14 mai 2009

Concert de Ben Harper & Relentless7



Périlleuse affaire que de vouloir expliquer à ceux qui n’étaient pas présents le mardi 12 mai dernier, dans la chaleureuse salle du Métropolis de Montréal (sorte d’Olympia parisien), quels effets bénéfiques peuvent produire un concert de Ben Harper.




Si les thérapies musicales étaient prescrites légalement pour euphoriser toute personne en manque d’énergie, le premier médicament serait sans doute ce que nous avons vécu l’autre soir : pas loin de 2h de cohue musicale intensive.

Ben Harper arpente les univers musicaux avec autant de maîtrise et de tact à chaque fois et depuis maintenant près d’une décennie. A chaque album sa couleur et son évolution. Pour White Lies for Dark Times, la couleur serait le rouge bordeaux et l’évolution plutôt rock. Et ça lui va bien, car il s’est encore entouré de musiciens extra-ordinaires (très extra, et pas du tout ordinaires), le groupe texan Relentless7 qui jouent de la musique comme ils respirent l’air frais des champs : instinctivement et à plein poumons.


Sur scène, ça nous donne des morceaux d’une moyenne de 12 minutes et 56 secondes : comprenez que si le groupe a aimé se faire plaisir avec cet album, il l’enrichit encore plus en lui donnant une autre dimension sur scène. A coup d’improvisations instrumentales, on ne serait dire qui est le gagnant du meilleur solo : le batteur se déchaîne, le guitariste explose, le bassiste se promène et Ben Harper transcende. On se croirait parfois perdu dans un concert rock des 70’s, parfois au fond de l’Amérique dans une église à gospel.

Mais on le sait, la touche de Ben Harper a toujours été ses Weissenborn (slide guitare qui se joue assis), ce qui nous frustrait parfois de ne pas pouvoir le voir derrière les têtes touffus des premiers rangs… et bien là, nous avons pu voir un Ben Harper debout, guitare en bandoulière ou percu à la main, exploser et sauter sur scène, ou apprécier avec une ombre de sourire sur ses lèvres les applaudissements de la foule. Moment de grâce dans toute l’électricité déchargée ce soir-là : quelques paroles a capella, portées par le silence (trop court) du public, où l’on se dit, et on l’avait presque oublié, que son meilleur instrument reste sa voix et nous sans voix.

Au final, il ne nous a pas menti et les moments étaient plutôt teintés de lumière. Le plancher craquait sous mes pieds et du poids des pas du public, le sourire sur mes lèvres m’a facilement fait prendre cinq année de plus, et je m’apercevais que chaque concert me faisait naître à nouveau d’un accouchement avec cris mais sans douleurs.

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