27 août 2009

Pot de peinture jaune

Ils ne le savent pas encore mais les Mad’MoiZéle Giraf m’ont permis d’inventer et diffuser une expression qui devrait bientôt passer les frontières de mon entourage Montréalais (Laval, si tu m’écoutes). On peut dire d’eux qu’ils font une musique qui pile. Piler, c’est quand vos deux pieds commencent à s’agiter tout seul, indépendamment de votre corps pour jumper bien haut.



Aucun contrôle possible, leur musique a l’effet d’une drogue (douce) qui vous fait sourire bêtement comme si vous nagiez dans un océan de bonheur… et au loin, une girafe passe.

Et pourtant, les textes de Mad’MoiZéle Giraf ne sont pas si légers qu’ils y paraissent, même s’ils sont emprunt de fraîcheur et d’enthousiasme, on y découvre une certaine réalité du quotidien dure, drôle, touchante et même engageante.
Terminant deuxième de la finale des Francouvertes, nos deux lascars ont fait un bon bout de chemin, enfermés dans la noirceur d’un studio pour enfin entrevoir la lumière (on comprend mieux leur identité visuelle en noir et jaune !). Et quelle lumière…
Vous sentez comme une odeur de garrigue, l’ombre d’un olivier, un soleil doré, un bon verre de pastaga et le bruit des cigales. Et non, on n’est pas à Marseille, mais bien à Montréal. Et croyez-moi, rien à envier à l’accent.

Peindre la girafe est composé de treize pièces à savourer avec succulence. Bien qu’il y ait une unité et un style MMZG, on appréciera chacune des tounes pour leur univers personnel, leur comptine et leur beat musical. Les deux gars de MMZG sont bien entourés, par des musiciens aux longs cou(p)s et des featuring tachetés. Ma petite préférée en tant qu’exilé française en terre québécoise est Montréal Stylé : « Montréal c’est ma ville, ce n’est pas mon bled natal, plutôt ma terre d’accueil, un îlot bien original »… pas mieux !

http://www.madmoizelegiraf.com/

23 août 2009

Soirée "bulle de savon"



J’ai atterri dans une party de hispters sur St Denis, j’ai fait un tour, j’ai observé, et je suis repartie.. . heureuse.








Le tour a bien duré trois ou quatre heures, il fallait ça pour se mêler aux autres, échanger des regards, boire quelques gin tonic et bières un peu tièdes, danser, danser sur Qualité Motel, trop transpirer, pas assez respirer, sourire mais pas trop, être encore une française perdue dans la Mile End Touch, comme un petit pois au milieu d’une soupe de légumes mixés.

On ne peut pas dire que j’ai vraiment sociabilisé avec mes hôtes, car je suis du genre bulle de savon quand il y a trop de monde : je me fais une douce protection et je déambule au milieu des autres sans vraiment vouloir entrer en contact avec une autre peau pour que ma bulle éclate. Je suis comme ça, je regarde le monde qui m’entoure sans vraiment en faire partie car je suis sur un fil et je ne sais pas encore quoi coudre avec. J’écoute beaucoup aussi, d’une oreille indiscrète, toutes les conversations futiles, frivoles et ravissantes, qu’on peut se crier aux oreilles.

Dans un salon serré, Qualité Motel : les gars des Misteur Valaire n’en finiront jamais de m’impressionner musicalement par leur efficacité : et quand je dis efficacité c’est parce même si ça sonne comme une mauvaise critique, c’est finalement le meilleur des compliments. C’est efficace car c’est une frontière entre l’attendu et la petite surprise. C’est comme s’ils puisaient dans l’inconscient musical d’une génération, en ressortaient la bonne boucle et partaient dans un crescendo répétitif jusqu’à la rupture, le silence d’une demi-seconde, le moment ou tout bascule et repart vers une nouvelle dynamique. Je dansais, je pilais et d’un regard autour de moi, je pouvais me dire que la cinquantaine de cœur qui battait là, le faisait à la même mesure de leurs saccades synchrones.

