8 mars 2011

Francouvertes, 7 mars : le décollage

Braver la tempête. Voilà ce que j’avais fait depuis le début de ces Francouvertes au sens propre comme au figuré, et hier soir encore, la météo embourbée ne m’avait pas freinée. J’étais pleine d’espoir, parce qu’il faut dire que cette année, ma relation avec les Francouvertes était un peu chaotique : déceptions, petites révélations, étonnements, strangulations. Et hier soir, je le sentais bien… et le point final de cette soirée me l’a prouvé… Comme on rattrape toutes ses erreurs par un exceptionnel cadeau.


Emile Gruff
On commence tout doux, avec Emile Gruff. Comment dire, vous connaissez ma petite phrase : je ne chronique que ce que j’aime. Et bien on va donc faire court : le jeu de scène du monsieur, certainement très rodé, avec des yeux exorbités et des références culinaires ne m’a pas séduite. J’ai trouvé que ça alourdissait les chansons. Le côté second degré des textes est parfois peu assumé mais par contre d’excellents musiciens, tout ça se tenait dans un certain « style »... mais pas le mien.



Benoit Rocheleau
Un petit côté Bénabar québécois, des histoires sincères, drôles et relevées, une belle présence sur scène le tout teinté de cuivres chaleureux, Benoit Rocheleau et son band font la job et de la belle job. C’est entrainant, ça passe tout seul, et moi aussi j’aimerai avoir le même accent gravé sur ma langue (ça sent vient cela dit). Une belle complicité, d’excellents arrangements, on passe un agréable moment à se laisser transporter dans son univers, comme on partirait en vacances dans des parenthèses. Comprimés de vitamine C effervescents garantis pour les petits lundis gris.


http://takotsubo.bandcamp.com/

Tako Tsubo
Saké - Première précision, Tako Tsubo n’est pas le nom du dernier sushi à la mode, quoique, les japonaises et leur appareil photo étaient de sortie hier soir !
Certitude - Vous voyez la scène du Club Soda, et bien Tako Tsubo sera dessus au mois de mai. Non que mes dons divinatoires m’aient prévenu, c’est juste qu’avec leur prestation d’hier soir, mon tensiomètre a failli éclater. Parce que ça n’arrive pas souvent les coups de foudre musicaux, il faut que ça soit dit, voir crié dans les rues boueuses de Montréal, dans le froid de l’hiver qui s’en va, dans les kilo-octets des univers virtuels, dans le creux de l’oreille de sa moitié, bref partout où il est possible d’être capté.
Carambolage - Ce qui vous fera aimer Tako Tsubo, ce sont les barrières de son, de sens et les carambolages. Loin de les enfermer, ses barrières créent un style imprégné de quelques belles références piochées dans le fond des années 90, avec un quelque chose de très actuel, sur le vif et sur la vie. Et justement, ce « quelque chose », dont on n’arrive pas à mettre tout de suite le doigt dessus, c’est ce qui fait toute la différence entre un bon groupe et un grand groupe. Un bon groupe, ça passe, un grand groupe, ça reste, même dans l’éphémérité de la chose, on n’oublie pas. Moi je n’oublierais pas.
Extase - Et puis, et puis, pour les jeunes filles (ou garçons) en fleur, après le potentiel érotique de la contrebasse de Tracteur Jack, on a droit au potentiel érotique du micro, ce qui rajoute au charme et à la tension que créent ce groupe.
Électricité - Ah Tako Tsubo, où comment se réveiller d’un coma musical par un électrochoc de 100 000 volts qui fluidifie l’adrénaline qu’on avait gardé au fond de son corps trop longtemps, pour la laisser s’échapper pour le grand saut et enfin rêver…


Et le classement, il donne en trio de tête : Tracteur Jack, Tako Tsubo et Canailles (yeah !)
Crédit photos : Lucie Leroux - http://www.lucie-leroux.fr/  

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