17 avr. 2010

Demi-finale des Francouvertes

Un marathon de trois jours et neufs groupes pour voir aboutir les finalistes des Francouvertes, qui auront le bonheur de remuer leurs glaçons au Club Soda.






Et là, sans surprise, ni rebondissement, ni fanfare, le trio de tête est Bernard Adamus (sponsor officiel des Francouvertes cette année), Alex Nevsky (un mange ta villien héroïque) et Monogrenade (un fruit rescapé et catapulté).

http://www.francouvertes.com/ - Photos : Lucie Leroux

Le but du concours des Francouvertes (oui, c’est un concours avec jury, votes, etc.) est de mettre un éclairage sur des groupes québécois francophones qui, selon l'un des critères de sélection, ont vendu moins de 1000 albums. Donc si vous avez signé avec une maison de disque (au hasard Grosse boite, la section franco de Dare to Care), que votre plan média est dans les tablettes et que vous sortez votre album juste avant votre montée sur scène, vous pouvez participer au concours ! Si vous avez déjà une belle petite couverture médiatique et êtes appuyé par des follow leaders montréalais qui copinent avec du beau monde, vous pouvez aussi participer au concours ! Si vous n’êtes pas de Montréal, et bien, oui, vous pouvez aussi tentez votre chance, on pourra toujours vous envoyer au Festival de la chanson de Tadoussac ou en Abitibi !

Le but et le mérite des Francouvertes, c’est aussi d’exister. Que chaque année les subventions rentrent, que le public vienne et remplisse la salle du Lion d’Or. Que chaque année, des groupes se présentent et aient la chance de rencontrer un public qui va les écouter d’une oreille avertie. Le 50/50 est d’ailleurs excellent pour ça. Le public a autant de poids que le jury, nous dit-on ! Et le jury, ce sont des membres de l’industrie, donc, ils savent de quoi ils parlent en terme de « potentialité artistique »… enfin normalement.

Vous le sentez le soupçon d’agacement qui me pique. Oui, j’avais mes préférés au classement et malheureusement, je ne suis pas productrice (juste mécène de temps à autre), mais certains mériteraient une visibilité sur le devant de la scène, là, juste là ou il y a une petite croix au tape, et c'est d’ailleurs pour ça que fourmis parmi les fourmis je continue de parler d’eux.

Donc au lieu de s’insurger contre l’attendu résultat, retenons ceux qui nous on fait vibrer, et qui grâce aux Francouvertes ont fait battre des petits cœurs et sont passés du statut de découvertes d’un soir à artistes remarqués pour longtemps.

L’Ours et sa famille, son univers sophistiqué, son articulation et sa poésie brelienne, ses lumières stroboscopées. www.myspace.com/musiquedelours


Philémon Chante, parce qu’il a cette lution, cette façon de faire les choses avec simplicité, caractère et franchise. www.myspace.com/philemonchante


Violett Pi et ses pas trépignant, son locolocassien de son, sa folie capillaire et son phrasé méchant. www.myspace.com/violettpi


Caloon Saloon et sa présence scénique, son jeu a propos, sa country folk déployée et sa vente de garage prochaine. www.myspace.com/caloonsaloon


Micros armés et son foutoir éveillé, ses paroles assassines et son bon gros son qui va bien. www.myspace.com/microsarme


Monogrenade (qui selon moi mériterait de gagner, car le chanteur a compris que le premier instrument de l’homme est la voix), champ de bataille de fruits, Karkaw attitude et sombreur rouge. www.myspace.com/monogrenade


Encore une fois cette année, les Francou m’ont fait tournée la tête, le cœur et les oreilles. Se réveiller à deux doigts de vomir de plaisir ce qu’on entend là-bas tous les soirs et se dire que Montréal enfante de tellement de créativité et d’inspiration qu’on crèverait d’elle à force de saturation.


Note au(x) lecteur(s) : oui, il y a des mots qui n'existent que dans le vocabulaire bubblelien... un jour un répertoire sera créé.

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