13 avr. 2014

Les Hay Babies : Homesick Heart

Avec un parcours jusque là sans faute, on était pour ainsi dire pressé d'entendre la suite du EP Folio de Les Hay babies. Si elles avaient su conquérir le public et le jury des Francouvertes l'année passée par leur harmonie et un équilibre triangulaire parfaits, on craignait pour la suite. Quelle serait, en effet, la prise de risque du premier album ? Vite cataloguées filles de l'Acadie, proche d'un certaine Lisa Leblanc, il aurait pu être facile de faire un Folio bis, et de s'assoir sur ces lauriers. À l'écoute de Homesick Heart, on agrandit sa cage thoracique, on prend de l'espace et on dépasse ses horizons. 

Faire le choix de confier la réalisation de cet album à François (Karkwa) Lafontaine était visiblement une excellente idée. Le trio a gagné en exploration de sonorités et en petits arrangements pas piqués des vers, comme si le mal du pays vivait de beaux débordements. Ça parle d'amour, de distance, de quotidien anecdotique, de petites histoires de cœur qui font du mal, qui font du bien, comme le très beau titre Notre amour se tient par un fil de téléphone. On retrouve beaucoup d'air et d'espace avec des ambiances plus douces et planantes (Trop Frette, La Toune du soundman et le sublime instrumental Homesick Heart). Puis, il y a aussi des chansons qu'on sent devenir des classiques à taper des mains et des pieds (Néguac and Back).

Tout ici est fait pour rendre l'écoute confortable, le disque du road trip en voiture au bout de la Gaspésie, du coin du feu quand l'hiver nous fait une pirouette de tempête de neige à mi-avril, de fin de soirée sur un balcon quand le soleil se couche. À l'image du couple sur la pochette qui regarde dans la même direction sans se regarder l'un l'autre, si on n'y trouve pas le reflet de sa propre vie, on y voit le chemin clair que l'on peut prendre quand on est loin de son pays, quand on a ce petit pincement au cœur du là-bas.

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