Entrer dans un spectacle de Klô Pelgag, c'est un peu comme lire pour la première fois de la poésie surréaliste : c'est surprenant, atypique, piquant, attachant, diurne et nocturne à la fois. Vendredi soir, L'Étoile thoracique déployait son torse flamboyant au Club Soda, devant une foule coordonnée au rythme des couleurs sonores. Si j'avais dit précédemment que mon album préféré de l'année 2016 était celui d'Antoine Corriveau, avec celui de Klô Pelgag, on a un bel exæquo. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis !
C'est que L'étoile thoracique, deuxième opus de la truculente Klô Pelgag, est de ces albums à l'intelligence rare : intelligence des mots, intelligence des mélodies, intelligence des arrangements. Un QI musical bien au dessus de la moyenne. Et comme tout être au QI dépassant la moyenne, celui-ci s'accompagne d'un comportement singulier, unique, différent. Différent en quoi : en à peu près tout, car il ne s'encombre pas de conventions tout en respectant les règles de l'art d'un album intemporel, retentissant et fondamentalement viscéral, même si l'organe principal qu'il traite reste le cœur. C'est que voyez-vous, l'un ne va pas sans l'autre, il faut avoir des tripes pour montrer son cœur à nu aussi bien métaphoriquement que charnellement.
Je pourrais en rajouter des tartines dégoulinantes de qualificatifs pour vous dire à quel point il est important pour votre hiver d'écouter au moins une fois, pour voir, cet album. Mais je pense qu'il faut savoir aussi laisser place aux silences pour juste dire d'un regard, qu'on aime. Il ne faut y chercher aucun logique, car comme dirait Gauvreau, "la logique est un parasite (toujours retardataire) des sens."
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