16 mai 2011

l’Ours, à l'heure des années 10

Trio Montréalais récent (2009), l'Ours s'est fait remarqué, entre autre, pour sa participation l'année dernière aux Francouvertes. Il faut dire qu'ils m'avaient impressionné. Avec un décor théâtral digne d'un vieux bar des années 30, la fumée de cigarette en moins, il flottait dans leur musique un peu de Brel, de rock, de classique, d’énervement et de romantisme, un mélange qui dit comme ça pourrait sembler suicidaire, ce qui est loin d'être le cas. J'avais donc été conquise live, par le fond et par la forme.



Quelle ne fut pas ma surprise en recevant un petit courriel m'annonçant la sortie d'un nouvel EP, Les années 10, en téléchargement gratuit (http://lours.bandcamp.com/). Étant fort bien organisée, je perdis rapidement ledit courriel, et décidai donc de m'aventurer sur Google pour retrouver le bon lien afin d'aller remplir mes oreilles de sons nouveaux. Vous saviez que si vous tapiez « l'ours » sur Google vous avez environ 57 700 000 résultats (trouvés 0,28 secondes) et qu'entre toutes les peluches et espèces en voie de disparition, il est difficile de trouver le trio recherché. Alors, je me suis dit, réseau, média sociaux, Facebook ! Yeah, je vais aller voir leur page fan sur laquelle j'avais certainement cliqué paresseusement sur "j'aime" l'année passée. Et oui, que je suis une fille organisée, comme je vous le disais, et là, oh génial, le lien de leur site http://musiquedelours.com/. Sauf que là, un blog vide m’annonce : « Rien de trouvé - Toutes nos excuses, mais aucun résultat n’a été trouvé dans l’archive demandée. Peut-être qu’une recherche vous permettra de trouver un article similaire. »

Ah mon dieu ! Le sort s’acharnait ! Comment allais-je faire ? Mais, au moment où je m’y attendais le moins (je cherchais ma dernière facture d’hydro), je retrouvai parmi mes courriels ce que j’avais tant cherché (http://lours.bandcamp.com/) : vive les années 10, l’air du virtuel et de l’électricité, car dans ce cas c’était moi la fille de verre qui faillit se briser, l’Internet était la machine infernale et vous auriez trouvé feuille blanche... où comment réussir en une phrase à glisser les 4 pièces de l’album, pas (si) pire.

Donc on en arrive à l’essentiel, l’écoute et le téléchargement sur mon antique Ipod 2GO pour dégustation instantanée. Le temps m’aide. Je veux dire la météo chafouine (crédit verbal Lucie Leroux), cette pluie dont tout le monde se plaint, ce gris du ciel, cette légère boue autour des chaussures. Oui, elle m’aide, car l’Ours est une musique nordique, mélancolique, mélodramatique, voire alcoolique. Si on emprunte les chemins Watsonniens (Patrick) par-ci par-là avec des sonorités classiques un peu Satinante (Éric), à la première écoute, même si je flottais au dessus de la marre, j’étais interloquée. Est-ce que j’allais m’envoler dans un vent léger, portée par les frissons, ou m’écraser abruptement au sol. Ni l’un, ni l’autre, je continue à ce jour de flotter entre deux eaux. Si l’Ours a des textes de poète maudit, à l’image de son chanteur, on veut bien un peu s’ébouriffer la tête pour se laisser porter par la douce complexité des mélodies : il faut oser proposer dans les années (20)10 des souvenirs de loin, et finalement, le monde aime ça.

Pour la petite histoire, sachez qu’en écrivant ceci, je viens de recevoir un courriel de l’Ours, avec tous pleins de beaux liens Facebook, Viméo et Bandcamp, et surtout, grande nouvelle, ils jouent le mardi 17 mai, à 21h à la Sala Rossa. Je ne sais toujours pas si je vais flotter jusque là-bas demain soir, mais je vous conseille vivement cette expérience en live pour finir votre journée dans les tons sépia.

1 commentaire:

  1. Je connaissais pas du tout, mais j'aime l'aspect un peu drama. Je vais aller faire un tour du côté de la Sala ce soir!

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