17 mars 2017

Mat Vézio : Avant la mort des fleurs cueillies

Puis la tempête. la neige, le vent, le froid, la fatigue de l'hiver, le temps élastique, les bottes qui prennent l'eau, la tuque qui décoiffe. La liste pourrait être longue des excuses qui expliqueraient pourquoi je n'ai pas été au Lion d'or cette semaine. J'ai certainement manqué de la magie en tonne de flocons, alors que Mat Vezio (é)lançait son premier album.


Il en arrive peu souvent des bijoux d'album qu'on apprivoise et qu'on adore écouter, décortiquer, consumer jusqu'à l'usure qui ne semble jamais arriver. Avant la mort des fleurs cueillies en fait certainement partie. Dans sa simplicité, son dépouillement apparent, se cache en fait beauté, fioriture et décadence. Comme les fleurs sauvages choisies négligemment sur les routes que l'après-midi de soleil nous a proposées, le bouquet final donne un ensemble incroyable sans qu'on s'y attende. Il en est de même pour la musique et la plume de Mat Vézio, le batteur devenu auteur-compositeur-interprète nous susurre un folk intimiste, qui, écrit comme ça pourrait sonner comme "oh non, encore un mélancolique entre ombre et lumière qui veut nous faire pleurer". 
 
C'est que la recette commence a être utilisée par beaucoup avec un goût souvent inégal. Et là, coup de théâtre, l'ingrédient secret jailli de nul part et nous fait tomber en amour de ces chansons à la poésie réfléchie, au rythme pensé avec un soupçon de folie douce-amère à peine cachée. Tout est là, tout est dit. Réalisé par Antoine Corriveau et accompagné d'une pléthore de musiciens de talent (Marianne Houle aux arrangements de cordes, Mélanie Boulet ou encore Amylie au chœur, Marcie pour l'écriture de Fukushima, Laura Sauvage pour un duo... Au travers les 11 titres, on se balade avec pour compagnon sa voix calme, presque sereine. La barque avance doucement mais surement. Les cordes et les voix soufflent un vent envoûtant et nous transportent pas très loin d'un nuage qui voudrait se laisser baigner par un soleil rassurant sans jamais disparaître en pluie.
 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire