Voilà maintenant six ans que VioleTT Pi n’avait pas foulé la scène du Lion d’Or qu’il a bien connue à l’époque où il participait au concours les Francouvertes. Affublé d’une grippe, l’homme à la barrette à strass a donné un show en crescendo, devant des fans débitant des paroles de manière quasi robotique. Retour sur un spectacle éclaté et éclatant.
S’il a été affublé de beaucoup de qualificatifs tels que atypique, décalé ou encore étrange, VioleTT Pi, du fait son originalité, est toujours mis en marge, dans la petite case « à part » car difficile à étiqueter. Les critiques musicales adorent beurrer leur tartine de labellisations parfois douteuses. Mais que faire avec un être à la composition musicale hybride et débraillée, assumée et sans complexe, qui prend un malin plaisir à provoquer dans ses paroles, comme des coups de griffes qu’on prendrait de notre jeune chaton peu docile qu’on aime tente pourtant d'apprivoiser. Fouiller loin cette métaphore et vous obtiendrez le portrait de l’intention derrière un projet musical tel que celui de VioleTT Pi.
Manifeste contre la peur avait poussé les choses encore plus loin, et l’habile PCI (poète, compositeur, interprète) n’a de cesse de créer des ruptures de rythmes, de ton, de matières sonores et gutturales. C’est comme traverser un labyrinthe avec une labyrinthite : on se perd dans l’espace et dans l’équilibre. Comme si justement la perte de repères pouvait être la trame de fond de tout ceci. Le concert tonitruant en est la preuve, une fois de plus, VioleTT Pi, après un petit temps de chauffe dû à la fièvre, a littéralement envouté son public, tel un gourou donc le dogme principal serait de foutre le bordel. On ne peut rester insensible ou même statique devant tant de décibels et d’ingéniosité déployées, un concert direct, sans filtre, décadent à souhait.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire