18 janv. 2010

Heidi Taillefer

Je ne suis pas une référence en matière de peinture. Oui l’art pictural comme toute forme d’art me parle mais moi en parler, c’est déjà plus complexe. Il n’empêche que quand je croise sur mon chemin une artiste qui m’éveille, j’ai envie de le partager, à ma manière et non comme les introductions des expositions du MAC de Montréal, qui sont des œuvres d’art en elles-mêmes, riches d’incompréhensions, doutes et non-sens, et finissent par remettre en cause son intellectualité et de sa capacité visuelle à intégrer une succession de mots qui compose… une phrase ?!?

Elle s’appelle Heidi Taillefer. Rien que son nom, elle le porte bien. Pour avoir passé une soirée en sa compagnie, je dirais que c’est une femme qui a du caractère, curieuse, ouverte sur plein de domaines, voyageuse, affable, le genre de personne que l'on apprécie d’un regard et en deux secondes de conversation. Quand je me suis plongée dans ses toiles, j’ai vu comme un décalage entre la personne que j’avais en face de moi et ses peintures. Comprenez-moi, je trouvais à ses toiles des significations emprunts à la mythologie, à l’organique, au mécanique, à des traumatismes, des épreuves de la vie, un certain malaise attirant dans ses compositions, des choses osées, de la maïeutique !

Pour le coup, j’aurais imaginé trouver en face de moi une artiste torturée, complètement décalée de la réalité… sauf qu’un(e) artiste n’est pas son art, mais seulement son instrument. C’est là où il est intéressant de constater le fantasme que l’on peut se créer autour des artistes, qui seraient une catégorie différente des autres, une race à part avec sa propre (in)compréhension du monde extérieur et qui essaieraient de se créer un univers qui leur soit propre, qu’ils maîtrisent et qu’ils sont capables d’expliquer.

On peut avoir le cerveau et la créativité en ébullition et lâcher prise pour le transformer en musique, écriture, peinture, photo ou "whatever". Chacun devrait se donner la liberté de le faire, même si les résultats seraient forcément inégaux, la subjectivité étant le meilleur don fait à l'homme. On ne pourra certainement pas tous enfanter du génie. Mais si des artistes comme Tom York, John Fante, Man Ray, Tim Burton ou Keith Haring ne s’étaient pas exprimés, pour ma part je serais aveugle et sourde de beaucoup de choses.

http://www.heiditaillefer.com/
Peinture : auto-érotic immolation

1 commentaire:

  1. Je me perdrais pendant de longues minutes à rechercher toutes les significations et à pointer du doigt toutes les émotions que me font ressentir ces toiles.
    Leur côté surréaliste me fascine.

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