2 nov. 2009

Florence and the Machine


A chaque jour que j’avance dans cette ville, ma vie semble s'encombrer de moments de frissons simples. C’est si facile de se créer des plaisirs pour trois fois rien. Comme par exemple, allez voir Florence and the Machine en concert.


Dans une petite salle, le cabaret Juste pour rire, la rousse androgyne habillée de noir arrive comme un hortensia au milieu de son jardin. La scène est jonchée de fleurs fraîches. On pourrait se demander si elle ne serait pas une vague parente de Sonia Rykiel. Un concert de Florence, c’est comme une rencontre amoureuse : il y a d’abord le regard, on se jauge, on s’interroge sur cette beauté, on s’apprivoise et là tout monte crescendo : le rythme cardiaque pour l’impression, les battements de cils pour l’attraction, les mouvements du corps pour la pulsion. Petit à petit la salle se réchauffe et l’excitation monte. Florence est une sirène, et on est tous comme Ulysse, on essaie de résister à son chant, mais attachés à la proue du navire, on a comme envie de déchirer nos liens et de plonger dans ses abîmes. Jamais autant une voix ne m’avait fait cet effet, mélange de dureté aphrodisiaque et de douceur cristalline.

Florence demande, le public s’exécute. La foule devient un immense jardin, fleurs et poings levés, un champ de bataille sans ennemis ou les soldats s’élancent en l’air, une rivière de larmes qui débordent d’émotion. J’aurais sacrifié beaucoup de mes bonheurs pour le plaisir de comprendre ce qu’on ressent quand on est face à eux, à chanter de ses trippes, à vomir son monde sans pudeur, à donner un petit brun, une tige, un pétale d’un nectar universel, à vivre vibrante comme si la seconde était la même pour tout le monde.

J’avais oublié ma caméra, car je voulais « immortaliser » ces moments, et au final, une photo n’aurait jamais capté ce sentiment qui m’avait envahi, elle n’aurait jamais été à la hauteur pour moi. La photo je l’ai dans ma mémoire, en son, lumière et stéréo.

Si j’étais une voix, je serais celle de Florence. Et j’étais une voie, je serais celle de Florence.

2 commentaires:

  1. super bien écrit. Elle est vraiment androgyne ?

    Fleur

    RépondreSupprimer
  2. Glamour a publié un petit article sur elle ce mois ci !! Tjs à la pointe de la mode ma yoyo !! Tu les devances même !!
    Pleins de bisous chauds. (au sens propre biensur :-)

    RépondreSupprimer