27 avr. 2012

Le jour où mon coeur est devenu carré

Mon blogue offre par définition des opinions personnelles dans la légèreté, l’insouciance et le bonheur de la bande sonore musicale qui rythme mes vies. Il n’y a qu’à voir la merveilleuse « head » que m’a faite Lucie Leroux pour comprendre que je suis rose-bonbon, choux à la crème et tarte aux cerises. Je ne m’énerve (presque) jamais, j’écoute beaucoup, je parle peu, j’observe intensément. Ceci n’est pas une chronique musicale, ceci est un cri.

  
Je ne vais pas vous faire de longs discours sur la crise actuelle que traverse le Québec, beaucoup d’autres expriment le fond de ma pensée sous forme de tribunes, de lettres ouvertes ou d’actions. Mon mur facebook est rempli de rouge : photos, vidéo, caricatures. L’art sous toutes ses formes se retrouve galvanisé. La crise inspire plus que le beau. La crise créée du beau. Tous les étudiants et étudiantes vont se voir mériter le plus beau diplôme qu’il soit en cette fin de session : celui du combat option solidarité. Et ils auront appris des rouages des fins stratèges politiciens, et ils auront appris la valeur de la démocratie et sa liberté de penser, et ils auront appris la légitimité des actes faces à la légalité, et ils auront appris à ne pas être les moutons du grand berger Charest.

Comme dans les années 1970 en France, lors de la lutte paysanne du Larsac, la persévérance, la solidarité, les actions non-violentes, les marches silencieuses à coups de bâton qui frappent le sol, 40 ans plus tard, l’Histoire ce répète dans un autre décor, avec des revendications différentes, mais sur forme similaire. La poésie adoucit les mœurs, dit-on, elle est aussi la fière traduction de la rue. Publié en 1969 dans la revue La rue (justement), Des Armes de Léo Ferré avait été écrit  pour dénoncer les morts perpétués par l’État français (peine de mort, guerres). Il faut bien sûr y voir une métaphore : Léo Ferré était un non-violent. Ce qu’il signifiait ici, c’est que les mots sont aussi des armes.

Ce n’est donc pas un album que je vous recommande ici, mais un peu de lecture. À méditer…

Des armes, des chouettes, des brillantes,
Des qu'il faut nettoyer souvent pour le plaisir
Et qu'il faut caresser comme pour le plaisir
L'autre, celui qui fait rêver les communiantes

Des armes bleues comme la terre,
Des qu'il faut se garder au chaud au fond de l'âme,
Dans les yeux, dans le cour, dans les bras d'une femme,
Qu'on garde au fond de soi comme on garde un mystère

Des armes au secret des jours,
Sous l'herbe, dans le ciel, et puis dans l'écriture,
Des qui vous font rêver très tard dans les lectures,
Et qui mettent la poésie dans les discours.

Des armes, des armes, des armes,
Et des poètes de service à la gâchette
Pour mettre le feu aux dernières cigarettes
Au bout d'un vers français brillant comme une larme.


2 commentaires:

  1. Ce texte est superbe.
    Tu connais sûrement cette interprétation, mais je te la poste quand même parce qu'elle est vraiment belle : http://www.youtube.com/watch?v=0PzM13kGE64

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  2. Oh que oui je la connais cette version, étant une grande fan de Noir Désir !

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