20 janv. 2010

Francis d'Octobre à l'Excentris

Est-ce que ça vous est déjà arrivé de voir un bébé à quelques mois commencer à marcher de manière hésitante, essayer de trouver son équilibre précaire… et de le revoir un an plus tard courir, s’essouffler, et même jouer les équilibristes.




Et bien c’est un peu de cette manière que j’ai appréhendé Francis d’Octobre. Croisé sur le chemin des Francouvertes 2009, arrivé finaliste, il n’était encore que l’embryon ce qui allait devenir, quelques mois de gestation plus tard, un grand enfant qui a lâché prise.

Francis d’Octobre est un musicien accompli (je vous conseille d’aller lire sa bio sur son site, je ne suis pas la meilleure en reformulation de vie). Ça veut dire quoi, c’est quoi le concept de « musicien accompli ». On dirait une fausse expression comme « album de la maturité ». Musicien accompli, ça veut dire qu’il y en a eu du chemin, que parfois les fougères recouvraient les traces à suivre, que les cailloux écorchaient les genoux, que la poussière piquait les yeux, que le soleil éblouissait l’horizon, mais que le garçon continuait sa route, en amassant des signes, un peu comme les trèfles, carreaux, piques et cœurs qui fondent l’imagerie de l’album.

Ma bête fragile, c’est toute l’ambivalence de la musique et des paroles de Francis d’Octobre. Un album qui s’écoute comme on entend le vent, comme une habitude : brise puis bourrasque, vent léger dans la tempête. Un album personnel et en même temps universel et accessible. Et je suis heureuse de découvrir le nouvel habillage de petits bijoux déjà entendus par le passé : cuivre chaleureux, voix féminine cristalline, clavier électro-tonique.

Curieuse et impatiente, je suis allée l’écouter lors du lancement de l’album, le 19 janvier à l’Excentris de Montréal. Je l’avais laissé un peu effacé au Club Soda, à la finale des Francouvertes, où j’écrivais ceci : « difficile de prendre possession des choses qui nous échappent comme l’air qu’on respire entre soi et un public. Moi j’y retrouve toujours des moments de magie, de rêveries, et des arrangements un peu plus rock pour l’occasion qui laissent présager un bel automne multicolore ». Après le bluff, le coup de poker : vraiment, vraiment, vraiment (comme du mot vrai, issu de vérité) très belle main. Des morceaux qui nous surprennent, c’est du rock personnel qui pop. Mention spéciale pour avoir réussi à glisser une flûte à bec sans paraître quétaine !!!

Je lui donne un pont, pas très solide mais sincère, pour porter sa poésie et son jeu de l’autre côté de l’Atlantique, pour montrer que derrière des Ariane Moffatt, des Cœur de pirates, il existe un autre exil, un joueur de cartes qui a la chance du trèfle, une musique qui pique, la rigueur et la maîtrise d’un carreau et l’âme du cœur.


http://www.myspace.com/francisdoctobre

3 commentaires:

  1. J'y étais !!! Vraiment cool comme concert, le mec tient la route.

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  2. j'adore tes commentaires, et le fait de te lire donne vraiment envie de voir ce concert.Dommage c'est encore trop loin pour nous...

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  3. C'est très plaisant à lire et donne envie d'écouter l'album. Nous verrons comment nous le procurer.

    Francis si tu nous lis... désolée. Je ne suis pas certaine de pouvoir t'écouter en Nouvelle-Zélande. Cela dit, nous aimons toujours autant ton clip :)

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