31 mai 2011

L’écho d’un fleuve

Il y a des quartiers moins connus que le Plateau ou le Mile-End, où peut-être devrais-je dire, moins branchés, fréquentés, usurpés, galvaudés. Depuis que mes pas se perdent sur l’île de Montréal, je m’aperçois que je vais souvent dans les mêmes lieux, les mêmes endroits, comme si cela me suffisait, que pousser plus loin sur la ligne verte ne servirait à rien. Et voilà que je me trompe. Que parfois on découvre des lieux, des ambiances, des atmosphères encore inconnues en poussant un peu plus loin sa balade. Centre-Sud est un quartier dit « populaire », un terme poli pour dire que les loyers ne sont pas encore rendus chers, que les artistes aiment y avoir résidence car c’est un « vrai » quartier, avec ce qu’il compte de mixité dans tous les sens du terme.


C’est là que chaque année depuis 4 ans, l’événement d’art urbain L’écho d’un fleuve, prend sa source. À l’initiative de Péristyle Nomade, compagnie artistique à but non lucratif, trois jours de performances, d’expositions et autres activités vous sont proposées dans un périmètre bien délimité. Une aire de jeu entre Ontario / De Rouen et Frontenac / Parthenais. L’idée est de transformer un espace public en le meublant avec de l’art sous toutes ses formes : spectacle vivant, musique, théâtre de rue, arts visuels, poésie.


Si je faisais lire le dossier de presse à Madame Tremblay du 2673 rue Ontario Est, je ne suis pas sûre qu’elle soit prête à sortir de chez elle en fin de semaine pour aller voir… de l’art. Y’a certainement mieux à la télé. Et oui, c’est un pari difficile que de métamorphoser un espace pour en faire un lieu différent, qui amène et brasse de la culture, qui veut créer un échange entre habitants du quartier et artistes amenés à prendre possession du leur. Par l’art, on éduque, on ouvre les esprits, on échauffe les idées, on donne un peu de poésie, de jeu dans un endroit parfois brut et aride. C’est voir son lieu de vie sous un jour nouveau, où venir dans un quartier parce qu’il s’y passe de quoi.

Le rapprochement social est évidemment un objectif ambitieux, mais grâce à la programmation de L’écho d’un fleuve, chacun devrait trouver son petit bonheur et repartir avec un sourire. Tisser des liens en devenant spectateur de son propre quartier pour finalement le voir en beau et en devenir l’acteur, c’est tout ce que l’on espère au Centre-Sud.


L’écho d’un fleuve (toutes les activités sont gratuites)
Jeudi 9 et vendredi 10 juin de 18h à 21h, samedi 11 juin de 14h à 17h
Lieux de départs : métro Frontenac et Café Touski, 2361 rue Ontario Est, Montréal

Pour info, j’exposerai une douzaine de textes dans la cour de l’Usine Grover, dans le cadre de la cellule Antéfacts dirigée par Yaprak Hamarat.

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