7 févr. 2014

Thee Silver Mt Zion Memorial Orchestra au Rialto

C’est un fait SMZ ne joue pas souvent à Montréal, à la maison pour ainsi dire. Mais lorsque ça se produit, vous avez intérêt à être prêt. Prêt pour aller à l’abordage d’une musique qui n’en fait qu’à sa tête tout comme son meneur charismatique, Efrim Menuk, sorte de grand gars échevelé pour qui le mot « fuck » est une virgule dans une phrase, et qui le dit par lui même, a beaucoup de moment d’intolérance dans la vie (hier soir c’était contre le vestiaire obligatoire et très désorganisé qu’il en avait, et à raison).

Imaginez une scène à l’éclairage frontal passant du bleu à l’orange d’une chanson à l’autre, deux violonistes volubiles sur les côtés, un trio guitare, batterie, basse en triangle dans le fond de la scène et pour seul fantaisie dans le décor… l’image d’un petit chaton halluciné sur un ampli. Le minimalisme a du bon quand on s’amuse avec les démons de la puissance !

SMZ est l’un des rares groupes qui peut jouer le même accord pendant quatre minutes en vociférant des paroles revendicatrices, étirer les moments des pièces pouvant durer jusqu’à un quart d’heure, susurrer de voix féminines dans le micro tout cela en tenant en haleine le spectateur dodelinant de la tête ou tapant rageusement du pied. De la musique cathartique, qui par son intensité sonore (et je ne parle pas forcément des décibels, mais plutôt du mur de son compact proposé) vous rentre dans le corps et le cœur, si bien qu’il reste difficile de rester indifférent.

On aura droit, comme à son habitude, à l’éternel question / réponse entre un public électrique et un Efrim très en forme mais un brin ronchon (inutile de le titiller sur sa coupe de cheveux, vous aurez pour tout réponse un beau holy shit, this is not again a question about my fucking hair !). Le groupe reste cependant peu bavard, ce qui est apprécié, après tout, est-ce que lorsque l’on va voir des pièces de classique, les musiciens ou le chef d’orchestre se permettent de faire des jokes entres chaque morceaux. Ce n’est pas pour rien que le mot « orchestral » est placé en point final du nom du groupe, c’est pour le côté cérémonial, une sorte de respect où la musique à l’état pure finit à elle toute seule par combler ce qu’on était venu chercher : une aventure !

Crédit photos : Émma Géraud
Retrouvez également cet article avec plus de photos sur le site de http://514mag.com/

1 commentaire:

  1. public silencieux pour le Q&A mais bien trop bavard pendant les morceaux grrr!

    RépondreSupprimer