1 juil. 2010

La belle et la Beast !

Bzzzzzz, c’était le buzz depuis quelques temps : Beast allait envahir la scène de la Place des Arts. C’était un mardi soir, temps nuageux avec éclaircies et petites averses, toutes les saisons pour Montréal en une soirée. À travers le vent, un jaune doré, des abeilles qui bourdonnent, la ruche est en place. Les fleurs sont prêtes à être butinées, comme nos oreilles qui s’impatientent de les voir apparaître sur scène.




Si vous cherchez la petite bête, vous n’allez pas la trouver. C’est un mastodonte qui est apparu ce soir-là. Si la musique et les paroles de Beast possèdent une certaine noirceur, c’est tout un show de lumière, de mécanique, de ville, de grains qui étaient proposés. Un univers particulier, urbain et à la fois poétique, rappelant quelque part la texture des films de Jean-Pierre Jeunet (oui, je sais, je vais loin). Beast ne compte qu’un seul album à son actif et a réussi le tour de force de l’étirer sur plus d’une heure. En proposant des versions étoffées, structurées, avec une gang de cordes et…. de bulgares, sans compter deux magnifiques choristes, le duo cérébral de Beast, alias Betty Bonifassi et Jean-Philippe Goncalves, a réveillé le bourdon qui était en nous pour le transformer en abeilles butinantes.

Betty Bonifassi est une reine, une artiste digne d’une Nina Simone ou d’une Aretha Franklin. Sa voix est extraordinaire, contre l’ordinaire, invincible. Reconnaissable même de loin, sa puissance et sa texture unique est renversante. Ça m’a toujours impressionnée quelqu’un qui arrivait à comprendre que le premier instrument que l’on porte en nous est capable d’aller aussi loin et de repousser ses limites. Jean-Philippe Goncalves n’est pas en reste, véritable rythmique ambulante, une frappe précise, et des mots crachés tel un slameur doux, loin de se cacher derrière son instrument, il explose véritablement. Entre les deux, une alchimie, une fraternité, un miel collant.

Finalement le Festival de Jazz a eu un effet révélateur pour ce groupe : ou l’opportunité de (re)créer encore et avec des moyens, une musique possédante. Je n’ai pas cessé de piler de tout le concert, sautant, tapant dans les mains, une hystérique en plein chaos, et même à quelques mètres de la scène, c’est comme si je volais au dessus de tout ça. Ce n’était pas une invasion de Beast, c’était une véritable procession le tout en maîtrise et en y prenant plaisir.

Les verres de bières jonchent le sol désormais silencieux de la Place des Arts, les abeilles ont fini leur récoltes, les fleurs sont fanées et asséchées. Y’a comme un goût de miel au fond de ma gorge, et des ailes m’ont poussées dans le dos… Vivement la prochaine récolte !

1 commentaire:

  1. Bien bon concert, vraiment, vraiment le fun, tu traduis ca bien !

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