27 févr. 2014

Reliefs au Divan Orange

Hier soir au Divan Orange Reliefs donnait son premier concert. Le trio composé d’Alexandre McGraw (guitare), David Lévesque (batterie) et Maxime Sollier (basse) donne dans l’instrumental, ce qui peut paraître un pari risqué mais qui au final s’avère très audacieux. Le suspense était intenable lorsqu’au bout de quelques minutes, un problème technique a coupé court le son de la guitare, et après une dizaine de minutes d’un duo entrainant basse /  batterie, le tour était joué. Faux départ, on reprend sa position dans les starting block et... go !

Ce qui fait la qualité d’un concert, au-delà de la performance musicale, c’est l’ambiance. Et des deux côtés de la scène, on peut dire que celle-ci était au beau fixe. Côté scène, malgré le stress des premières minutes, le trio semblait heureux et (presque) serein, prenant plaisir à jouer, à s’écouter, dénotant un bel esprit d’équipe et donnant à la prestation une solidité quasi sans faille. Côté public, la foule ne déméritait pas entre cris et approbations. 
Et pour une fois, on n’avait pas besoin de se pencher du côté des paroles pour intellectualiser (ou pas) la proposition musicale, et si on aurait pu craindre un manque de cette mélodie phrasée, il n’en est rien car Alex McGraw réussi l’exploit avec ces multiples pédales, de donner l’impression d’être en présence de plusieurs guitares à la fois ! Entre indie-rock, rock progressif, on retrouve également des influences plongées dans le cœur des années 90 (notamment une pièce dont n’aurait pas démérité Rage Against The Machine). Mais ce qui fait le charme et la particularité de Reliefs, outre les plages et couches sonores successives, c'est que chaque morceau nous plonge dans une histoire différente. C’est comme de voir un film muet en noir et blanc et d’imaginer les paroles : chacun se fait son propre discours, mais l’empreinte sonore reste la même pour tous. 

C’est donc un beau départ pour le groupe, qui pourrait se mériter une tournée de festivals tels que le FME ou Pop Montréal et un détour par la Casa. Le genre de musique que l’on peut aussi bien écouter en fond sonore que de manière plus cérébrale. C’est en cela que le nom du groupe est bien trouvé, d’abord parce qu’il n’est pas plate (facile !), mais aussi pour toutes ses aspérités. Il a aussi un double sens, puisqu’en anglais, relief signifie la délivrance, et nul doute que l’écoute de ces pièces est un véritable phénomène cathartique !


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