Salle pleine à quasi craquer lundi soir au Lion d’or. Il faut avouer que le nombre de personnes présentes depuis le début de cette 15ème édition des Francouvertes s’aligne pas mal sur les températures. Alors oui, le retour des oiseaux qui chantent, d’un brin de chaleur et des rayons de soleil, tout ceci était bien présent, sans oublier quelques plaques de neiges noircies de poussière et glissantes. Une programmation éclectique et un public « en délire », avec pour ce soir-là une petite révolution : l’animateur Claude Grégoire a cassé son habitude du « jean sur jean » pour mettre… un pantalon noir. Ça parait anodin, mais c’est comme l’effet papillon…
Karo et moi
Côté skyzophrénie, je m’y connais un peu. Karo et moi et en fait une seule et même jeune fille, qui, à la lecture de son portrait, serait une sorte de Docteur Jekyll et Mister Hyde de la musique : je suis douce, gentille, généreuse à l’image de mes mélodies, mais dans le fond, j’aime ça le rouge, le noir et la torpeur, comme le prouve ma tenue de scène. Et bien j’aurais préféré entendre le côté plus sombre de la demoiselle, car ces chansonnettes bien mignonnes ne m’ont pas touchée. Les arrangements se succèdent et se ressemblent, ça transpire le bonbon sucré à la guimauve de paroles qui se mâchent trop longtemps qu’on en perd vite la saveur.
Chloé Lacasse
En voilà une qui n’a pas besoin des Francouvertes pour révéler son talent. C’est déjà fait depuis longtemps, puisque la demoiselle a reçu moult prix et qu’on la sent très à l’aise sur scène et dégageant une solide énergie. Même si elle joue de profil au public, Chloé Lacasse ne perd pas la face et ose : version francophone de Feist ou autre Cat Power, sa voix superbe bien mise en avant transporte des paroles avec quelques bribes magiques de mots poétiques, mais surtout, elle a tout le support et la puissance de son groupe, qui dans le genre montée en puissance et crescendo avec frissons garantis en fin de parcours, se pose là et bien là. Chloé Lacasse, c’est un peu comme une partie de jambes en l’air, quand on sait que l’orgasme est quasi assuré. On flotte au dessus de nos corps l’espace d’un instant pour l’apothéose finale. Aurait-on trouvé la gagnante de ses Francouvertes ?
Karim Ouellette
Sous ses allures de gamins de 14 ans, Karim Ouellette impressionne. Ce qu’il y a de beau ici, c’est la mixité culturelle et les influences rassemblées dans un même groupe. C’est le son de Montréal. Pas le son particulier de la scène locale influencée ces dernières années par l’indie-rock (quelqu’un peut-il vraiment me définir l’indie-rock aujourd’hui ?) mais le Son. Si Montréal était un groupe, ça pourrait être celui de Karim Ouellette. Des mélanges, des quadrillages et des nids de poules, une montagne apaisante et du trafic, des sonorités venues d’autres ailleurs, des voix à sens unique, des chocs architecturaux, de la poutine, des ils, des elles et beaucoup de nous. Si parfois j’avais un peu de mal à suivre le sentier sans m’y perdre, j’ai toujours retrouvé le Nord car Karim Ouellette, telle une boussole qui s’affole, sait au final s’accrocher à ses aimants.
Et le classement, il dit quoi ?
Il a la bougeotte ! 1 – Chloé Lacasse; 2 – Tracteur Jack; 3 – Karim Ouellette; 4 - Tako Tsubo; 5 –Canailles; 6 – Cardinal; 7- Le Kid et les Marinellis; 8 – Hugo Bourcier; 9 - Myëlle
Crédit photos : Lucie Leroux - http://www.lucie-leroux.fr/
Bon, bon toujours un plaisir de vous lire mademoiselle! Je vais aller écouter tout ça!
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