19 févr. 2013

Francouvertes, acte 1 : Cellos on Fire, D-Track et Dead Obies

C’est reparti pour une saison hivernale de rebondissements musicaux en tout genre, avec la 17ème édition des Francouvertes. Dois-je rappeler ici que le concours-vitrine de toutes les musiques a fait une sélection pour proposer les copeaux de chocolat sur la chantilly (ou le gruyère sur les pâtes, c’est selon) de la musique francophone québécoise. Ouach pas facile, et se sont pas moins de 21 artistes ou groupes qui se retrouvent les lundis soirs de brume sur les planches du Lion d’or, tantôt fébriles, tantôt excités. Pour la première soirée, le moins que l’on puisse dire c’est que les décibels ont vibré. Au programme Cellos On Fire, D-Track et Dead Obies… vous avez-dit une concours francophone ?

Comme son nom l’indique, vous trouverez bien ici des violoncelles en feu, littérairement, on s’entend là-dessus. Passée la première impression surprenante et décapante de mélanger du métal à des violoncelles amplifiés qui empruntent au classique entre autre la technique, on constate que les petits (est-ce moi qui vieillis, où ils avaient l’air d’avoir innocemment 15 ans) ont de quoi susciter l’intérêt. Si Prokofiev doit se tourner dans sa tombe à l’écoute des dérives qu’a créé son œuvre, c’est surtout de plaisir et de délivrance. Au final, l’accent n’est clairement pas mis sur les paroles (dont on pourrait se passer allègrement), mais plutôt sur une texture sonore riche et intense, qui fait battre notre palpitant bien plus vite qu’à l’accoutumé. Belle découverte qui me donnerait presque le goût de ressortir du placard mon vieux t-shirt de loup et secouer ma coupe de cheveux trop sage dans tous les sens.

On arrive à la section rap de la soirée. Venu d’Outaouais, D-Track ne paie pas de mine mais derrière une apparente sérénité, se cache sans doute pas mal de révolte, mis en mots et à mal dans ses paroles, inspirées et inspirantes, aux thématiques toute québécoise et qu’on avale aussi facilement qu’une pinte de bière locale. Ajouter à cela une musique aux influences diverses et aussi variées que le jazz, le rock ou la musique du monde et on obtient une belle surprise. En live, il est accompagné d’un batteur à la rythmique digne d’une horloge suisse et de synthétiseurs qui donnent une certaine chaleur à l’ensemble.

Pour clôturer cette soirée, on a eu droit à tout un show, du gros du lourd ! Les Francouvertes ont pris le risque de sélectionner les dignes représentants du « Sud Sale » qui mélangent le français et l’anglais comme on tricoterait un pull écossais en laine de moutons de Bretagne. Passons sur la polémique de la langue (je pourrais en débattre ici des mégaoctets) et concentrons-nous plutôt sur la musique et le flow. Car de mots, à part si vous êtes affuté au WordUp Battles, vous n’y comprendrez guère que quelques effluves désordonnés, mais au final ce n’est pas si grave. On définira leur style comme physique, pour la personnalité, il faudra se replonger plus tard dans les paroles et le lexique approprié. Par contre, on sent la volonté de se frotter au rêve américain, dans l’attitude et le look (cinq gars avec chacun sa personnalité où tous les détails comptent, du vêtement à la coupe de cheveux en passant par les accessoires). Et vous savez quoi, ça marche ! J’ai rarement vu une telle énergie et présence sur scène, arriver à me tenir en alerte alors que 1)je ne suis pas une adepte du hip-hop/rap tralala et 2)je ne comprends rien aux paroles moi qui suis si sensible aux mots, je dis chapeau !

Et le classement, il dit quoi ?
1- Dead Obies | 2- Cellos on Fire | 3- D-Track

Voir les photos de la soirée, prises par Toma Iczkovits

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