Ça
prenait un élément magique pour de nouveau venir noircir quelques mots
dans les neuf bulles. Et oui, c'était un silence radio depuis fin juin,
pour cause de débordement professionnel et grosse remise en question sur
la volonté de poursuivre ce blogue. Après sept années, je me sens un peu
essoufflée, même si la scène musicale continue d'être aussi foisonnante.
Le nombre exponentiel d'artistes émergents ou confirmés (je reçois des communiqués à la pelle, tellement que je ne peux plus faire de réponse individuelle), la multiplication des "critiques" musicales, et une petite saturation comme un acouphène au fin fond des oreilles, auront eu raison de mon entrain. Je n'ai jamais eu la folie des grandeurs et des clics avec les neuf bulles, j'ai toujours préféré la qualité à la quantité. Je n'ai jamais été très bonne non plus à faire la "publicité" de mon blogue, les cordonniers étant souvent les plus mal chaussé. Il se peut donc que je me fasse plus rare, ermite en hibernation, en phase de "detox" musicale, pour pouvoir apprécier au lieu de consommer.
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Par
une belle soirée, pas encore tout à fait l'automne avec encore une
brise d'été, au cœur de Verdun, dans le théâtre-église Paradoxe, pendant
quatre jours consécutifs, GY!BE se produisait pour la bonne cause, pour
le plaisir, dans une salle à dimension humaine, à un prix abordable, en
toute humilité comme ils savent si bien le faire. Il est difficile de
trouver les mots appropriés pour décrire une telle expérience, car il
s'agit vraiment d'une expérience, quasi mystique, à laquelle on assiste
lorsque l'on se rend à un concert de GY!BE.
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Sur scène, huit musiciens
qui jouent aux millimètres près, dans une symbiose saisissante, s'activent, se répondent,
se défient, s'écoutent, se stimulent et distillent une musique
orchestrale instrumentale progressive à la mesure d'un orgasme féminin
réussi, sans simulation. Habité par les images en pellicules vivantes de
Karl Lemieux, on reste hypnotisé, médusé jusque dans les moindres
recoins. Pas un seul mot ne sera prononcé de toute la soirée, le
silence étant sacré, comme un élément inconditionnel de la musique de
GY!BE : une occasion de plus de se taire, car dans le fond, il n'y a
rien à dire, tout est là, dans les sons, dans les vibrations.
Ici, on écoute religieusement, on ne tend pas son cellulaire pour filmer de manière intempestive, on respecte le moment, c'est l'argentique de la musique, on ne tweete pas, on ne selfie pas, on ne facebooke pas, on fait juste adapter ses soupirs au tempo en présence. Inspirer, expirer, inspirer, expirer...
Ici, on écoute religieusement, on ne tend pas son cellulaire pour filmer de manière intempestive, on respecte le moment, c'est l'argentique de la musique, on ne tweete pas, on ne selfie pas, on ne facebooke pas, on fait juste adapter ses soupirs au tempo en présence. Inspirer, expirer, inspirer, expirer...
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