28 janv. 2016

Julie Blanche à la Sala Rossa

Sous la lumière tamisée de lampes renversées, avec ses rideaux de velours rouge pour rajouter une touche de chaleur, le décor de la Sala Rossa allait comme un gant à Julie-Blanche et ses (multiples) musiciens. C’est en effet par un quatuor à vent qu’elle a décidé de rehausser (ou rechausser) ses chansons pour sa « rentrée montréalaise ». L’album, sorti au printemps dernier, a suivi son bout de chemin à travers toutes les saisons. Ce concert était donc l’occasion de mettre un joli point d’orgue sur un parcours déjà emballant.

Si le répertoire de Julie Blanche est ténu car pour l’instant il ne s’accorde que l’espace d’un album, il n’en est pas pour le moins assez troublant de maitrise. Toute la difficulté de jouer avec un si grand nombre de musiciens est principalement la place de la voix, bien que celle-ci se soit immiscée finement tout le long du concert, on retiendra ici la finesse des arrangements des vents, qui donnent du relief et une chaleur à la mélancolie des textes. Un contraste réussi, tout en subtilité. 

Bien sûr, il y aura quelques moments de hautes voltiges comme le titre « Deux visages » qui fait référence à son père, ou encore le passage de Brad Barr (des Barr Brothers, comme son nom l’indique) avec un folk empreint de blues qui aurait presque pu faire lever le public, sagement assis et la chanson cadeau de Stéphane Lafleur au final qui clôt tous les possibles. Mais finalement, on s’accrochera à ce dernier morceau, joué dénudé, ou la violence des mots percutent la douceur de la mélodie. Car c’est un peu tout ça Julie Blanche, une force tranquille, une douceur accidentée, des lignes parallèles qui s’accordent mais ne se rencontrent jamais. Alors on se dit, qu’on hâte en titi au prochain album !
Crédit photos : Julien "Zissou" Couasnon

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