22 févr. 2011

Godin, le film


Si j’étais critique de cinéma, je lui distribuerais 5 étoiles et j’écrirais quelque chose dans ce goût là : En salle le 18 mars prochain, au Cinéma Beaubien, le documentaire passionnant du réalisateur Simon Beaulieu  suit la vie d’un homme, le député-poète Gérald Godin, à travers un Québec en perpétuel questionnement. Composé pour la plupart d’images d’archives, on entre dans la vie de Gérald et ses combats : la politique, la poésie, l’amour et la maladie. Je ne suis pas critique de cinéma (et heureusement !). Voici pourquoi il faut aller voir Godin, le film.



Assise dans l’auditorium de la Grande Bibliothèque de Montréal, au tout premier rang et au milieu, le destin et le retard ont fait que cette place me tend les bras. Je suis une sensible, et visiblement une organisée, alors j’avais prévu mes petits mouchoirs à proximité. Oui, j’ai pleuré, mais mes mouchoirs étaient bien inutiles, quand on préfère vivre d’eau salée sur ses joues en laissant les vannes ouvertes et le maquillage déborder.

Et pourquoi tant d’émotions ? Par ce que je ne suis pas québécoise, je veux dire « légalement », « juridiquement », et que je ne le serais sans doute jamais, au pire, je pourrais être canadienne. Mais parce que je deviens québécoise, je veux dire « culturellement », « socialement », et que ce film me raconte une histoire, des histoires qui me questionnent, qui me troublent, qui me ragent, qui me secouent.

Je suis une privilégiée, je suis née deux fois : une première fois en France, par chance et une deuxième fois au Québec, par choix. Je suis à l’heure des pourquoi, comme les enfants qui ouvrent enfin les yeux sur le monde et cherchent à comprendre auprès des adultes et des choses qui les entourent. Godin le film est de ces réponses-là. Parce qu’on est dans l’intime, dans l’humanité, la générosité d’un personnage qui n’a cessé de se battre avec poésie, humour, idéalisme et amour comme le prouve son couple avec la chanteuse Pauline Julien qui a réussi quelque chose de rare : marier aimer tout court avec aimer toujours.

Il aura fallu 5 ans, un quinquennat bien chargé, pour arriver au bout du bout de ces précieuses 70 minutes. Ce n’est pas tellement la durée, le temps n’a pas d’importance quand la qualité est là, mais surtout la vision du réalisateur, qu’il faut prendre en mesure. Portées par la voix de Pauline, les images glissent, le temps s’installe tout doucement, et incroyablement on entre dans le tourbillon Godin comme on entre en amour : d’abord timide, puis avec fougue et passion.  
 
http://www.godin-lefilm.com/
Réalisateur : Simon Beaulieu -
Production : Les films de Gary, Marc-André Faucher et Benjamin Hogue
Distribution : les Films du 3 mars, Anne Paré

2 commentaires:

  1. Bonjour Yolaine,

    Je fais partie de l'organisme distributeur de ce film. Mon collègue est tombé sur ton blog par hasard et nous avons lu ton article.
    Nous te remercions de parler du film et sommes bien contents que tu l'apprécies autant que nous.
    N'étant pas québécoise non plus, ce film a pourtant eu un impact assez fort sur moi. Gérald Godin est une figure très singulière dans la politique québécoise et dans la politique tout court !
    Sans langue de bois et tourné vers les réels enjeux d'un peuple, il était un homme profondément humain, ce qui aujourd'hui fait cruellement défaut.
    Encore Merci à toi !

    Clotilde - Films du 3 Mars

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