Difficile de passer à côté du MEG (Montréal Électronique
Groove) en ce moment. Autant vous le dire tout de suite,
je ne suis pas une référence en matière d’électro. Si je suis allée voir
Ratatat, Amon Tobin, Birdy Nam Nam, MGMT, Air ou plus proche de nous les Mister
Valaire/Qualité Motel, c’était plus pour le déhanchement et l’ambiance que pour
un réel amour des claviers et autres machines à mixer pleines de fils. Je n’ai jamais
pleuré à un show d’électro (bon titre de roman sans doute), mais je vois dans
la nébuleuse qui s’inscrit derrière ce terme parfois galvaudé, une sorte de néo-musique
classique, l’orchestre réduit à des machines, le chef d’orchestre multiplié par
autant de musiciens sur scène… machiavélique !
Oui, vous avez bien lu, Le Couleur et non pas la couleur. Ce petit article "Le"
devant fait toute la différence. Comme il interpelle à l’oreille telle une jolie faute de français, il en est tout à l’inverse du son produit par le
quatuor : de l’électro post-french-touch pop servit par une délicieuse
voix féminine à force de petites phrases en boucle facilement imitables sous la
douche. Le Couleur a la particularité d’être tout à la fois sophistiqué dans sa
musique et léger dans ses paroles. Avec la difficile tâche de « chauffer »
le Divan orange, le groupe mené par l’envoutante Laurence Giroux-Do a conquis
son public. Avec déjà à son actif deux EPs (Piano
Électrique et Une fille) ainsi qu’un
album (Origami) existant également en
remix, Le Couleur n’en reste pas là et continue son ascension avec un prochain
EP prévu pour l’hiver (de quoi nous réchauffer et faire craquer le parquet)
contenant un duo avec les New Yorkais de French Horn Rebellion (si, si, avec LE
David Perlick-Molinari co-producteur du EP Time
to Pretend de… MGMT, rien que ça !). Le Couleur est en plus généreux, car
tu peux télécharger gratuitement toute leur musique sur leur bandcamp, de quoi
remplir ton Ipod de bon son pour aller chiller
sur la plage.
Véritable ovni de la soirée, Beat Market a télé-transporté son univers
hippi-fluo nippon sur les planches du Divan Orange, qui s’est vu transformé en
dancefloor planant et décadent. Le duo phosphorescent
(batterie / machines hallucinantes) propose des compositions dense/danse, avec
montées en puissance et petits virages, de quoi satisfaire les plus récalcitrant à
bouger leurs petites fesses. Il existe un savant mélange d’organique et de
cérébral dans la musique de Beat Market, comme si on proposait une approche
ludique pour faire passer des messages subliminaux inter-gallactiques. Ayant
déjà partagé la scène de Misteur Valaire, Plaster, Qualité Motel ou encore DJ
Champion, avec son premier EP éponyme, c’est comme si Beat Market entrait dans
la cour des grands. Véritable coup de cœur de ma soirée, j’ai eu le pressentiment
d’assister à la naissance de la nouvelle ère de l’électro montréalaise. Les MV
n’ont qu’à bien se tenir !
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