes de Péloquin vont comme un gant à la musique de Perreau, un mélange qui à
la base n’est pas garanti (comme les crevettes et le pamplemousse, ça
fonctionne) mais qui se transforme en un lien fort et touchant entre les deux
hommes.
Il faut dire que Péloquin m’a
toujours beaucoup interpellée, bizarrement plus dans son personnage de clown
triste/joyeux que dans ses écrits. Si d’ailleurs vous voulez en savoir
davantage sur lui, un documentaire, Le chômeur de la mort, réalisé par Benjamin Hogue et Pierre-Luc Gouin est disponible
en streaming sur le site de Vithèque. Il suffit juste de vous inscrire et c’est
gratuit !
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