17 juil. 2012

Little Scream et Beirut au Métropolis

Avec les festivals de plein air de ces derniers temps, il y a avait un bon moment que je n’avais pas fréquenté le Métropolis. On ne peut pas dire que je capote sur cette salle, j’ai une tendance à aimer les salles un peu plus intimes comme le Théâtre Corona ou le National, mais force est de constater que la programmation est quand même alléchante. En bonne surprise de première partie (parce que finalement elles ne sont que rarement annoncées ces premières parties), on retrouve la talentueuse Laurel Sprengelmeyer alias Little Scream, très bien accompagnée, entre autre, à la batterie par Richard Reed Parry (Arcade Fire) et ça fait plaisir de voir un groupe du coin jouer à la maison ! Puis c'est le tour de Beirut, avec un set très serré et un peu court et un Zack Condon très en forme, parlant un français ravissant !

Le nom l’indique bien, cette artiste nous propose un mélange typiquement montréalais anglophone à savoir le fameux indie-rock, un style un peu galvaudé de ces temps-ci : voix aérienne, cris justes, petites touches inattendues de flute traversière basse, changements de rythmes inopinés, mélodies mélancoliques mais pas trop, bottines qui foulent le sol… bref, on aime ou on déteste, mais la performance reste très touchante, même si Laurel semble nerveuse de jouer à domicile, comme elle le dira (en anglais) à plusieurs reprises. Je ne veux pas faire ma loi 101 ici, mais c’est un peu décevant, d’autant que le groupe suivant, américain, a fait l’effort de communiquer avec le public en français. Ah, les deux solitudes !

Pour ceux qui débarqueraient, Beirut n’est pas un groupe libanais, ni même d’Europe de l’Est, mais bien américain. Ses racines sont multiples et empruntent à la musique slave, au folk, à la chanson française (si, si) et aussi une pointe de musique latine. Avec sa voix posée, grave et reconnaissable entre toute, Zack Condon a le chic pour créer des océans lacrymaux. C’est comme s’il avait compris la recette qui faisait naître l’émotion dans je ne sais quel hémisphère du cerveau et qu’immanquablement, on se sentait transporté dans un ailleurs, au bord d’une rivière, avec des guirlandes de lumières (concept très à la mode, de la maison du bonheur à l’Alexandraplatz), de l’herbe fraîche, un petit verre d’un alcool frelaté oublié et la Voie lactée pour seul toit. Oui, l’idée du voyage, de la transition, du déplacement est bien présente, comme celle du lieu et de l’identité. Puis les cuivres, l’accordéon, tout se vent brassé avec technique donne une légère brise de frissons et/ou le gout de devenir trompettiste. Le public semblait parfaitement connecté au groupe, et rarement j’avais entendu autant de bruit au Métropolis. Seul bémol : un rappel un peu court, on en aurait pris une demi-heure supplémentaire. Il y a une croix dans mon calendrier au 16 juillet, elle n’est pas symétrique, elle a quelque chose de touchant et marquera cette date, comme le souvenir d’un instant (en)volé.  

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