Le Métropolis en feu

Il existe une salle à Montréal qui est un classique de la salle moyenne qui accueille les groupes dans un environnement plus chaleureux et « intime » que l’immense Centre Bell : le Métropolis, sorte d’Olympia montréalais. Depuis mon arrivée ici, je n’ai plus compté les concerts faits ici, et généralement, j’en suis ressortie le sourire au bout des lèvres et les oreilles bien remplies.

L’acoustique est plutôt bonne (le son meilleur en haut qu’en bas), la ventilation déréglée (parfois on gèle, et d’autre fois, c’est les tropiques), les drinks sont à des prix corrects. Car oui, contrairement à la France, on peut boire pendant les concerts dans la salle. Ce qui donne lieu a des scènes absurdes et drolatiques, mais ça fait partie du show, la petite Boréale ou le Gin Tonic à la main, jaser fort dans l’oreille de son voisin.

Hier soir, dans le cadre du prestigieux Festival de Jazz, on assistait à une soirée de(ux) français : Wax Taylor et Caravan Palace. Déjà vu en début d’année à l’Astral, je revenais avec plaisir les réécouter dans une salle plus grande. Si Wax Taylor m’a un peu déçu, bien que son set était parfait, et que son côté DJ de bal du dimanche « ça va bien tout le monde, et c’est reparti » m’ait amusé, ce qui m’a scotchée c’est Caravan Palace. Enfin, non, je reformule, ce qui m’a impressionnée, c’est le public face à Caravan Palace. Je n’avais jamais vu une ambiance pareille. Même pour les MV où ça sautait de partout, là c’était l’euphorie, la fin du plancher ruiné par les sauts de l’audience, les mains rouges d’avoir trop frappées, les voix échauffées d’avoir trop crié. À date, la meilleure ambiance que j’ai vécue en show depuis mon arrivée. Qu’on ne s’y m’éprenne pas, j’adore Caravan Palace, mais ce n’est pas forcément le groupe qui fait parmi du top 10 (très mouvant) de mes groupes favoris. Mais ils ont réussi à dégager et transmettre, envahir et investir les lieux.

Le Métropolis a pris feu des centaines allumettes brillantes et des étincelles distillées par doses de bonheur dans la foule. L’incendie est même remonté jusque dans mon corps. En sortant, je souriais : Montréal, t’es vraiment à la hauteur !