J’avais encore mon guide ce soir pour me driver dans les méandres des codes et personnalités présentes ici. Ma boussole m’a bien orienté hier soir, même si parfois j’ai un peu perdu le nord ! Ma bulle de savon est parfois trop haut perchée !

20 août 2009

La v(r)ille

Il est intéressant de constater comme on peut aimer une ville. Je veux dire être amoureux d’une ville comme on aime son homme. Je ne pensais pas que ça m’arriverait un jour. Et en plus, quand c’est un coup de foudre, qui se transforme en passion, on a envie que cela dure pour longtemps, voir, pourquoi pas de finir ses beaux jours avec.


Jamais je ne me lasse de parcourir Montréal, surtout des journées comme hier, ou la température et l’atmosphère sont idéales. Je suis allée me perdre dans la petite Italie, à l’ombre des arbres qui bordent la route, accidentée par des trous béants et des fissures serpentines. C’est désagréable en voiture mais un vrai chef-d’œuvre pour les yeux, surtout quand la pluie est venue pleurer doucement et que le soleil se couche.

Parce qu’ici les routes sont chaotiques, on a comme l’impression d’un grand n’importe quoi infra structurel. Et ce chaos se retrouve aussi dans la musique : un beau bruit qui fait frissonner la nuit et geindre au petit matin. C’est comme si tout partait en vrille. Montréal de jour, Montréal de nuit, une vraie schizophrénie qui me fait douter de ma raison d’aimer cette ville. C’est comme si parfois je découvrais certains mauvais côtés qui au-delà de tout m’attirent et d’autres meilleurs qui finalement me répulsent. Vaste complexité de mon être tout entier, je ne me suis pas encore bien définie à l’aube de mes 30 ans, mais tente toujours de percer les mystères de mon âme pour continuer d’évoluer avec volupté dans ce qui m’environne.

17 août 2009

Parler de Parlovr !


Un bon basic, tonic (aussi fort que le gin) voilà comment décrire le trio détonnant de Parlovr (prononcer Parlour) : trois petits gars plein d’avenir aux prénoms si charmants et aux pseudos délirants : Louis Jackson, aka Festooned Hand Mirror (guitare et voix), Alex Cooper aka Tin Smoke Box (clavier, guitare et voix) et Jeremy MacCuish aka Red Oak Frame (batterie).


Où comment le retour au source d’un rock brut avec basse, batterie, guitare et un son un peu sale en arrière plan peut continuer de nous faire tripper. C’est bien crasseux et comme on aime cette petite saleté qui s’incruste, on s’en voudrait de faire de la poussière sur leur album. Encore un groupe de scène puissant, qui puisent ses influences dans le meilleur des années 80 et 90 (oui, oui, il y a du bon dans les années 80 !). Alors forcément en concert, ça me fait piler (action de devenir une vraie pile, quand vos deux pieds s’éloignent du sol sans rien demander).

L’album éponyme est un petit bijou de schizophrénie : chaque chanson ayant un peu son univers personnel, c’est sûr, votre meilleur ami n’aura pas le même avis que vous et vous ne vous battrez pas pour savoir laquelle est votre chanson préférée. Et c’est là la magie toute entière de Parlovr, avoir un son propre (sale) son bien à eux mais aussi, tenter des incursions aux accents britanniques ou aux allures post punk et on se surprend à entendre comme quelques mélodies presque entendues… mais ou déjà, un certain Arcade Fire peut-être…

Alors attention, on peut ranger Parlovr dans la catégorie des groupes « Mile End », quartier de Montréal anglo-hipster qui regorge de bons groupes que je vais m’empresser de vous faire connaître, mais ne soyons pas si réducteur. Le potentiel de ces trois gars est en phase exponentielle et on trépigne d’entendre la suite.