Si les frères Cohen sont réputés pour leur cinéma décalé avec des personnages aussi attachant qu’énervant, ils ne lésinent jamais côté bande originale sonore. Et encore moins avec leur dernier film, qui raconte l’histoire d’un musicien bohème qui navigue de canapés en banquettes de voiture, pour essayer de vivre de sa musique. On est en 1961, est Llewyn Davis a beau déborder de talent, il reste un musicien folk « looser ». Imaginez donc avec quel soin la musique a été choisie, dans la plus pure tradition des standards folk.
Si l’on passe un agréable moment pendant les deux heures du film à suivre les malheurs d’Oscar Isaac, ce n’est sans doute pas le meilleur des Frères Cohen, bien que récompensé par le Grand Prix du jury au festival de Cannes. Côté musique, on notera le clin d’œil final, avec la présence de Bob Dylan en arrière plan, commençant son set dans le fond d’un bar perdu et enfumé de Greenwich village, mais surtout le moment au combien touchant de l’interprétation de The Death Of Queen Jane, auquel le producteur répondra de façon péremptoire : « On ne fera pas fortune avec ça ! ». Autre moment gratifiant, la chanson Please Mr. Kennedy, sorte de pastiche de toune pop-folk débilisante, capable bien évidemment de faire tout un hit et de rapporter des milliers en droits d’auteur… sauf pour notre anti-héros ! Enfin, quand il entame The Shoals of Herring devant son père devenu un simple fantôme au regard vague, on ne peut qu’aimer la façon dont Oscar Isaac arrive avec justesse à faire passer plus d’émotions que le folk peut contenir de notes. Une bonne petite BO pour des soirées au coin du foyer !
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