On pourrait faire mille façons sur les saisons, aller à la blague en contant que sortir un album qui s’appelle L’été en plein hiver est un défi chaleureux, que justement on retrouve cette légèreté dans la musique de Philémon devenu Cimon. Oui mais voilà, c’est qu’ici on a affaire à un cas : le genre d’objet musical qui en sa présence fait basculer toutes les certitudes et rehausse la vie. Hier soir, c’est entouré de pas moins de huit musiciens que Philémon nous a montré, nous a prouvé, que sa voix si authentique et mainte fois citée par la critique, n’était que la partie émergée de l’iceberg, et que derrière des couches sonores et des arrangements raffinés, on peut revisiter son style, le définir en élargissant ses limites, voire en cassant certaines barrières. Qu’il fait bon gambader dans l’herbe !
Que ce soit dit ici, mes premières larmes de concert sont arrivées hier soir. J’aurais pu mettre ça sur le compte de la fatigue ou du froid, mais non, il n’aura pas fallu trois chansons pour m’avoir avec le magnifique titre Chanson pour un ami. Mais quel parcours depuis les tous premiers Vaincre l’automne, Dors Poupée dors ou encore Il neige. Je me rappelle encore d’un passage au Divan Orange, avec pour tout public une vingtaine de personnes. C’est donc un Philémon étoffé et confiant que l’on retrouve sur scène, à côté du coréalisateur de l’album, le précieux (dieu) Philippe Brault et sept autres musiciens dont une harpiste (nouvel instrument 2014 à la monde ?).
À quoi s’attendre si vous allez à un concert de Philémon Cimon : à de l’euphorie. Derrière des paroles sans détour et d’une simplicité folle, se distinguent des mélodies sensibles qui nous font confondre nostalgie et mélancolie. On retrouve souvent le même schéma instrumental : voix/guitare puis l’arrivée d’un ou deux instruments, la batterie embarque et confettis et cotillons, tout fini par exploser dans une ambiance électrique endiablée. S’il semble plus libéré dans ses compositions, on ne peut que saluer cette évolution subtilement pop vers laquelle il se dirige, en y intégrant des cuivres, un piano, des cordes : il fera penser bientôt à un nouveau genre, la chanson pop orchestrale, si chère à Klo Pelgag. C’est que les authentiques gagnent toujours dans le milieu de la musique, et L’été est certainement l’un des albums de l’année 2014 que l’on va devoir prendre pour bagage pour nous accompagner… en même temps, le soleil tout le temps, qui pourrait s’en plaindre !
Crédit photos : Julien Couasnon
Crédit photos : Julien Couasnon
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