16 févr. 2010

Francouvertes, 15 février

Lendemain de Saint-Valentin au Lion d’or, mais ça sentait quand même l’amour ! Sujet inépuisable et inspirant, il est fort à parier que dans des millénaires, l’amour fera encore parler de lui en sens, en sang et en son. On ne déroge donc pas à la règle, et on se retrouve avec trois formations qui, pour mon grand plaisir, font la part belle aux mots, même si parfois, ils se retrouvent un peu comme du papier au fond de la poubelle : un peu mâchés…



www.myspace.com/tirelecoyote

Tire le coyote
En guise d’introduction de la soirée, on se retrouve en plein saloon avec Tire le coyote, cinq garçons beaux, jeunes, et sans doute très intelligents à l’écoute de leur musique : une intelligence toute émotionnelle. C’est la preuve vivante qu’on peut jouer assis (plus pratique cela dit pour la slide guitare) et quand même faire lever le public… ou presque. Avec une voix impeccable, le chanteur nous transporte, et le batteur a la mesure inébranlable. On peut faire du beau d’une peine d’amour. Ce qui retient mon attention, c’est surtout l’échange avec le public et entre musiciens : on sent que cette bande de chums se connait sur le bout des notes et on apprécie l’humour déposé ici ou là. Pas obligé d’être dépressif, désabusé ou torturé pour confier sa peine. Mes petits bras frissonnent de toutes ces mélodies dans mes oreilles.


www.myspace.com/musiquedelours

L’Ours
C’est le moment où mon cœur s’est décroché, je dois l’avouer, en midinette que je suis, je ne peux résister longtemps aux côtés sirupeux de l’orchestre à cordes et au décorum poétique de la scène. Ok, certains penseront que l’Ours en fait peut-être un peu trop, mais on a droit à un beau télescopage entre Brel et Patrick Watson, avec des faux airs de Bashung. Oh woua, je sais, je cite grand là, mais les pièces étaient de taille, avec ces fragments de mots un peu incompris, on devine toujours la beauté du phrasé et cette petite orchestration de cordes qui tire sur la sensible. Ce personnage grand, cheveux ébouriffé, lunaire, a su créer une atmosphère avec beaucoup d’emprunts qui au final délimite un style pas novateur mais succulent. J’avais respiré toute la journée sans savoir pourquoi, sans même y penser, et voilà qu’au morceau final, je compris pourquoi j’étais encore en vie. Mon souffle au cœur s’est réveillé !

www.myspace.com/monogrenade

Monogrenade
Enfin le plus original et novateur pour la fin. On sait que trouver son style, sa marque de fabrique, son moule aux mille reliefs est difficile, sans sombrer dans la caricature de ses influences. On aura compris que Monogrenade aime Karkwa et a été élevé, comme beaucoup, au biberon Radiohead. Là encore, un clavier qui frise Satie (le compositeur le plus tendance du moment, même 85 ans après sa mort), et c’est un immense compliment que je fais là. Tout en retenue ou puissance, Monogrenade est hallucinant surtout dans ses longues respirations d’improvisation. Les mots aussi sont bons ce qui m’a donné un deuxième arrêt cardiaque de la soirée, très vite réanimé par les beat electro(choc). Et si la puissance pouvait quand même être sereine et salvatrice, vous n’auriez qu’à vous faire un shoot de Monogrenade pour en sentir toute l’explosion.

Et il dit quoi le classement ?
Après un vote studieux du jury et du public, voici le classement après deux soirées de Francouvertes :
1-Monogrenade
2- L'Ours
3-Jesuslesfilles
4- Meta Gruau
5-Tire le coyote
6-Turbo Distortion

6 commentaires:

  1. Excellent billet. Nous l'avons partagé avec les 12 000 fans de la page facebook de Karkwa : www.facebook.com/karkwa.

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  2. Je suis bien d'accord avec toi, et j'aurais qu'un mot MONOGRENADE !

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  3. Hé merci bien Jonathan ! Y'avait comme un parfum de Karkwa en petites vaporisations au lion d'or lundi soir :)

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  4. Ben bon ce show des francouv', pour moi c'est l'ours que je prefere

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  5. Oh ben j'ai raté ça moi, mais j'y vais lundi prochain !!!!!

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  6. Je sais que Monogrenade va aller en final, c evidant

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